La terre fissurée de Daffo

À seulement 20 ans, Daffo, artiste indie-rock basée à Brooklyn, transforme le tumulte intérieur en chansons brutes et poétiques, d’une étrange beauté. Entre l’énergie DIY et des arrangements délicats, sa musique oscille entre fragilité et intensité. Révélée…

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Stéphane Deroubaix

Stéphane Deroubaix

mercredi, 12 janvier 2011 19:53

Perfect World

Les reformations d’Unruly Child et de Strangeways étaient les plus attendues de la fin 2010, sur le catalogue Frontiers. Premier groupe du chanteur Terry Brock, le légendaire Strangeways est toujours considéré, plus de vingt ans après avoir publié un « Native Sons » d’anthologie, comme l’un des fleurons du hard fm britannique. Plutôt discret ces dernières années, Brock a vu sa carrière prendre un nouvel envol lors de la sortie, il y a six mois, du nouvel opus  très convaincant de Giant, autre carrure du AOR. Il y a peu, le vocaliste remettait le couvert et comblait les amateurs du genre en publiant son deuxième album solo, « Diamond Blue », florilège de titres accrocheurs à haute teneur mélodique. Autant dire que le tant attendu nouvel elpee de Strangeways s’annonçait sous les meilleurs auspices après cet avant-goût sans faute et plutôt bien burné pour du fm rock. « Perfect World » n’arrive malheureusement pas à la cheville de ce scintillant ‘diamant bleu’, et encore moins à celle de l’indétrônable « Native Sons ».

Malgré la présence de trois membres de la formation d’origine (Ian Stewart, Jim Drummond et Terry Brock), cette nouvelle livraison ne parvient jamais à décoller, à l’exception d’une quatrième plage salvatrice, le très beau « Time », qui sauve le combo d’un naufrage quasi total. Desservie par une production catastrophique, cette succession de ballades insipides s’apparente davantage à un excellent remède contre les insomnies plutôt qu’à un bon album de rock, même mélodique. Les artistes sont pourtant doués, réputés pour leur perfectionnisme et leur amour du travail bien fait. Aucun fan ne s’attendait à si piètre résultat. Le mot déception n’est pas trop fort pour décrire le sentiment qu’on éprouve à l’issue de l’écoute de la plaque dont on espère qu’elle ne sera qu’une parenthèse dans la carrière d’un Strangeways aujourd’hui largué à des encablures de ses années dorées. Unruly Child n’aura, à juste titre, aucune peine à s’imposer dans la catégorie ‘meilleure reformation AOR de l’année’.

 

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

Reflections

Apocalyptica est un cas unique au sein de la sphère du heavy metal ! Quatre violoncellistes, tous diplômés du conservatoire, décident de délaisser quelque peu Debussy, Beethoven et Corelli, pour se lancer dans une aventure peu ordinaire : jouer du hard rock et remplacer les bonnes veilles guitares par des violoncelles. Juste pour prendre du bon temps ; mais aussi par admiration pour le groupe Metallica. A premier abord, il faut reconnaître que l'idée pouvait sembler tordue ! Pourtant, " Reflections ", le nouvel album de ces virtuoses finlandais est bien plus heavy que les dernières productions de certains groupes actuels ; d'autant plus que les musiciens ont reçu la collaboration de Dave Lombardo (Slayer) qui assure toutes les parties de batterie sur cette livraison d'un genre nouveau. Si la formation s'était amusée à revisiter certains grands classiques du metal (Sepultura, Faith No More, Metallica) sur ses précédents albums, elle a désormais franchi un cap supplémentaire, en ne proposant sur ce " Reflections " que des titres personnels. Forte d'une production digne des plus grands, l'œuvre constitue, à plus d'un moment, une sorte d'illusion auditive. Comment déceler si un riff sorti tout droit d'une Gibson Les Paul est véritablement joué au violoncelle? Les ambiances oscillent du plus trash au plus mélancolique, histoire de ne pas trahir ses origines. L'album est entièrement instrumental ; mais le chant est remplacé par un instrument à cordes dont les sonorités évoquent des voix humaines. Bien mise en avant, cette technique est absolument crédible et efficace. Compromis entre la musique classique et metal, " Reflections " nécessite néanmoins plusieurs écoutes avant d'en percevoir toutes les subtilités. Rien à voir avec Therion ou d'autres combos qui allient lyrisme et grosses guitares. Apocalyptica a créé un style propre, unique, déconcertant et passionnant à la fois. Un des évènements de l'année !

