La corrosion de Leroy se Meurt…

Leroy se Meurt publiera son premier album, « Voué à rouiller », ce 24 novembre 2023. Ce premier long-format voit le groupe améliorer sa formule existante, tout en explosant ses propres carcans. Le style oscille toujours entre EBM, post punk et electro, mais…

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Trainfantome étanche sa soif…

« Thirst », le nouvel album de Trainfantome est paru ce 27 octobre. Au départ, c’était le projet solo du musicien nantais Olivier Le Tohic, et progressivement il est devenu un quatuor. À la croisée des chemins des gothiques trop malheureux pour être punk dans…

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Albums cultes

Certain General

Cabin Fever

En 1988, Phil Gammage se fait la malle (il souhaitait introduire des guitares partout, même dans ses chaussettes et tente une nouvelle aventure au sein des Corvairs), ne laissant plus subsister du combo initial que le seul Parker Du Lany. Un chanteur poète déglingué dont les textes élaborés reflétaient une vision diatribe du quotidien US). Et, ô agréable surprise, « Cabin fever » dépasse alors toutes les espérances permises : la musique déjà authentique, directe, inspirée à la fois des ambiances ‘velvetiennes’, de relents country & western, de pop mélodique (REM) et de sonorités psychédéliques, embrasse une nouvelle vague de références qui lui apportent fraîcheur, sensibilité et équilibre (Triffids, Chris Isaak, Tony Joe White). Ce « Cabin fever » épouse le grand ‘Art’, j’en suis certain… en général…



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The Pursuit of Happiness

Love junk

A la poursuite du bonheur romantique, ces Canadiens (Toronto) sont probablement les premiers à avoir décelé le chaînon manquant séparant la pop du heavy metal. Tandis que les riffs croquants de guitare ‘staccato’ éclatent au-dessus des drums arides, agressifs et des harmonies folk-rock angéliques, Moe Berg, leader de TPOH, exprime à travers des compositions sensibles, sardoniques, propices aux mélodies splendides et sémillantes, ses points de vue post-adolescents sur la joie, la tristesse, la drogue, le sexe, la violence, le suicide, la timidité, etc. Producteur, mixeur et ingénieur du son, le talentueux Todd Rundgren apporte, en outre, un souffle de fraîcheur et d’élégance à cette œuvre (gare au néologisme !) de ‘light metal’…



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Arthur Russell

World of Echo

Personnage culte de l’underground disco/no wave new-yorkais, Arthur Russell s'est imposé dans les années 80 comme l’un des précurseurs du digital dub, de la house garage et de la ‘minimal’ techno en vogue à l’heure actuelle. De Superpitcher à Rhythm & Sound, de DFA à Raster-Noton, nombreux sont les esthètes du beat contemporain qui doivent à ce génie, mort du SIDA en 1992, leur sens du BPM qui dure et de la nappe qui s’étire. ‘C’est la ouate’, comme on dit, et ce « World of Echo » en est la saisissante traduction sonore. Enregistré en 1985-86, cet album méconnu mais séminal est enfin réédité par Rough Trade, en même temps que sort chez Soul Jazz une compile de ses ‘tubes’ écrits sous différents alias (Lola, Dinosaur L, Loose Joint). Compagnon de (dé)route d’Allen Ginsberg, de David Byrne et de Rhys Chatham, Arthur Russell s’est évertué toute sa carrière à remuer l’espace, le temps, en usant de l’écho ou de la reverb comme d’un instrument à part entière. Cette dynamique nouvelle, empruntant à la fois ses idées aux minimalistes (Glass, Reich, Riley) et aux premiers DJ’s (Levan, Kevorkian, Mancuso), provoque à l’audition cette sensation de vague à l’âme extrême, d’étrange dilatation. De l’art de la dilution, de la réminiscence : celle d’un monde prénatal, comme baigné dans un liquide amniotique, qui sauve des maladies. L’oreille ainsi plongée dans un autre espace-temps, ne reste plus qu’au cerveau de divaguer à l’aise, ses synapses caressées par ce ‘cello’ qui vibre. Et la dance, dans tout ça ? Elle frétille sous le panégyrique : si Russell est comparé parfois à un théoricien disco, aimé seulement des têtes chercheuses, sa musique invite aussi nos pieds à taper la cadence. Une cadence étrange, peut-être, mais d’une puissance le plus souvent mystique.



 

 

 

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The Triffids

Born Sandy Devotional

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« Born sandy devotional » est manifestement le chef d’œuvre des Triffids, une formation australienne qui n’a jamais été reconnue à sa juste valeur. Fondée vers 1978, après avoir changé plusieurs fois de nom, elle s’est séparée en 1989. Elle impliquait deux frères à la forte personnalité : les Mc Comb. Ils ont passé toute leur jeunesse au sein de leur famille, à Perth, sur la côte Ouest de l’Australie. David est chanteur/compositeur/pianiste, Rob violoniste/guitariste/claviériste. Le noyau fondateur impliquait également le drummer Alsy Mc Donaldson. En une grosse décennie d’existence, le line up va cependant connaître quelques modifications, ne rencontrant une toute relative stabilité qu’en 1983. Lorsque le combo s’est séparé, David s’installe à Londres et décide d’entreprendre une carrière solo. Mais il n’obtiendra pas davantage de succès. Toxicomane, rongé par l’alcoolisme, il va même subir une transplantation cardiaque ; mais victime d’un accident de circulation le 30 janvier 1999, son cœur ne supporte pas le choc et il décède trois jours plus tard.

