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Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

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The Notwist

Encore trop d'imprécisions...

Pendant tout un week-end, les Allemands de Notwist ont pris d'assaut l'AB avec tous leurs copains, pour deux soirées spéciales autour du groupe : films, clips, merchandising, DJ-sets, et surtout des concerts, de Notwist (en apothéose) et de leurs side projects (Console, Lali Puna, Ms John Soda, Tied & Tickled Trio, Couch). The Notwist, c'est donc une nébuleuse, une constellation : autour du groupe gravitent plusieurs formations qui ont toutes en commun cette propension à mixer indie pop et électro (de l'indietronica), émotion et technologie, impro et refrains chantés. En cela, The Notwist est une petite entreprise qui fonctionne plutôt bien : la « scène » dont le groupe s'est retrouvé fer de lance connaît un beau succès d'estime, en témoigne ce soir une AB bien remplie, alors qu'au début l'événement était prévu dans l'ABBOX.

C'est Couch qui ouvre les festivités, un trio rappelant Add (N) to X (une femme, aussi, aux claviers) et ces groupes de post-rock qui malmènent leurs guitares sans dire un mot. Les riffs sont répétitifs et la batterie reste calée sur le même rythme, provoquant chez leurs géniteurs une transe solitaire qui n'emporte que très peu de spectateurs. Une heure de concert, ce fût long, malgré quelques bons moments.

Arrive alors Lali Puna, qu'on a rarement le plaisir de voir en concert. Valerie Trebeljahr chante timidement, tandis que Markus Acher (chanteur-guitariste des Notwist) reste courbé sur sa guitare, l'air concentré ou l'esprit ailleurs. Des nouveaux morceaux, et quelques perles de « Scary World Theory », leur dernier album en date, un véritable petit joyau. En rappel, une reprise de « 40 Days » de Slowdive, qu'on retrouve sur la compile « Blue Skied An' Clear » du label Morr Music.

Vers 22h30, les Notwist entrent en scène. Il y a plus d'un an qu'on ne les a plus vus, depuis ce passage raté à Werchter, avec Arne Van Petegem en remplacement de Micha Acher et son plantage sur « Pick up the phone » (un grand moment). Cette fois, le groupe est au complet. Les hits y passent, surtout ceux de « Neon Golden » (à part un « Chemicals » un peu fade), plus quelques morceaux plus noisy, traces un peu crasses de leur passé d'ados tourmentés (les premiers albums). C'était là qu'en effet, le bât blessait : peut-être à cause d'un manque de répétition, d'une cuite à la bière belge ou d'un gros rhume chopé pendant le voyage, les quatre Allemands semblaient à côté de leurs pompes quand il s'agissait de jouer ensemble et de jongler avec les crescendo. Pendant ces morceaux rock, de longues plages de silence, avant l'explosion, cassaient tout rythme, et toute ambiance (n'est pas Mogwai qui veut). Un peu comme si on avait coupé le courant pendant quelques secondes (« Mais qui a éteint la musique ? », était la réaction la plus fréquente), avant de rebrancher les prises et de laisser les quatre Allemands faire leur boucan en totale discordance. Bizarre qu'après un an de tournée, deux albums excellents, The Notwist soit encore victime de telles imprécisions. A tel point qu'après trois-quarts d'heure de concert, l'attention du public n'était plus que polie (il était tard aussi), et l'ambiance de partir en couilles comme un vulgaire plat de nouilles. Pas glop.

The Notwist

Oser s'affranchir des étiquettes...

Avec Neon Golden, The Notwist a livré l'un des premiers grands albums de cette année : concassage subtil de rock minimaliste et d'électro la plus aventureuse, leur cinquième opus (en douze ans de carrière) s'affirme comme le complément idéal au Kid A de Radiohead, mais sans les gémissements meurtris de l'ami Thom. Révélé il y a quatre ans avec Shrink, The Notwist pourrait bien cette fois-ci casser la baraque, tant Neon Golden regorge de mélodies sublimes, toujours entre deux chaises (guitares ou samplers) mais sans jamais perdre l'équilibre. Ce parfait dosage entre riffs, machines et chant trouve son aboutissement logique sur scène, où les quatre Allemands s'en donnent à cœur joie dans le brouillage de pistes, n'hésitant pas à jouer du post-rock binaire et incisif après une ballade électro toute en finesse. C'est donc ça, la musique de The Notwist : un embouteillage élégant d'influences, où Can se cogne à Fugazi sur l'Autobahn qui relie Munich (leur bastion) à Manchester. Une musique accidentée mais dans laquelle on se plonge volontiers, sans avoir peur des carambolages.

