Wet Leg, c’est avant tout les chanteuses/guitaristes/compositrices Hester Chambers et Rhian Teasdale, deux filles issues de l’île de Wight qui ont décroché un tube fulgurant, en 2021, « Chaise longue ». Après avoir publié quelques singles, le groupe grave son premier elpee, en avril 2022. Un éponyme. Le band devient carrément hype grâce à son succès critique et commercial, mais aussi son humour très second degré qu’il injecte dans ses chansons et ses clips vidéo. L’occasion était donc belle d’aller voir ce que le combo avait dans le ventre, ce vendredi 21 octobre, à l’Aéronef de Lille. Et la salle est presque comble pour accueillir la nouvelle sensation britannique…
Vers 21h05, les baffles crachent un air celtique, puis la formation débarque sur le podium. Les deux filles ont certainement dégoté leurs jupes sur un marché aux puces. Courte pour Hester, longue pour Rhian. Elles portent également un body de couleur noire, la première laissant apparaître un dos nu. La première est coiffée d’un bonnet en forme d’oreilles de chat et chaussée de bottes. La seconde est montée sur des godasses à semelles compensées (NDR : vulgairement appelées ‘écrases-merde’). Le tandem est soutenu par un trio de barbus chevelus. En l’occurrence, un drummer (très en retrait), un bassiste et un guitariste/claviériste.
Le quintet ouvre le set par « Being in love » et embraie par le libidineux « Wet dream », mais on ne peut pas dire que le résultat soit « Convincing ». C’est sympa, mais ça manque de punch et surtout de présence sur scène. Les donzelles se lancent dans une forme de yodel sur « Supermarket », en balançant des ‘high’ sinusoïdaux. Il faut attendre « I want to be abducted », moment au cours duquel Hester abandonne sa gratte afin de se consacrer exclusivement au micro, pour assister à davantage de mouvement sur les planches. Néanmoins, il faut reconnaître que Hester possède une très jolie voix, un peu argentine. Elle signale être de retour d’une tournée aux States et être heureuse d’être de retour en Europe. Les morceaux sont courts et dépassent rarement les 3’. Plus punchy et mordant, « Oh no » se distingue par ses sonorités de grattes stridulantes. Et le contagieux « Ur mum » se nourrit d’excellent échanges de cordes, le tout ponctué de cris primaux. Pendant « To late now », les deux filles tournent sur elles-mêmes (NDR : Hester a ôté son bonnet de félin), morceau caractérisé par des tonalités de grattes surf et un synthé aquatique. L’ambiance dans la fosse commence à décoller. Et chargé d’intensité électrique en spirale, « Angelica » incite certains audacieux à se lancer dans l’exercice du crowdsurfing. A cet instant, la musique nous replonge en pleine période ‘riot grrrlll’, dans l’esprit des Breeders, Veruca Salt ou encore Blake Babies.
Wet Leg a enfin trouvé la bonne carburation et nous délivre l’inévitable et rafraîchissant « Chaise longue » (NDR : dont le groupe vient de sortir un clip en français). Les guitares sont débridées. Le public reprend en chœur les ‘Excuse me… what ?’ Et puis, alors que le set commençait à décoller, le quintet tire sa révérence. Les lumières se rallument et on entend le « Careless Whisper » de Georges Michaël, pendant que les roadies commencent à démonter le matos. Frustrant ! Une heure de concert en tout et pour tout. C’est trop court !
Voir aussi notre section photos ici
Setlist
Being in love
Wet dream
Convincing
Supermarket
Red eggs
I want to be abducted (by a UFO)
Obvious
Oh no
It’s a shame
Piece of shit
Ur mum
Too late now
Angelica
Chaise longue
(Organisation : Aéronef)