La cavalcade de Jéhan…

Poussé par un nouvel élan poétique, Jean Jéhan a sorti son nouvel opus, « On ne sait jamais », le 18 novembre 2023. Pour ce cinquième elpee, Jéhan fait le choix de s'affranchir de ses affinités folk rock, pour aller vers des horizons plus dégagés. On retrouve…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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The Experimental Tropic Blues Band

Démoniaque !

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Plus de 20 ans que The Experimental Tropic Blues Band roule sa bosse. Ce power trio liégeois se produisait au Magasin 4, ce vendredi 22 février.

Dr Voice devait assurer le supporting act. La maman du drummer vient de décéder. Elle collaborait activement au projet ; ce qui explique pourquoi la formation a déclaré forfait.

La salle est bien remplie lorsque Jérôme Vandewattyne, le réalisateur du long mtrage (1h27’) « Spit'N'Split » pour La Film Fabrique, vient présenter ce petit chef-d’œuvre à la belge, primé dans quelques festivals prestigieux, un peu partout en Europe. La Film Fabrique est une structure qui crée, développe et produit des clips vidéo, des fictions et des documentaires. Composée d'une équipe pluridisciplinaire, LFF défend une vision alternative de l'audiovisuel en Belgique.

Ce faux-documentaire, Jérôme l’a tourné en suivant le band pendant 2 ans, armé de son appareil photo Panasonic Lumix GH2 et son objectif de caméra de surveillance. Pour Jeremy Alonzi, Vandewattyne est quelqu'un qui aborde le cinéma comme on aborde la musique. Des scènes de fiction se sont glissées dans le docu devenu très vite film, au cours duquel Bouli Lamers apparait même à la fin. Et c’est TETBB qui en a composé la B.O., aussi déjantée que le scenario.

Place ensuite au combo. Dirty Coq, Boogie Snake et Devil D’inferno vont nous livrer un set particulièrement nerveux de 60 minutes. Jérémy nous a confié que c’est la seule date pour cette année. En outre, que le band a fait le tour du rock garage. Donc que le prochain elpee sera totalement différent. Mais que les musicos doivent encore écrire les compos.

Le garage/punk/boogie/rock de The Experimental Tropic Blues Band est aussi crasseux et incontrôlable que jamais. Et puis, il incite toujours à se déhancher. Le combo va puiser, ce soir, largement dans le dernier opus. La frappe de David, sur ses fûts est sauvage et métronomique. C’est lui qui donne le tempo. Comme d’habitude, Jérémy dévore littéralement son micro et quand il pousse des gémissements ou éructe ses paroles, on imagine qu’ils ou elles émanent des entrailles de l’enfer. Perpétuel agité, Jean-Jacques ne tient pas en place et arpente le podium dans tous le sens. Il harangue constamment la foule dans le seul but de la faire réagir. Et dans la fosse, plutôt compacte, elle répond favorablement à son invitation. Tout au long de « Sushi », il souffle dans son harmonica comme un possédé asthmatique. Démoniaque ! Et puis, c’est devenu un rituel, il se lance dans la foule, après avoir abandonné son instrument pour se laisser porter à bout de bras. Les mains balaient alors son corps qui lâche alors des bruits aussi insolites qu’inattendus. Le set s’achève par le déjanté et frénétique « Keep This Love ». Jérémy n’en a pas profité pour exhiber ses bijoux de famille, lors de ce set. Il les a laissés dans son tiroir. En rappel, le trio va encore nous réserver « Jealous Rock », « Mexico Dream Blues », et « Garbage Man », un titre qui ne devait pas figurer dans la setlist.

Setlist : “Straight To The Top“, “Twose Dicks”, “Nothing To Prove“, “Express Yourself“, “We Ird“, “Baby Bamboo”, “I Went Down”, “Power Of The Fist”, “Disobey”, “Sushi”, “I Dig You”, “Keep This Love”.

Rappel : “Jealous Rock”, “Mexico Dream Blues”, “Garbage Man”.

(Organisation : Magasin 4)

The Experimental Tropic Blues Band

Vite fait, bien fait?