Mais venons-en à ce « Born Sandy devotionnal ». Produit par Gil Norton (Echo & The Bunnymen), il paraît en 1985 et entre dans le top 30 en Grande-Bretagne. Un disque dont le lyrisme épique, ténébreux, semble hanté par le spectre d’un Gram Parsons (NDR : en extrapolant, on se demande aujourd’hui si ce n’est pas Nick Cave qui est hanté par les Triffids) et vous envoûte progressivement. Tantôt le violon, tantôt les claviers balayent cet espace sonore propice à la projection d’images évoquant les étendues immenses de leur Australie natale. Et lorsque la slide (NDR : après un détour par les Apartments, Graham Lee vient alors de débarquer) déchire l’horizon, on est bercé par une forme de mélancolie douce. Enfin, il ne faut pas oublier la poésie de David. Une poésie énigmatique, mélancolique, sombre qu’il interprète d’un timbre majestueux, dramatique. Et surtout d’une voix terriblement humaine, susceptible de communiquer instantanément, un flux très intense d’émotions. 

Lors de sa réédition, le disque a été enrichi de toute une série de bonus tracks (démos, flip sides, poèmes, etc.)

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The Birthday Party

Junkyard

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Dernier véritable album du premier groupe de Nick Cave (deux très bons E.P.’s suivront), « Junkyard » témoigne de la démarche jusqu’au-boutiste de ces cinglés australiens émigrés à Londres. Pour obtenir le son métallique et caverneux des instruments, l’ingé son Tony Cohen avait eu l’idée de construire, dans le studio de Melbourne, un tunnel en aluminium… Le moins qu’on puisse dire est que le résultat est à l’avenant : encore aujourd’hui ce mélange de rockabillly, de punk rock, de free jazz et de bruit blanc malmène toujours autant les conduits auditifs. Nick Cave éructe ses obsessions meurtrières sur les brillantes inventions guitaristiques de Rowland S. Howard et les arrangements bizarroïdes du fidèle Mick Harvey. Le batteur Phil Calvert ne parvenant pas à trouver son compte au sein de cette furia autodestructrice laissera les baguettes à Mick Harvey. C’est d’ailleurs ce dernier qui martèle les rythmiques primaires de « Dead Joe » et de « Hamlet ». Lorsque le tempo ralentit (« She’s Hit », « Several Sins »), les gaillards laissent entrevoir un énorme potentiel. Il prendra toute sa dimension lors des futurs travaux des Bad Seeds et ceux plus discrets de Rowland S. Howard (notamment en compagnie de Lydia Lunch). En attendant, cet album sonne le glas des aventures de Birthday Party dont l’implosion finale se produira à Berlin, au cours des sessions d’enregistrement de « The Bad Seed » et « Mutiny ». Hands up who wants to die !

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Freddie McGregor

Bobby Bobylon

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Réalisé à la fin des années 70 à Studio One, cette courte œuvre est une des plus belles choses enregistrées en Jamaïque. A l’époque, Clement Dodd recyclait ses vieux rythmes et les ‘boostait’ avec de nouvelles batteries et (quelquefois) de nouvelles lignes de basses. Les pointures de l’époque (Sugar Minott, Willi Williams) y réinjectaient alors de nouvelles mélodies vocales. Typique de cette période, « Bobby Bobylon » est surtout connu pour sa rutilante plage titre qui se retrouve souvent dans les compiles consacrées à Studio One, mais l’album vaut largement le détour. Partagées entre commentaire social, foi rasta et mésaventures amoureuses, les chansons sont portées par la magnifique voix de Freddie, fortement influencé par la soul la plus douce. Les chœurs féminins noyés dans la reverb et la musique nimbée de claviers ‘vintage’ ajoutent encore à l’atmosphère de rêve de « Bobby Bobylon ». Un rêve qui se teint parfois d’une sourde mélancolie, comme sur le titre « What Difference does It Make », où l’ami Freddie clame que ‘In a year, they won’t even remember my name…’. Beau, tout simplement... Check it out !

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Jon Anderson

Olias of Sunhillow

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Jon Anderson est le très charismatique chanteur du groupe Yes. En 1976, il s'est lancé dans un premier travail en solo. Au sens propre du terme, puisqu'il assumera à lui seul composition, interprétation (tous les instruments!) et production. Résultat des courses : il accouche d'un véritable chef-d'oeuvre. Certes, on y décèle des points communs avec Yes, dont Anderson est quand même l'un des principaux compositeurs. De son groupe, il conserve la facette la plus douce, celle des séquences lentes et majestueuses, lumineuses et angéliques. Mais l'essentiel de son inspiration, il le puise ailleurs: en effet, de belles mélopées aux senteurs d'Orient tracent les grandes lignes de ce bel ouvrage finement tissé. Soulignées par quelques sonorités exotiques échappées d'instruments traditionnels et de quelques rythmes tribaux. La guitare classique s'invite avec bonheur sur plusieurs plages. Pour le reste, à l'instar de quelques pionniers, Jon convoque des synthés. Mais alors que Tangerine Dream et autres Schulze de l'époque se complaisent dans l'expérimentation, les ambiances erratiques ou les sonorités froides, Jon va asservir ses machines aux mélodies et à l'émotion. Il truffe son oeuvre de sonorités chaudes et atypiques, de thèmes accrocheurs et entêtés, survolés par sa superbe voix, souvent démultipliée. De la grandiose intro au final enjoué et optimiste, une musique fluide, souvent planante et éthérée, arrive à nous intriguer avant de définitivement nous séduire. Tout comme l'improbable pochette qui emballe ce concept album. Au moment de sa sortie, le vinyle n'obtiendra qu'un succès d'estime. D'une part, il est éclipsé par le dernier opus majeur de Yes (« Going for the One »), qui le suit de trop près. D'autre part, à cette époque, presse et public commencent à se désintéresser massivement du Prog. Néanmoins, il annonce la future collaboration entre Jon & Vangelis, qui très épisodiquement restituera un niveau de qualité aussi respectable.



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