En concert, The Notwist pratique donc le crash-test des musiques, alternant les complaintes électroniques en chambre avec les déchaînements rock les plus juvéniles. Neon Golden sera largement passé en revue, du hit " Pilot " revu et corrigé (plus long, plus fort) à la chanson titre et son ambiance de blues. Pas mal de morceaux tranchants (sans doute des trois premiers albums du groupe, restés confidentiels) prouveront également que les quatre Teutons, derrière leur air de trentenaires studieux, savent encore croiser fièrement les guitares, tels des Artaban hardcore en pleine puberté. Oui, c'est ça, donc, The Notwist : un groupe de quatre musiciens émérites qui osent s'affranchir des étiquettes (rock, électro, blues, jazz,… ?) tout en restant d'une cohérence et d'une élégance rares. Chapeau bas, chers messieurs.

The Notwist

The Notwist vieillit comme le bon vin…

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Sept longues années que la formation teutonne n’avait plus enregistré d’album. « Close to the glass » est paru ce 24 février dernier. Il fait suite à « The Devil, You + Me », publié en 2009. Les vétérans allemands retrouvaient leur public dans une Orangerie sold out pour défendre ce nouvel elpee, qui a recueilli d’excellentes critiques…

Et l’auditoire n’est plus toute première jeunesse pour accueillir ces ex-héros de l’électro-rock. Au début des années 2 000, ils avaient touché en plein cœur les mélomanes, à l’aide de leurs hits délicats issus de « Shrink » et de « Neon Golden ». Ouvrant par ailleurs, toute grande, la porte aux géniaux bidouilleurs de The Postal Service. Les frères Markus et Michael Archer ainsi que leur complice Martin Gretschmann montent sur les planches. Le guitariste, le bassiste et le programmateur sont soutenus par le drummer Martin Gretschmann, le percussionniste Andi Haberl et un sixcordiste de tournée.  

Et, c’est avec un réel plaisir et un brin de vague à l’âme qu’on se plonge dans le concert. En outre, contrairement à pas mal d’autres formations qui se réunissent pour raisons lucratives (NDR : qui a parlé des Pixies ?), le band n’est pas du tout sur le retour ! L’armada constitue toujours une véritable machine de guerre scénique particulièrement talentueuse, louvoyant entre salves rock, expérimentations électro et capable de dispenser de véritables hits indie intergénérationnels (« Pick Up the Phone », « Pilot »). Le son est compact et puissant. Empreinte d’une grande sensibilité, la voix de Markus est un peu juste, mais elle permet d’adoucir cette expression sonore plutôt musclée. Une intensité entretenue par des guitares bien ciselées, une ligne de basse solide et des drums amples. La dextérité du batteur est même impressionnante ! The Notwist a donc réalisé un ‘sans-faute’, ce soir. Conquis, le public s’est laissé bercé par une certaine forme de nostalgie, mais a pu également savourer de nouvelles compos, qui sont loin de faire de la figuration ! Et cette puissance s’est avérée, au fil du set, exponentielle. Ce qui n’était pas pour gâcher notre plaisir !

Après avoir salué l’assistance, en manifestant une joie non dissimulée, le groupe revient pour attaquer ses hits incontournables : « Neon Golden » et surtout « Trashing Days » dans une incroyable version mixant reggae-dub, électro club et rock… Un magnifique final qui va entraîner des prolongations, puisque le groupe va accorder un second rappel diablement rock ! La classe, l’intégrité et le talent, ce sont les aptitudes que The Notwist est parvenu à acquérir au fil du temps. Bref, il vieillit comme le bon vin ! On espère les revoir lors des festivals estivaux !