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Moins de monde que prévu pour cette belle affiche programmée par ' Rock it Mourcourt', une organisation particulièrement dynamique issue de la région de Tournai. Fondée début 2004, sa programmation privilégie la mouvance punk rock garage 60's/70's. Et la configuration du Centre culturel de Mourcourt se prête très bien à ce type d'évènement. Par contre, pas mal de spectateurs (dont plusieurs médias) découvraient pour la première fois cette petite salle. Et il ne fait aucun doute, qu'ils auront apprécié la convivialité de cet espace perdu au beau milieu de la campagne tournaisienne.

 Les Lunar Tiki's, vous n'en avez probablement jamais entendu parler. Et pourtant, hormis la chanteuse, ce quintet est composé de vétérans de la scène rock. On y retrouve ainsi le claviériste Simon Rigot (ex- Bernthøler), le bassiste Philippe 'Flupke' De Clercq (il a milité chez les Moonshades et The Nervous Shakes), le guitariste Roland Bettenville (fan de surf music, cet ingénieur en électronique s'est illustré au sein de diverses formations locales au cours des nineties) ainsi que le drummer Michel Zylbersztajn. Alias Michel Z, il a enregistré un album sous le patronyme NOH MASK, sévi chez les Streets et surtout les Names. Pour ceux qui s'en souviennent encore, The Names s'était produit en première partie de A Certain Ratio, à Manchester en 1980, avait commis un single remarquable l'année suivante (« Calcutta ») et un excellent album en 1982 (« Swimming »), sur le label 'les Disques du Crépuscule' et sous la houlette de Martin Hannett. La chanteuse n'a que 18 ans. Mais sa voix est puissante, claire, sensuelle et bien timbrée. Et quoique de petite taille elle possède une véritable présence sur les planches. Musicalement, les Lunar Tiki's pratiquent un rock/garage/psyché/surf assez efficace. Surtout lorsqu'ils interprètent leurs compos personnelles. Une solution sonore délicieusement rognée par l'orgue Hammond. Un regret : le choix de deux reprises : « L'aventurier » d'Indochine et « Tainted love » de Soft Cell, enfin immortalisée par Soft Cell. Pas assez revues et corrigées suivant le code garage. Donc pas assez originales. Mais dans l'ensemble, cette entrée en matière s'est révélée plutôt réussie…

 Fort d'un premier album épatant (« Hellelujah »), dont les ventes ne décollent toujours pas (un phénomène invraisemblable !), The Experimental Tropic Blues Band est donc reparti en tournée. Après leur set, le trio devait filer sur Mons pour clôturer un mini festival. Ce qui explique pourquoi, en début de prestation, on avait l'impression qu'il en gardait sous la pédale. Par rapport aux concerts auxquels j'ai pu assister du combo, Dirty Woolf semble plus effacé. C'est Boogie Snake qui se charge davantage des vocaux. Il s'agite, se secoue la longue chevelure blonde et dirige les débats. Il se laisse même porter par le public. Bien équilibré, le tracklist alterne compos bluesy et titres plus trash. L'électricité fait rage. A un tel point que Dirty Wolf, commence enfin à se réveiller et empoigne le fil alimentant  les loupiotes pendues au dessus de la scène. L'effet est immédiat : une panne de courant. Mais le groupe en a vu d'autres et Boogie Snake se lance dans un show improvisé au milieu du public, le temps de remettre le jus. Faut croire que cet incident a eu le don de survolter Wolf, puisqu'il s'est enfin lâché, se laissant, à son tour, porter par le public, et se déchaînant à son tour sur scène. L'intensité est alors maximale ; mais le groupe doit encore prester 50 km plus loin. Et en un éclair, remballe le matos, remercie vivement le public et prend la clef des champs. Dommage, car on a eu l'impression de n'avoir eu droit qu'à un échauffement. Question quand même : pourquoi une guitare rectangulaire (elle me rappelle celle de Bo Diddley) est demeurée dans son rack ?

