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Une petite souris dans le Corridor…

Corridor sortira son nouvel elpee, « Mimi », le 26 avril 2024. Réunissant 8 plages, il recèlera des pièces maîtresses telles que "Jump Cut", "Mon Argent" et "Mourir Demain". Il a été masterisé par Heba Kadry Mastering, à Brooklyn. Toutes les chansons de «…

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Last Train

Aussi efficace qu’à Lille, mais en plus condensé…

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Après avoir accordé un remarquable concert à l’Aéronef de Lille, en octobre dernier, Last Train, se produisait à la Rotonde du Botanique, ce jeudi 19 décembre. Votre serviteur n’est pas trop enthousiaste de revoir un même artiste ou groupe dans un laps de temps aussi court ; mais comme il était prévu de rencontrer la formation alsacienne dans le cadre d’une interview, juste avant le show, il semblait logique d’y assister. D’ici une quinzaine de jours, vous pourrez d’ailleurs découvrir cet entretien dans ces colonnes. Mais place au compte-rendu.

Il revient à Elvyn Birds d’assurer le supporting act. Il s’agit du projet solo de Renaud Ledru, le chanteur/compositeur du duo Alaska Gold Rush. Il va nous proposer des chansons poétiques incitant au voyage et à la réflexion, en s’accompagnant à la sèche qu’il joue le plus souvent en picking. Et parfois, il souffle dans un harmo posé sur un rack. En outre, il ne manque pas d’humour, en s’adressant à l’auditoire. Mais le plus étonnant procède de ses inflexions vocales qu’il emprunte régulièrement à Bob Dylan. Il termine son set par un morceau relatant le parcours des réfugiés qui traversent la Méditerranée au péril de leurs vies. Le set tient la route, mais trop confiné à l’univers du folk, il devient progressivement monocorde. Suffirait cependant du soutien d’un violoniste et/ou d’un violoncelliste pour que l’expression sonore prenne une autre dimension. Enfin, ce n’est qu’un avis personnel…

Place ensuite à la tête d’affiche. Le « The lonely shepherd » du célèbre flûtiste roumain Gheorge Zamfir sert d’intro. La scène est plongée dans un décor en noir et blanc. Le quatuor grimpe alors sur l’estrade sous les applaudissements de la foule. C’est sold out, ce soir ! Jean-Noël balance un premier ‘Bonsoir Bruxelles’, avant d’attaquer « All Alone ». Déjà les trois gratteurs déambulent de long en large droite sur le podium, comme ils vont très souvent le faire au cours du show. Ceux-ci incitent la foule à frapper dans les mains, tout au long de « House on the moon ». Plus élaboré, « On our knees » s’ébroue sur un tempo plus lent. Une compo atmosphérique qui subit quelques déflagrations électriques, avant le retour au calme, moment choisi par les trois guitaristes pour faire face au batteur. Puis le drumming devient martial et conduit à l’explosion finale. « One side road » est imprimé sur un tempo bien carré. Les six cordes vibrent comme à l’époque du Creedence Clearwater Revival. Puis Jean-Noël descend dans la fosse, la traverse, monte les marches, va taper dans la main de l’ingénieur du son, derrière sa table de mixage. Et quand il remonte sur le podium, le band est prêt à attaquer « Between wounds ». Lors des refrains, la foule chante. Jean-Noël tourne le micro vers la fosse. Ce qui n’empêche pas la compo de multiplier les déflagrations sonores. Et le groupe de d’embrayer par un instrumental décapant, au cours duquel la foule est à nouveau invitée à frapper dans les mains. De petites mélodies sont échangées entre les deux guitares tout au long de « Disappointed ». Caractérisé par cette ligne de basse bourdonnante, percutante, ce titre est manifestement hanté par Muse. Entre accalmies et explosions sonores, la foule reprend les lyrics de « Fire » en chœur, et Jean-Noël présente encore son micro à l’auditoire. Il empoigne un tambourin avant d’aborder « Leaving you now », le dernier morceau du set, puis quelques secondes plus tard, le jette en coulisses. La fin du show est à nouveau très électrique, presque psychédélique, et lorsque le combo se retire, la foule réserve une belle ovation au band. Elle en veut encore. L’attente est longue. En remontant sur l’estrade, le vocaliste remercie tout son staff, puis décrète que ce sera la dernière chanson du concert. En l’occurrence, « The big picture ». Un spectateur lui répond alors qu’il en veut davantage. Et qu’après ce morceau, il en faudra un deuxième, puis un troisième, et pourquoi pas un quatrième. Et qu’il sait où le groupe a garé son véhicule… Ce qui déclenche l’hilarité dans le public mais aussi chez les musicos. La foule reprend de nouveau les paroles en chœur pendant ce morceau. Enfin, sauf quand les musiciens se déchaînent sur leurs instruments. Jean-Noël jette son pied de micro sur les planches. Le soliste s’autorise un long feedback, alors que Jean-Noël brandit sa guitare d’une seule main bien levée vers le ciel, un peu comme un sportif qui exhibe son trophée. Et avant de prendre congé, comme à l’Aéronef, les musicos de Last Train vont se serrer dans les bras, visiblement heureux d’avoir conquis l’assemblée. Un concert aussi efficace que celui accordé à Lille, mais en plus condensé...

