Cet album est une bombe ! Mike Skinner, seul maître à bord de ce groupe fictif, malaxe electro, trip-hop et two step sur fond de chronique urbaine, pour un résultat au-delà de toutes les espérances. Balancé hype de l'année par la presse anglaise, The Streets devrait sans problème remporter tous les trophées de l'année, tant cet " Originate Pirate Material " dégage classe et énergie, dans un éclectisme des genres à toutes épreuves. L'accent de Skinner, à couper au couteau, rajoute une touche d'authenticité qui renvoie au tapis tous les apprentis rappers d'Angleterre et d'ailleurs, ces " geezers " qui préfèrent l'imposture à la vrai stature. C'est donc ici que se joue l'avenir du hip-hop et du trip-hop, aux détours de ces beats meurtriers et de ce flow rageur, plus proches de la rue que n'importe lequel de ces tubes gangsta d'Hollywood. The Streets porte donc bien son nom, tant la gouaille de Skinner sonne vrai, témoignage-clé des petites frappes des ghettos de Londres, Manchester et Sheffield. " Who's got the funk ? ", lance Skinner, sûr de son coup : lui, sans aucun doute. Du hit " Let's Put Things Forward " au downtempo " It's Too Late " (l'" Unfinished Sympathy " du troisième millénaire), " Original Pirate Material " regorge de trésors d'inventivité et de groove. Voilà un CD qui arrache !