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

Red Shift

A l'image d'un 4AD dans la musique alternative, le label anglais Peaceville demeure très sélectif dans le choix de ses poulains. Il attache une grande importance à l'esthétisme, à l'innovation musicale, et propose en règle générale des produits haut de gamme. Anathema, My Dying Bride, Katatonia et Opeth sont de ceux-là. Nouveaux venus sur la scène dark metal, Asgaroth nous livre un " Red Shift " surprenant d'audace et de maîtrise. Peaceville ne s'est pas trompé, une nouvelle fois. Combinant les envolées psychédéliques d'Hawkwind à l'énergie d'un Dimmu Borgir, cette formation catalane signe une œuvre déconcertante, où plusieurs tendances se retrouvent canalisées. Si le groupe ne se complaît pas dans la facilité, chaque titre demande une écoute approfondie pour en décrypter toutes les finesses. Expérimental, le heavy torturé d'Asgaroth l'est assurément. Les tempos à géométrie variable oscillent entre divagations et psychédélisme noir. L'efficacité des mélodies n'a d'égale que la grande diversité des ambiances froides qui se dégagent de la plaque à la fois cosmique et brutale. Les surprises fusent à chaque instant, contribuant à faire de ce disque un véritable travail d'architecte de la musique heavy du futur. Eblouissant et d'une beauté désarmante, Red Shift ne connaîtra probablement pas le succès qu'il mérite, mais deviendra à coup sûr un album culte.

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

Thirteenth Step

La présence de Maynard Keenan, chanteur de Tool et de James Iha, ex Smashing Pumpkins pourrait à elle seule justifier l'achat de ce second opus. Dérangeant pour ceux qui voyaient dans le groupe une alternative plus pop à la musique heavy-intello de Tool ! Les privilégiés qui ont eu la chance de les découvrir live en première partie de Deftones à Louvain auront vite fait la part des choses; A Perfect Circle fait dans le metal moderne, mais joue davantage sur les atmosphères sonores que sur la puissance des riffs de guitare. Sans s'éloigner de manière radicale de ce qui a fait le succès de son premier album, le combo ose prendre des risques en flirtant avec les huit minutes dès le titre d'intro. Si la musique est plus sombre que par le passé, si l'album semble plus difficile à digérer, les douze titres de "Thirteenth Step" ne s'éloignent finalement pas tellement de la construction complexe de "Lateralus", chef-d’œuvre incontestable du metal contemporain. Destiné à un public large d'esprit et amateur de substances psychotropes, ce deuxième essai est une invitation à la rêverie et au voyage dans les méandres d'une musique mélancolique et torturée.

mardi, 05 octobre 2010 02:00

Freedom rock (b)

La presse Classic Rock, tout comme les fans d’Europe et de Danger Danger, ne tarissaient pas d’éloges cette formation suédoise, née en 2007, lors de la sortie de son premier elpee. Difficile de revenir plus aux sources que ne le font ces inconditionnels du hard FM et mélodique. Ce deuxième effort remet le couvert : claviers, gros son et refrains immédiatement mémorisables. Un hard rock un peu poussiéreux, malgré ces treize nouveaux titres qui réjouiront celles et ceux qui ont flashé sur « The Final Countdown » ou « Livin on a Prayer ». Ils sont jeunes et maîtrisent parfaitement leur matière. Les plans de guitares tiennent la route. Et les hits en puissance font mouche. Depuis l’entêtant « Black Night », qui voit Tobias Sammet s’en donner à cœur joie, jusqu’au séduisant « Who will stop The Rain ». Bien sûr, on n’échappe pas aux inévitables ballades (« Shelter » et « Everybody wants to be Someone »), mais le combo ose également se frotter au boogie ; et en particulier tout au long de l’endiablé « High on Love », qui vous redonne la patate. Une ombre au tableau, cependant : Kenny Leckremo, le chanteur à la forte personnalité, a quitté le groupe depuis. On comprend ainsi mieux le titre de l’album. 

mardi, 28 septembre 2010 02:00

Warp Riders

Dès leur premier essai, les Texans de The Sword avaient fait très fort. Un opus asséné sous la forme d’une grosse baffe alliant à la perfection stoner et doom à la Trouble. Sur son troisième effort, le combo transcende ses influences, sur fond de science-fiction et de heavy metal, à la fois moderne et avant-gardiste. Un troisième elpee qui élargit un spectre musical déjà très aride et groovy.