(Voir aussi notre section potos ici)

Setlist :

All Alone, Way Out, House on the Moon, On Our Knees, One Side Road/Between Wounds, Disappointed, Fire, Leaving You Now

Encore:

The Big Picture.

(Organisation : Odessa Maison d'artistes)

Last Train

Ce soir, à l’Aéronef, il ne fallait pas manquer ce Last Train…

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Deux groupes méritaient de figurer en tête d’affiche ce soir, à l’Aéronef. Tout d’abord The Mystery Lights. Américain, il est responsable à ce jour d’un mini album et de deux long playings, dont le dernier, « Too much tension », est paru en mai dernier. Puis Last Train. Français, alsacien plus précisément, son deuxième elpee, « The big picture » (voir chronique ici), est sorti le mois dernier. Appréciant le rock/garage, votre serviteur avait coché la première formation dans son agenda, mais était aussi curieux de voir ce que le quatuor mulhousien avait dans le ventre, sur les planches. La surprise n’en sera que plus grande…

Lorsque The Mystery Lights grimpe sur le podium, la salle est déjà aux trois quarts remplie. Le line up implique un drummer, un bassiste, une très jeune claviériste, et deux guitaristes, également membres fondateurs du band. En l’occurrence Alfonso Solano, le seul qui ait les cheveux-mi-longs, les autres arborant de longues tignasses. Il joue sur une ‘phantom’, comme les Fuzztones. Puis Mike Brandon, le chanteur. Grand, filiforme, souple, il bondit comme un félin, prend des poses acrobatiques spectaculaires et vient régulièrement monter sur la petite estrade réservée au batteur. Glapissante, haut-perchée, sa voix navigue quelque part entre celles de Rick Ocasek, Robert Plant et Roger Hodgson. Lors du set, au cours duquel les morceaux s’enchaînent presque sans temps mort, le combo tente l’une ou l’autre incursion dans le blues/funk ou même la prog épique, mais elles font un peu pâle figure par rapport aux titres de pur garage bien rythmés, parfois à la limite du punk. Sur les plus accrocheurs, le clavier rogné, parfois ‘manzarekien‘ s’infiltre insidieusement, alors que bénéficiant d’une solide section rythmique, les deux gratteurs libèrent une électricité savoureusement grésillante, frémissante, parfois psychédélique. Réceptive, la foule accorde une belle salve d’applaudissements au quintet yankee, pour sa prestation… (pour les photos c'est )

