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Louis-Jean Cormier

L’hypnose

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Né au Québec (à Sept-Îles, très exactement), cet auteur-compositeur-interprète a grandi au sein d’une famille mélomane. Son père l’a initié à la musique de Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Jean-Pierre Ferland et Robert Charlebois, entre autres. En 1998, alors qu'il étudie le jazz au Cégep de Saint-Laurent à Montréal, il fonde Karkwa avec des amis. Le groupe maintiendra le cap pendant 15 bonnes années. Lors d’une pause de la formation, il milite quelque temps, chez Kalembourg. C’est en septembre 2012 qu’il entame sa carrière solo. A son actif quatre elpees, dont le dernier, « Le ciel est au plancher », est paru en avril 2021. Il se produisait ce mardi 22 mars à la Rotonde du Botanique. Deux heures de grâce. Un des plus beaux concerts auxquels votre chroniqueur ait pu assister, à ce jour.

Louis-Jean Cormier débarque sur le podium, à contre-jour. Il s’apprête à nous livrer un spectacle d’une force intime éblouissante.

Il annonce que les spectateurs vont avoir l’impression d’écouter la même tune du début à la fin. Il passe en effet subtilement d’une compo à l’autre par des voies d’accords. Il s’arrête néanmoins quelques fois pour parler à son public. Il improvise de manière très naturelle, autour de son discours préparé. Il reprend même quelques airs connus sur les mêmes accords que ses compositions. Il s’amuse, et nous aussi. Bref, il ne manque pas d’humour.

Mais revenons au début.

Après quelques morceaux, il prévient l’auditoire : ‘Bruxelles, si tu es venu à la Rotonde ce soir, c’est sûrement parce qu’inconsciemment, tu as le besoin d’intimité. Un criant désir de tendresse et de proximité. Je vois que tu es venu seul, ça tombe bien, moi aussi (rires). Ce que tu vas trouver ce soir est bien plus fort que ça ; ça va être tripatif. Bruxelles, j’ai pris des cours d’hypnose. Ce soir tu vas vivre ce que nous, les pros, on appelle dans le jargon, une sortie de corps (rires). Je t’invite à venir visiter l’endroit dans lequel toutes mes chansons naissent et vivent à l’année. Cet endroit-là, se trouve à l’intérieur de moi. Ça si ce n’est pas de la proximité, je ne sais pas ce que c’est (rires). J’ai élaboré une technique avec un ordre de chansons précis. Tu vas quitter ton corps par le biais de la physique quantique (rires). C’est très scientifique, très factuel tout ça. Ce qui va arriver, c’est que tu vas être nu (rires), ne t’inquiètes pas, tu vas quitter ton corps, tu vas être nu mais tu vas venir visiter, à l’intérieur de moi, l’endroit que nous les pros, on appelle le safe space. Tu sais ce que c’est le safe space ? C’est un endroit à l’abri de tout, à l’abri du temps, du quotidien, des aléas de la vie, il n’y a pas de comptes, de taxes municipales. Tu vas être bien. Tu n’auras pas de forme physique. Tu vas être nu mais sans forme physique. Tu ne pourras pas te vanter d’avoir des formes. Tu me suis ? Restes avec moi (rires). Tout au long des chansons, ça va être spécial, tu vas apercevoir un passage secret, qui ressemble étrangement à un canal auditif. C’est une sorte de tunnel jaune orange. Tu vas traverser ce conduit là et ton corps physique va rester ici. Ton corps va être là, un peu niais. Mais ton corps sera dans de bonnes mains (il présente ses ingénieurs lumières et son ; ce qui déclenche des applaudissements dans la foule). Le seul truc que tu dois savoir c’est par où on entre dans le tunnel. A quel moment il faut sauter et où est la porte d’entrée du tunnel. La seule affaire que tu dois retenir dans tout ce que je viens de dire c’est que l’entrée du passage secret se situe entre chacune des notes que je vais jouer à la guitare ce soir (propos qui entraînent de nouveaux applaudissements). Notes qui se trouvent dans toutes les chansons durant toute la soirée. Tu as l’embarras du choix. Tu vas te sentir vibrer et tu devras sauter dans un trou. Ce sera entre deux affaires (rires). Tu me suis ? Je ne répéterai pas ça en flamand car je le maîtrise mal. Ceci dit, tu te laisses aller. J’ai tout prévu. Je ne suis pas comme les hypnotiseurs. Comme Mesmer. Tu connais Mesmer ? Je ne suis pas comme eux, je trouve ça vulgaire. Tu seras hypnotisé à un, deux, trois, non… ici, tu vas être à l’intérieur de la musique. Tu vas voir, tu vas triper, ça va être débile (rires) ! Tu me fais confiance ? Alors c’est parti !’

