Comme le bon vin, cet album classique de Virgin Steele ne cesse de s’améliorer au fil des années (et des rééditions). On s’en souvient, « Noble Savage » était le troisième opus du vétéran de la scène métal américaine. Il y a un quart de siècle, le pressage original affichait dix titres au compteur. La première réédition, mise sur le marché en 1997, par le label teuton Noise Records, avait été enrichie de six titres bonus (NDR : trois d’entre eux auraient déjà figuré sur le pressage original, si nos bons vieux 33T avaient autorisé une telle durée. Quant aux trois autres, c’étaient des ‘laissés pour compte’, des titres abandonnés issus de la session d’enregistrement de 1985. En 2008, c’est Dockyard Records qui exhume à nouveau le ‘noble sauvage’. Il le remasterise, l’habille d’une nouvelle pochette et ajoute deux plages supplémentaires aux six qui avaient déjà été offertes par Noise.
Cette année, c’est SPV/Steamhammer qui y va de sa ‘petite’ réédition. Et pour marquer dignement le vingt-cinquième anniversaire de « Noble Savage », les Germains ne font pas les choses à moitié. Dix-neuf titres sont ici ajoutés à la version originale. Au nombre de ceux-ci, on ne compte pas moins de douze inédits. Le tout est emballé dans un superbe double digipack et agrémenté d’un livret entièrement remanié. Ce dernier est illustré de photos rares du groupe et reprend les lyrics de toutes les chansons ainsi que des commentaires éclairés de David DeFeis, le maître à penser de Virgin Steele, concernant le contenu de l’album et des bonus ainsi que le contexte de son enregistrement. Nous y apprenons notamment que le vocaliste considère « Noble Savage » comme la pierre angulaire de la carrière de Virgin Steele ; le premier album sur lequel se manifestent, selon lui, tous les ingrédients qui ont fait du combo ce qu’il est aujourd’hui.
« Noble Savage », pourtant, a toujours divisé les fans. Car si, comme l’affirme à raison David DeFeis, Virgin Steele y manifeste pour la première fois ses aptitudes épiques et son sens inégalé des arrangements sophistiqués, il semble aussi vouloir y chercher, par moment, l’intérêt d’un public plus rock. Des plages telles qu’« I’m On Fire », « The Evil In Her Eyes » ou « Rock Me », par exemple, s’inscrivent plus dans la vague glam rock ‘alimentaire’ des eighties que dans celle du ‘métal véritable’ qui a provoqué le succès du gang de DeFeis au cours des années 90. Nous pouvons cependant pardonner au groupe ce petit écart commercial, car il nous offre superbes compositions épiques grandiloquentes (« Thy Kindgom », « Noble Savage ») et quelques tueries métalliques (« We Rule The Night », « Fight Tooth And Nail »).
Un petit mot sur les titres inédits pour terminer. Si le premier des deux Cds reprend grosso-modo le même tracklisting que la réédition de 1997, la seconde plaque, par contre est beaucoup plus intéressante. On y retrouve, par exemple, « To The Devil A Daughter » et « Bitches From Hell » deux titres que DeFeis avait composés pour le groupe métal féminin new-yorkais Original Sin et qu’il a réenregistrés en compagnie de Virgin Steele. On peut aussi y découvrir quatre titres de l’elpee dans une version ‘brute’ mis en boite ‘live en répétition’.
Qu’il possède ou pas l’une des éditions précédentes, le fan de Virgin Steele se doit de posséder « Noble Savage (25th Anniversary Re-Release) ». L’objet est une véritable pièce de collection. Un ‘Must-Have’ que les plus acharnés pourront même obtenir en version double vinyle de couleur jaune.