On sait qu’un troisième album est décisif dans la carrière d’un groupe. Il symbolise souvent la maturité et le savoir-faire. C’est le cas de « Warp Riders », le plus abouti des trois travaux. Déjà, la différence est palpable, vu le concours d’un producteur. En l’occurrence Matt Bayles, qui semble avoir tout compris des aspirations du trio. Dès le premier titre, on se sent en territoire connu. Les influences de Metallica et de Black Sabbath sont évidentes. Mais il n’est guère question de plagiat. Lars Ulrich en personne n’est-il pas le premier à clamer que la musique des Texans est comparable à ses formations favorites de la New Wave of British Heavy Metal ? Si bien que The Sword s’est payé le luxe de peaufiner ses nouvelles compos en assurant le support act de Metallica sur une kyrielle de date à travers l’Europe et les States.

En véritable pièce maîtresse, « The Chromancer I : Hubris », s’érige à partir d’une pyramide de riffs assassins, parfois blues, souvent seventies. De toute évidence, « Lawless Lands » apparaît comme un tube en devenir, tandis qu’une énorme surprise s’impose dès les deux premières minutes de « Night City », probablement le titre le plus ambitieux de la courte, mais prolifique carrière de ces héritiers d’Hawkwind, de Black Sabbath et de Blue Cheer. Du gros metal old school ni trop violent, ni trop technique, mais simplement envoûtant.

mardi, 28 septembre 2010 02:00

7th Symphony

Le moins que l’on puisse écrire c’est que les membres d’Apocalyptica ne se sont pas creusé les méninges pour choisir le titre de leur nouvel opus. Une septième offrande reproduisant la recette qui a forgé ses lettres de noblesse. Un quatuor de violoncellistes se la joue heavy et bénéficie du concours d’invités de marque, histoire de ne pas déroger à la règle du succès. Sur « Worlds Collidde », qui nous sépare de trois ans, les musiciens classiques avaient fait appel à Till Lindemann (Rammstein), Corey Taylor (Slipknot) ou encore à la belle Cristinia Scabbia (Lacuna Coil).

Pour cette septième symphonie, on retrouve le même cocktail ; mais parmi les invités, Gavin Rossdale (Bush), la chanteuse Lacey Mosley (Flyleaf) et même le très en vogue Joe Duplantier (Gojira), afin de redoubler le côté résolument métal. Un panel des plus alléchants. Et un bien beau travail de marketing, pour un combo qui semble néanmoins s’essouffler quelque peu. Les titres chantés et les pièces instrumentales s’enchevêtrent joyeusement, le tout desservi par une production d’enfer. Le sommet est atteint sur l’imparable et costaud « 2010 », un morceau au cours duquel on appréciera une nouvelle prestation époustouflante de Dave Lombardo (Slayer), complètement allumé derrière ses fûts. Et même si le combo finnois pèche par un manque d’originalité, il conserve son sens inné de la belle mélodie et du bagage technique indéniable, à l’image du grandiose « Beautiful », une respiration de bon aloi signée par Joe Barresi, le producteur de Tool. Aucune innovation, mais un opus en accord avec ce qu’attendent les fans d’Apocalyptica…

Mention spéciale pour le très arty digipack !

mardi, 21 septembre 2010 02:00

The Final Frontier

U2 ne publiera plus jamais un “War”. Iron Maiden ne nous offrira plus jamais un « Number of the Beast ». Néanmoins, depuis le retour au bercail de Bruce Dickinson, « The Final Frontier » constitue ce que le combo a pondu de plus passionnant depuis 2000, c’est-à-dire la claque « Brave NewWorld ». On aurait espéré un single plus percutant qu’« Eldorado », mais en prenant du recul, ce titre rivalise aisément avec un « Two minutes to midnight ». Le nouvel opus de Maiden, pour être apprécié à sa juste valeur, exige plus d’une écoute. Certes, le timing de ces nouveaux morceaux, souvent très long, a de quoi décourager les fans de la première heure. Mais le combo de Steve Harris prouve qu’il ne se contente pas de répéter mille fois les mêmes formules et modernise son metal, juste ce qu’il faut, pour ne pas heurter les ‘die hard’ fans, tout en avançant la tête haute. Digne de l’intro de la B.O. d’un « Terminator » la plage d’ouverture, « Satellite15… The Final Frontier » nous plonge dans un monde auquel la vierge de fer ne nous a pas habitués. Déconcertant, mais diablement efficace ! Des expérimentations réussies qui se répètent au fil de dix compos finement ciselées. On apprécie les influences d’Hendrix sur « Coming Home », les relents progressifs, assez proches d’un Rush, tout au long d’« Isle of Avalon », ou encore le lyrisme du superbe « The Talisman », sorte de conte marin façon heavy rock. Le travail de production opéré par Kevin Shirley est bien plus accompli que celui accordé aux deux opus précédents, particulièrement au niveau des guitares. Dans l’ensemble, il y a du très bon, et du moins inspiré, mais Maiden démontre, au moins qu’il ne se repose pas sur ses lauriers en engrangeant des live, best of et autres Dvds. Le groupe va de l’avant, malgré ses trente ans au compteur. L’œuvre suscite, si ce n’est l’admiration, au moins le respect.