Force est de constater que le public est nu, sorti de son corps physique, sous hypnose consciente, à l’intérieur de Louis-Jean Cormier. Il a pris la porte et tout le monde a sauté dans le trou, pour le plus grand bonheur auditif.

Tout au long de la soirée, l’artiste joue avec les mélodies, les mots, l’esprit. On peut voir sur son visage, son sourire sincère et le plaisir qu’il a d’être auprès de nous dans un partage fort, authentique et profond.

L’ensemble est très fluide et emporte l’auditoire qui reprend ses chansons en chœur.

Limité à deux petits spots élégants sur les côtés, quelques bandes de lumières chaleureuses à l’arrière et les éclairages habituels de la Rotonde, le décor est minimaliste.

Les ingénieurs connaissant leur job et arrivent parfaitement à souligner, à rythmer les moments importants du spectacle.

L’artiste se sert d’une Gibson ES-125 datant de 1966, une guitare câblée dont le son est doux, presque jazzy, d’un micro voix et d’un micro directionnel pour la gratte. Mais également d’un pad électronique sur lequel il marque le rythme sur l’estrade à l’aide de ses pieds (il est sur le pad !).

Il utilise souvent un capodastre, l’open tuning, et sa technique de picking est belle et travaillée. Il nous offre aussi quelques petits solos en gammes pentatoniques.

A la fin du spectacle, Il a le soin de clore ‘l’hypnose’ pour libérer les spectateurs et revient sur scène après le rappel en proposant d’interpréter les deux premiers titres qui seront proposés par les spectateurs. Il nous réserve alors deux vieilles chansons, ‘en soins palliatifs’, précise-t-il, puis clôt le set par une compo de son choix, plus récente. Le tout s’achève par une dernière note alors que les lumières s’éteignent au même moment. Bravo à ses ingénieurs !

Derrière la décontraction et la bonhomie de Jean-Louis, on devine les années de travail pour atteindre un tel résultat.

Mon ami spectateur, qui m’accompagne, était un peu dubitatif, se demandant s’il était possible d’être captivé par le concert d’un artiste, seul sur scène, pendant une heure trente. Nous n’aurons pas le temps de nous rendre compte que deux heures se sont écoulées.

Un regret ? Qu’une telle figure considérée comme majeure dans l’univers de la chanson française actuelle ne soit pas encensée par les médias et un très large public à travers toute la francophonie, tout en admettant que cette situation nous a permis de vivre un moment merveilleux tout près de lui, en toute intimité.

Merci Jean-Louis pour cette parenthèse généreuse, magique et suspendue.

A très vite !

Méthode chanson

(Organisation : Botanique)

 

Louis-Jean Cormier

Même les loups versent des larmes de joie (single)

Écrit par

Après la sortie de son magnifique opus, « L’ironie du sort », Louis-Jean Cormier nous propose le single « Même les loups versent des larmes de joie », un titre issu de « 1969 », une compile réalisée par Connor Seidel qui a bénéficié du concours de 12 artistes. Il a été fort remarqué lors de sa sortie en avril dernier. « 1969 » revisite les sonorités des décennies 60-70, en proposant des chansons originales.