La voie ferrée est maintenant tracée pour le Last Train. La salle est quasi-sold out ; et si l’auditoire est multigénérationnel, on y dénombre, quand même beaucoup de jeunes. Même des enfants, dont les oreilles sont sagement préservées par des casques de protection. En intro, les baffles crachent "The lonely Shepherd", une compo du célèbre flûtiste roumain Gheorge Zamfir. A cet instant, la scène est plongée dans un décor en noir et blanc. Et lorsque le quatuor débarque sur le podium, on remarque que même la basse est de couleur blanche et les guitares, de teinte noire. Chaud-boulette, le public, majoritairement français, même si quelques frontaliers sont présents dont quelques néerlandophones, manifeste déjà son enthousiasme. Et le convoi de s’élancer à toute vapeur. Dès « All alone », les trois gratteurs déambulent de gauche à droite et de long en large, en se contorsionnant, alors que véritable locomotive, le préposé aux fûts maintient parfaitement les rames sur ses rails. Tiré à quatre épingles, Jean-Noël Scherrer, ôte sa veste et dévoile un gilet seyant. Il retrousse ses manches de chemise, avant d’aborder le deuxième titre, « Way out ». La ligne de basse est crépusculaire, les déflagrations électriques sont chargées d’intensité. Imprimé sur un tempo presque new wave, « Dropped by the dove » déferle comme une compo des Stooges. Des déflagrations qu’on retrouve tout au long de « House on the moon », un titre réminiscent des débuts de Muse. Au début de « On our knees », les trois gratteurs font face au drummer et entament le morceau dans un climat incantatoire avant qu’épileptiques, les guitares n’entretiennent un climat déchiré entre calme et tempête. Le medley entre « One side road » et « Between wounds » s’ébranle sur un rythme bien carré, puis finit par se déstructurer et vire même au psychédélisme. Jean-Noël s’enhardit, traverse le front stage, franchit les barrières, et rejoint la foule. Il grimpe sur les épaules d’un solide gaillard et brandit le poing tel un gladiateur (NDR : geste qu’il va faire régulièrement tout au long du concert) puis se laisse porter par la foule, tout en triturant sa six cordes. Au bout de quelques minutes, il retourne sur le podium, afin d’achever l’interprétation du morceau sur un tempo de plus en plus frénétique. Grondante, la ligne de basse communique un sentiment de menace tout au long de « Disappointed ». Quelques arpèges de gratte amorcent « Fire », une forme de blues magnifié par des guitares jumelées et ponctué de quelques explosions électriques, un morceau qui va soulever une véritable ovation de la part du public. Et le concert de s’achever par le syncopé et judicieusement intitulé « Leaving you know ». Le spectre de Placebo plane. Les musiciens sont déchaînés, survoltés même, et Julien vient frotter ses cordes contre son ampli pour en extraire le max de feedback.

Le public en veut encore et le manifeste bruyamment. Trois wagons à la set list seront dispensés en appel. Tout d’abord « Tired since 1994 ». Il s’ébroue tel un tortillard, puis monte en crescendo alors que quelques aficionados aux premiers rangs en profitent pour allumer quelque briquets (NDR : et pas des smartphones !) comme trente ans voire quarante ans plus tôt. Rollingstonien, caractérisé par ses ‘ouh ouh’ ferroviaires que la foule reprend en chœur (NDR au cours du set, le public chante d’ailleurs régulièrement les paroles), « Cold fever » incite l’auditoire à frapper des mains, gestes qui se transforment en acclamations. Avant d’attaquer le dernier morceau, Jean-Noël, remercie l’équipe technique, les musiciens de Mystery Lights pour avoir assuré le supporting act ; puis le convoi s’embarque dans une version plus courte, mais diablement efficace et terriblement sauvage, entre rock et blues, du titre maître de son dernier opus, « The big picture ». C’est la dernière claque du concert. Une fameuse ovation s’élève de la fosse. Le groupe n’en revient pas. Les musicos se congratulent. Se prennent dans les bras. Le moment est émouvant. Quitter l’auditoire semble même briser leurs cœurs. Un peu comme s’ils partaient pour un long voyage en sachant qu’ils ne reviendraient plus avant longtemps… Franchement, ce soir, à l’Aéronef, il ne fallait pas manquer ce Last Train… (pour les photos, c'est ici)

Set list :
All Alone, Way Out, Dropped by the Doves (I Only Bet On Myself was initially planned), House on the Moon, On Our Knees, One Side Road/Between Wounds (Medley), Disappointed, Fire, Leaving You Now

Rappel :
Tired Since 1994, Cold Fever, The Big Picture