mardi, 25 mai 2010 02:00

Fever

Bullet For My Valentine incarne l’archétype même du groupe métal taillé pour les ados qui se la jouent ‘rebelle’. Sorte de boys band du rock lourd, les Gallois signent un troisième album sculpté dans le même style que ses précédents essais. Au-delà du néo-métal, le combo s’est trouvé son identité propre en alliant à son métal core des éléments estampillés années 80, dans la façon d’aborder les soli de guitare notamment. Ces grands garçons se sont inspirés autant d’Iron Maiden que de Korn et entretiennent une image très fashion style ‘Je joue du heavy mais je suis aussi un éternel romantique’. Parfaitement coiffés, tatoués, mais pas trop, barbes de trois jours et piercings, cette image a tout pour plaire aux groupies de 15 ans. Musicalement, il serait inopportun de cracher dans la soupe car indéniablement, les quatre boys maîtrisent leurs instruments à la perfection. L’évolution est flagrante à l’écoute du titre d’intro « Your Betrayal ». Un morceau efficace, bétonné, hyper heavy, auquel il est impossible de résister avant l’arrivée du chanteur. Car c’est bien là que le bât blesse. Le chant est extrêmement ennuyeux au point de regretter que la plage ne soit pas entièrement instrumentale.

Dans son ensemble, l’œuvre est mélodique. Forte en riffs de guitare, elle a tout du filtre d’amour irrésistible. Bullet For My Valentine amorce doucement, mais sûrement, un virage vers un métal plus vintage, par le biais de la production soignée de Don Gilmore. « Begging for Mercy » communique de grands moments d’émotion, et « Fever » nous permet d’apprécier la fluidité du jeu de « Padge ». Un peu trop lisse et ‘passe-partout’ pour les amateurs de heavy dans la grande tradition, l’elpee enchantera les fans de métal à la sauce Slipknot ou Deftones. Un sacré son quand même, mais un chant qui lasse très vite et paraîtra bien ringard lors de la prochaine décennie.

 

mardi, 25 mai 2010 02:00

Halestorm

Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle livraison des boucaniers écossais de folk métal Alestorm, mais bien d’un nouveau combo américain qui répond au patronyme de Halestorm (avec ‘H’). Signé chez Atlantic, ce quartet présente une fameuse carte de visite. Et pas seulement à cause du profil physique de sa chanteuse, proche de Lee Aaron durant ses années glorieuses. Une description qui permettrait aisément d’établir une filiation avec les Nightwish, Epica et autre Leave’s Eyes.

Et pourtant, Halestorm évolue au sein d’une toute autre école. Celle de Doro, Girlschool et Lita Ford. Formé il y a un peu plus de dix ans, à l’époque où la chanteuse Lzzy Hale n’avait pas l’âge d’entrer dans une boîte de nuit, ainsi que par son frère Arejay Hale (batteur) le combo s’est rapidement adjoint les services d’un bassiste et d’un guitariste. Après avoir galéré pendant une décennie, ce groupe habitué aux clubs enfumés d’outre-Atlantique, a vu son destin changer, après avoir rencontré le producteur Howard Benson (Motorhead, Apocalyptica).

Ce premier elpee s’ouvre par un « It’s not You » corrosif en diable, évoquant les premiers efforts de Warlock. Le son est on ne peut plus parfait. Malheureusement, la suite est nettement moins brillante. On sait que l’exercice de la ballade est une tradition chez les métalleux. On en dénombre pas moins de six sur cette galette. Résultat des courses, elle devient vite ennuyeuse. Trop c’est trop !

Dommage, car la formation possède un réel potentiel, aussi bien côté voix, qu’au niveau instrumental. On aurait donc espéré de la part de Halestorm un peu plus de pêche, d’énergie, de violence ; de rock n’ roll tout simplement. A priori destiné aux fans de heavy, on prend vite conscience que la rondelle charmera davantage les amateurs de Nickelback et de Green Day. Nous patienterons jusqu’à la sortie du deuxième album en espérant qu’Halestorm aura, d’ici là, changé son fusil d’épaule.

 

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