Sur « Même les loups versent des larmes de joie », tout en douceur et en subtilité, des sonorités sixties de guitares, de piano, de basse, de mellotron et de djembé se mettent au service de la voix au grain si particulier, enchanteresse, doublée pour la circonstance, de Louis-Jean Cormier, lorsque dans la foulée, il ne module pas son sifflement…

Les arrangements sont simples, minimalistes et d’une belle authenticité.

Il s’en dégage un force tranquille et apaisante.

Le texte, poétique, évoque la peine que l’on peut ressentir après la mort d’un être aimé, son papa en l’occurrence, et du travail d’acceptation.

Pur savoir ce qu’en pense l’artiste, c’est .

 « 1969 » est disponible sur toutes les plateformes depuis le 12 avril et il est possible de se procurer l’album physique et la version vinyle en ligne ici

Pour regarder le très beau documentaire consacré au concept album, c’est

Méthode chanson

 

 

Louis-Jean Cormier

Le ciel est au plancher

Écrit par

Quel album magistral ! Louis-Jean-Cormier nous livre un bijou artistique de douze titres.

Tout y est. Un concept original, une sensibilité, de la douceur, de la force, une voix typique, une grande qualité de textes, de musique et d’arrangements. 

Tout est équilibré, c’est un joyau rare.

Louis-Jean-cormier nous invite à voyager au-delà des étoiles, grâce à sa musique qui se nourrit de jazz, rock, pop, électro et des textes reliant la terre à l’autre monde.

L’opus rend hommage à son père décédé, Marcel Cormier.

Louis-Jean Cormier, né le 26 mai 1980 à Sept-Îles, est un auteur-compositeur-interprète québécois.

Le titre « Le large » est d’une douceur évanescente, planante, mêlant jazz et électro. Une promesse de revenir meilleur après avoir pris le large tout seul pour retrouver son père et son bonheur.

Il nous parle de l’absence de l’être aimé sur « L'ironie du sort » dont le très beau clip est disponible ici

Emouvant, le texte raconte l’histoire d’un fils qui a trop attendu avant de revenir vers son père. A trop vouloir attendre le bon moment, même imparfait, l’instant du partage lui a échappé. Quelles belles envolées musicales et de voix !

« Marianne », qui se réfère à la muse de Léonard Cohen, est sublimée par un piano japonisant. La plage sort un peu du cadre du thème de l’opus. Ce qui n’est pas une raison pour la bouder. Au contraire.

Louis-Jean Cormier nous parle du regret de l’être perdu, qui a rendu les armes face à la maladie tout au long de « Silence radio », une compo caractérisée par son rythme de batterie envoûtant.

« 138 » et « 45° 32' 4.924" N 73° 35' 57.134" W » nous plongent au sein de climats stellaires.

« L’au-delà » clôt cet elpee. Il s’ouvre par cette phrase magnifique : ‘S’il y a l’au-delà, j’espère que c’est aussi beau qu’ici’. Remarquable déclaration d’amour à la vie dont la route est éclairée par son père dans l’au-delà. Les accords délicats du piano solitaire créent une ambiance incroyable.

Revenons quelques instants sur son dernier LP, « Quand la nuit tombe », au sein duquel figure « Croire en rien », un morceau qui aurait eu tout à fait sa place dans ce nouvel opus. Il faut dire que le confinement a été très profitable à la créativité de Louis-Jean Cormier qui a réalisé ces deux albums quasiment l’un après l’autre. La différence de point de vue avec son père concernant la religion et la société y est abordée. Il lui demande pardon de ne pas avoir partagé les mêmes opinions que lui en l’assurant qu’il est et restera, malgré tout, toujours son fils. Très belle lumières et ambiance à voir dans la vidéo là 

Merci Louis-Jean-Cormier de faire partie de nos vies.

Méthode Chanson