 C'est dans leur combinaison intergalactique que Two Star Hotel avait décidé de se produire. Sous cet accoutrement, la formation de Al et Ben Plastic n'a jamais été aussi proche de Devo. Même dans l'attitude. Robotique, mécanique, hypnotique, son funk blanc me rappelle même parfois Gang Of Four, mais sans les breaks. C'est sans doute ce qu'ils appellent du plastic-avant-rock. Fatalement, mis sur orbite par une musique semblable, on a envie de danser. Un excellent chanteur, une énergie sidérale, un jeu de scène bien en place, il ne manque plus à Two Star Hotel que de baliser ses compos de ruptures pour s'extraire d'une certaine linéarité mélodique et peut-être le concours d'un clavier pour donner davantage d'amplitude à leur odyssée sonore. C'est un avis que partageaient bon nombre de spectateurs lors de ce rendez-vous cosmique. Et sans doute une condition pour que T.S.H. s'extirpe de la zone nébuleuse de l'underground (encore que vu les costumes on se serait cru catapulté dans un épisode de la 'Guerre des étoiles'). Faut-il encore qu'il le veuille…

 Au cours de cette soirée, on a eu droit au show théâtral d'Interlude. Dans les chiottes, dans le public et même sur le podium. Quatre types habillés comme des agents secrets du KGB (devait faire chaud là-dessous) qui chantent –notamment– des comptines de Noël pendant que l'un d'entre eux gratte un ukulélé. Le spectacle est très humour second (voire troisième) degré et s'achève par le strip-tease d'un des membres tournant sur lui-même, la tête surmontée d'une bougie et exhibant des boules (de Noël, bien sûr) accrochées à la taille. Apparemment, le sexe féminin a beaucoup apprécié l'effeuillage…

 

The Experimental Tropic Blues Band

La Belgique vue des Tropic…

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The Experimental Tropic Blues Band présentait ce samedi au Salon à Silly « The Belgians ». Une soirée organisée dans le cadre de l’‘Interclubs Tour’, une initiative de Club Plasma et Clubcircuit, soutenue par SABAM for Culture.
Fers de lance de la scène belge, ces Liégeois ne sont pas nés de la dernière pluie. La formation s’est constituée de manière très étrange, en 2001, lors d’une fête organisée dans une école de photographie. Les trois potes se découvrent un attrait pour la musique et décident de se vouer corps et âme à cette belle, mais difficile, discipline.
Depuis, ils ont écumé pas mal de salles de concerts et de festivals. Ils ont ainsi eu l’opportunité d’ouvrir pour The Cramps, Bob Log III, Heavy Trash, JSBX, Andre Williams, The Soledad Brothers, Jay Reatard, The Black Lips, Jim Jones Review et j’en passe !
Après avoir publié un Ep (« Dynamite Boogie »), en 2005, et deux elpees, « Hellelujah » et « Captain Boogie », respectivement en 2007 et 2009, la consécration vient véritablement grâce au troisième opus intitulé « Liquid Love », un disque paru en 2011.
Enregistré à New York, dans le studio de Matt Verta-Ray (Heavy Trash), sous la houlette de Jon Spencer (JSBX, Heavy Trash, Boss Hogg, Pussy Galore), il a bien été reçu par la critique.
Réunissant Jean-Jacques ‘Boogie Serpent’ (guitare, voix), Jérémy ‘Sale Coq’ (guitare, voix) et d’un drummer (surnommé Devil d'Inferno) cousin lointain de Monsieur Propre, les gaillards se sont donc rebaptisés pour la circonstance ‘The Belgians’.
Le génial trio est venu ce soir défendre son improbable et dernier opus. Enfin, défendre est un bien grand mot puisque de l’aveu même du leader, le disque est invendable.
Cette parenthèse belgo-belge dans l’histoire du groupe se révèle de facto essentiellement taillée pour le live et difficilement exportable hors du Royaume. Dont acte !
Peut-être ont-ils voulu éviter les écueils d’une certaine routine et de s’enfermer dans un genre musical cadenassé pour démontrer qu’il était possible de faire preuve d’autodérision façon ‘Strip-tease’, l’émission qui déshabille !
Ces fous furieux dépeignent aujourd’hui, au travers de leur éphémère projet, le portrait d’une Belgique qu’ils veulent à leur image. A savoir gentiment, mais sincèrement déjantée !
Evoluant à mi-chemin entre kitsch et décalage torturé, la formation noire/jaune/rouge a tenu à rendre un hommage appuyé au plat pays qui est le nôtre sur fond de singularité, d’absurdité et de surréalisme. Le tout sur un ton décomplexé et foncièrement rock & roll. A la sauce Tropic quoi !