(Organisation Botanique)

The Notwist

Rien de neuf sous le soleil de Bavière…

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Pas de panique au village indie, The Notwist revient fouler les planches de l’Orangerie sans la moindre actualité. Si l’on songe qu’il a fallu attendre six ans entre la sortie de « Neon Golden » (2002) et « The Devil, you + me » (2008), cela nous laisse le temps de respirer avant de voir paraître un nouvel opus. Sans subir de pression des gros labels, The Notwist appartient à cette catégorie de groupes indépendants qui écoutent le temps, expérimentent le son, affinent lentement leurs fibres artistiques, s’érigent dans la durée et s’ouvrent à des projets multiples et parallèles. Ainsi, après avoir accompli une tournée en compagnie de l’orchestre Andromeda Mega Orchestra de Berlin, concocté une BO de film (« Storm », 2009) et un album avec les rappeurs américains de Themselves (« Own Your Ghost », 2011), le quatuor bavarois reprend les chemins de la scène pour revisiter principalement le répertoire de ses deux derniers opus.

Plus de deux ans après leur passage à l’Ancienne Belgique, le ton change. Finies les mélodies electronica ultra-soignées, les grands orchestres de cuivres et de vents... L’attitude adoptée devient  plus désinvolte, plus percutante, plus brute mais également plus libre. Chaque morceau est revisité et laisse moins d’espace à l’électronique, plus de coffre aux guitares.

Une désinvolture que l’on déchiffre sans mal sur le visage des quatre artistes allemands – greffés, pour l’occasion, de deux musiciens supplémentaires– lorsque qu’ils investissent la scène. Paradoxalement. Las, usés, mal rasés et comme à peine sortis du lit, ils traînent péniblement la savate pour rejoindre leurs instruments. Image peu habituelle offerte par le groupe.

 Malgré un set moins travaillé, moins calculé, les six musiciens nous prouvent encore qu’ils comptent, incontestablement, parmi les artistes les plus expérimentaux et créatifs de la scène indietronica contemporaine. Une insidieuse imprécision, la perfectibilité que seule suscite la liberté vertigineuse d’innover, ajouteraient plutôt un charme supplémentaire à cet ensemble atypique.

Dès l’ouverture, The Notwist nous offre un inédit, laissant supposer que le quatuor de base œuvre, selon son propre rythme, à un nouvel album. Une intro construite d’électro hypnotique qui se fond dans la violence des guitares. Quant au reste de la prestation, elle présente principalement et en quasi-alternance des titres issus de « Neon Golden » et « The Devil, You + Me ». Morceaux joués avec plus de liberté artistique, plus de puissance aussi. Ici, les horlogers de l’intemporel, généralement doués d’une précision mécanique, déconstruisent leur œuvre et se réorientent vers de nouvelles architectures. La voix mélodieuse de Markus Archer s’écorche de douces mélopées et les textures sonores se croisent et s’entrechoquent  d’electronica ainsi que de guitares puissantes. Une multitude de sons riches et de genres s’enlacent, se débattent et finissent par plonger dans un magma nu-free jazz totalement débridé sur « This Room » et « Neon Golden ». « Gravity » et ses guitares totalement libérées mettent enfin un terme à une  séquence noisy apocalyptique sur les feux doux de « Trashing Days ».

Un univers sonore instable, oscillant entre fiel et miel, qui s’achève par trois rappels dont les délicieux « Chemicals » et « Consequence ».

Un arrêt sur image s’impose également sur l’excellente première partie de Christopher Beck alias Joasihno. Flanqué d’un batteur, le jeune Munichois était venu défendre son premier long playing, « We Say : ‘Oh Well’ ». Fort d’une expérience acquise en Afrique, le chanteur multi-instrumentiste aime pratiquer la langue française et tisse rapidement une ambiance chaleureuse avec le public de l’Orangerie. Expérience de voyage qu’il utilise régulièrement pour teinter ses compos electronica de rythmes africains.