Comme on pouvait s’y attendre, cette ode électrisante s'ouvre donc tout naturellement sur l'hymne national. Une Brabançonne bien poisseuse et crasseuse comme on les aime ! S’ensuit une salve de titres qui adoptent différents profils : garage, davantage électro (voire new beat) ou plus dansant.

Une déferlante d’images et de vidéos projetées en continu sur un écran situé en arrière-plan illustre bien cette belgitude. La synchronisation avec le tapis musical est totale et savamment chronométrée. Un vrai travail de schizophrène !

Sans être exhaustif, on a pu voir nos différents Rois (Philippe, Baudouin, Albert II, etc.), mais aussi Eddy Merckx, Annie Cordy, Plastic Bertrand, Paul Vanden Boeynants, les diables rouges. Mais également des baraques à frites (quand même !), un type qui bouffe de la mayo à n’en plus finir (il finit même par dégueuler), les grandes grèves de 1960, l'affaire Dutroux sur fond de polémique et le drame provoqué par la tuerie de La Place Saint Lambert.

Le travail d’archives nécessaire afin de réaliser ce show visuel est absolument extraordinaire et intelligemment construit. Il met une nouvelle une fois la créativité du combo en exergue.

L’ambiance est survoltée et le public littéralement déchaîné. Foi de bourlingueur, j’ai rarement vu un parterre si festif !

Un aficionado est invité à monter sur le podium afin d’y accompagner le groupe. Armé d’une guitare électrique prêtée par l’artiste, notre hôte d’un soir fait fi de sa timidité passagère et balance, sourire hébété aux lèvres, tel un autiste, une salve de gammes aux oreilles de qui veut bien l’entendre.

Je suis convaincu que ce Sieur retiendra à jamais ce moment d’émotion !

Pendant ce temps, Jérémy a préféré descendre dans l’arène, tel un gladiateur des temps modernes. Voulant se délecter d’un spectacle dont il ignore l’issue, il effleure ici et là son jack sur la peau des spectateurs. Ce contact produit alors un son particulièrement amusant et décalé.

Plongé dans cette atmosphère survoltée, vêtu intégralement d’un rouge démonique pour l’occasion, il se défend, à maintes reprises, des élucubrations sexuelles qui lui traversent l’esprit. Le tout sous le regard médusé des convives présents dans la salle.

Pas gêné pour un sou, le gourou encourage alors l’auditoire à se livrer à un gang bang ! Plutôt sympa et original au fond !

Encouragé par une horde de femmes particulièrement chaudes et sexy, le tombeur, a déboutonné son pantalon et livre un service trois pièces bien membré, à la pilosité luxuriante. On n’oubliera pas au passage de remercier Dame nature pour cette générosité sans nom à faire pâlir de honte plus d’un homme…

Pris dans l’euphorie, je ne sais dire combien de temps a duré le set… à vue de nez, je dirais une grosse heure… Malgré une fatigue évidente, conséquence d’un savant mélange d’énergie déployée, de pintes ingurgitées et d’absorption de substances illicites, les gaillards reviennent pour un (très) long rappel. Est-ce là les effets du gingembre consommé sans la moindre modération tout au long du concert par les musicos de The Experimental Tropic Blues Band ?

Nul ne le saura, mais qu’importe après tout… ce qui est sûr, c’est que de tous les peuples de la Gaule, y’a pas à dire, ces trois Belges sont les plus braves !

Le support act était assuré par le nouvel espoir flamand, The Spectors. Un quintet dont on entendra parler ! (Voir compte-rendu concert ici)

(Organisation Club Plasma + Clubcircuit)