Paradoxalement, Christopher Beck est un vrai passionné de musique islandaise et marche sur les pas de musiciens comme múm, Sigur Rós ou Seabear. Le mélange atypique est surprenant. Il intègre aisément et en toute simplicité, tous les contrastes : l'Islande et l'Afrique, Munich, le classique et le pop, le givre et le feu, la couleur et le gris. Subtile intuition de l’universel : les univers distincts se complètent et ne s’opposent pas, ils se chevauchent, s’imbriquent étroitement, se jettent l’un dans l’autre. L’artiste redessine les limites du flou et ignore les frontières.

Ses mélodies sont complexes et pourtant simples, impressionnantes et exigües… mais toujours chargées d’une émotion intense, vive. Une structure musicale proche de Lali Puna et Hjaltalin qu’il sait illuminer de mélodies africaines.

Un duo énergisant, électrifiant la salle de sons en boucle, d’instruments étranges et d’une guitare au centre des débats.

Joasihno, un univers particulier qu’on ne manquera pas de visiter dans un futur proche.

(Organisation Botanique)

The Notwist

Audacieux mais perfectible…

Écrit par

Après avoir accordé un concert exceptionnel ce 13 avril 2009 dans le cadre du festival Domino, les inclassables Allemands de Notwist rouvraient les portes de l’Ancienne Belgique pour nous proposer un concert dénu(d)é d’électronique mais joliment habillé de cuivres et de cordes.

C’est accompagnés du Big Band ‘Andromeda Mega Express Orchestra’ de Berlin que les frères Archer foulent les planches de l’AB. Les claviers de Martin Gretschmann se dérobent alors et laissent place aux harmonies délicieusement jazz minimalistes et classiques du combo berlinois. Une multitude d’instruments se heurtent, se bousculent, s’enlacent et irradient soudainement l’univers indietronica du quatuor bavarois (trombone, basson, alto/tenor sax, bass clarinet, contrebasse, violoncelle, violons…)

20h45. Sous les feux des projecteurs, les elfes et les fées envahissent furtivement la salle et effleurent les oreilles du spectateur des douces et mélodieuses mélopées de Markus Archer. Set où les musiciens allemands revisitent plutôt l’avant-dernier album (« Neon Golden »). Source sonore qui s’accorde davantage au projet proposé sur scène.

Résolument plus classiques que les prestations précédentes, les morceaux se croisent et se vêtent de textures sonores où alternent les violons et les guitares électriques. « This Room » escalade progressivement le mur du son et, crescendo, se termine en envolée lyrique saturée de violons. Quant au final de « Gloomy Planets », il s’assourdit de lourdes guitares électriques qui tombent en frénésie et flirtent avec la musique noise.

Ce mélange de guitares, electronica et combo classique-jazz fonctionne globalement bien mais trahit parfois quelques faiblesses. Sans remettre en question les qualités intrinsèques et artistiques du combo classico-jazz du Mega Express Orchestra, certains des morceaux sombrent dans les abysses de l’ennui. Cette prestation semble moins inspirée que celle accomplie au mois d’avril. La magie opère moins aisément (plus difficilement) et souffre parfois d’une sorte d’inachèvement induit par une improvisation pas toujours maîtrisée. La setlist se farde de morceaux laissant libre cours à l’expression du Big Band berlinois et ombragent l’âme de la formation bavaroise. Instants sonores qui jurent avec l’ensemble et le désorganisent. Le premier rappel illustre cette impression où, Andromeda Mega Orchestra en avant, colore l’univers musical de Notwist de mélodies qui pourraient se glisser et se fondre dans l’univers musical de Goran Bregović. La symbiose combo jazz/indietronica band ne fonctionne malheureusement pas toujours et manque parfois de cohérence et de liant.

Ce concert nous a cependant permis de revisiter une jolie partie du répertoire du groupe sous un nouvel angle. Même en s’éloignant de leurs rivages initiaux, les quatre de Bavière continuent à expérimenter le son et à faire évoluer leur aventure musicale en manifestant un même talent.

Organisation : Ancienne Belgique