Yes SIHR !

Après quelques concerts / projections improvisés en duo, au Caire et à Beyrouth, pour les rencontres d’Arles, le centre photographique de Lille ou la revue belge Halogénure, Dargent et Oberland s’associent aux francs-tireurs Elieh et Halal pour un manifeste…

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Hippo Campus sort la tête de l’eau…

Hippo Campus sortira son quatrième album « Flood », ce 20 septembre 2024. « Flood » constitue à la fois un disque et une renaissance. En effet, il a fallu cinq années au combo du Minnesota pour enregistrer 13 titres en seulement 10 jours à la frontière du…

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Chroniques

Blankass

Si possible heureux

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Originaire d’Issoudun, dans le Berry, Blankass est un duo réunissant les frangins Ledoux. Guillaume, c’est l’auteur/chanteur, et Johan, le guitariste/compositeur. La fratrie nous propose son septième opus, « Si Possible Heureux ». Onze titres qui se jouent des modes en oscillant entre rock, pop, folk et électro, et où l’on retrouve intact le talent musical du groupe, champion des hymnes à reprendre en chœur.

Une auberge espagnole musicale qui témoigne d'une envie (d'un besoin ?) d'évolution du groupe.

« Comment sèchent les fleurs » évoque le suicide alors que « Cet Incident » nous entraîne sur les plages de Kingston. Les guitares acoustiques sont bien mises en exergue sur ces deux morceaux et permettent de savourer cette alchimie viscérale qui règne entre les instruments et la voix mélancolique de Guillaume Ledoux. Le piano, la basse ronde et les instruments à cordes frottées libèrent une douceur tendre qui transpire l'identité Blankass. « Manqué » a reçu la collaboration de Vianney.

Le tire maître est interprété en duo avec Gauvain Sers ? Une ballade folk empreinte de nostalgie positive, portée par une mélodie séduisante, et notamment un refrain délicieux, enrobé d'un violon délicat, qui renforce la chaleur de la voix de Guillaume Ledoux. Une petite perle radiophonique. En mode électro doux, « Je Sais Que Tu Sais » se distingue par son refrain imparable et cette mélodie dansante irrésistible.

Alors qu’« Enfants » aborde le sujet des victimes innocentes de la guerre, Blankass s’autorise une belle et étonnante reprise du « Message Personnel » de Françoise Hardy et Michel Berger.

Ballade ample et majestueuse, « Un Million » et interprétée en compagnie de Stephan Eicher. Etoffée par des accords de piano intenses et caractérisée par une mélodie pleine de grâce, elle ne déparerait pas dans le répertoire du Bernois. Le délicat et très sensible « Du Papier, Des Crayons » rend hommage à leur ami Tignous, tombé sous les balles, dans les locaux de ‘Charlie-Hebdo’. Tout en retenue, d'une grande sobriété et à la sensibilité à fleur de peau, ce morceau achève ce long playing… Il n’est jamais trop tard pour se souvenir.

« Si possible Heureux » constitue, pour les anciens aficionados, la meilleure occasion de renouer avec Blankass et, pour les nouveaux, une belle opportunité de découvrir un groupe aguerri et sincère, qui trace sa voie avec savoir-faire et talent. Un renouveau pour les frérots Ledoux qui nous avaient bien manqués.

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Emily Pello

Time space love

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La Française Emily Pello peut se targuer d’avoir acquis une solide expérience, notamment en assurant les premières parties de pointures telles que Liza Minelli en France et feu Amy Winehouse, à Londres. En outre, « Time Space Love » constitue déjà son quatrième album.

A l’écoute de ce nouvel opus, on constate d’entrée que la musicienne maîtrise son sujet et les codes de la rock-soul. De l’instrumentation à la voix (souvent en anglais, parfois en français), tout est parfaitement maitrisé et exécuté. Mais le résultat est trop léché. « Time Space Love » manque cruellement d’âme et de folie. Aucune mélodie ne parvient à sortir du lot. Après onze albums, on a toujours l’impression de se farcir du ‘déjà entendu’...

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Mey

With the Lights Off (Ep)

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De son véritable nom Meryem Barbet, Mey est issue de la banlieue parisienne. Et avant de se lancer en solo, elle militait comme chanteuse au sein du groupe Lost My Name. Depuis 2012 pour être plus précis. Elle est d’ailleurs toujours soutenue par le guitariste de LMN, Julien Portmann, pour son nouveau projet.

Très féministe, elle s’interroge sur le rôle donné à l’apparence des femmes dans notre société. Un sujet important et dans l’air du temps qu’elle emballe dans d’élégants morceaux électro-pop, tout au long de cet Ep, empreint de maturité. La Française y manifeste cependant ses envies de tubes pop sophistiqués, à côté de morceaux bien plus doux.

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The Budos Band

Frontier’s edge (Ep)

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Neuf musicos ont participé à l’enregistrent de ce « Frontiers’ edge », un Ep découpé en 6 plages. Au sein du line up figurent un bassiste, trois percussionnistes, un drummer, un trompettiste, un claviériste et puis les deux leaders, le saxophoniste baryton Jared Tankel et le guitariste Tom Brenneck.

Pas de chanteur, la musique est exclusivement instrumentale et elle est le fruit d’un cocktail énergique entre jazz/rock, funk, afro-beat et proto-metal. Percussifs et bien cuivrés (NDR : vous vous en doutez), les compos pourraient aisément servir de B.O. pour des séries TV ou des films. A l’instar de « Curled steel », une piste infiltrée par un subtil filet d’orgue qu’on imagine aisément sonoriser une série policière des 70’s. De « Crescent Blade » également, plutôt des 80’s, du style ‘CHIPS’. Ou encore de « KRITN », pour un long métrage à suspense, une plage serpentueuse caractérisée par le drumming syncopé et l’intervention très free du saxophone de Jared. Claviers rognés et poussées de cuivres alimentent « A passage to « Ashinol », un morceau qui communique des vibrations empruntées à l’Orient Express. Enfin la mélodie du titre maître est tramée par la guitare, qui s’autorise pourtant des accès de pédales wah-wah, alors que les cuivres presque mariachi s’échappent régulièrement de l’ensemble. Des cuivres qui soufflent à l’unisson sur l’intrépide « Devil doesn’t care ».

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Other Houses

Didactic Debt Collectors

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Other Houses, c’est le projet de Morgan Enos, un auteur-compositeur-interprète-multi-instrumentiste issu du New Jersey, responsable de deux elpees, de quelques Eps et d’un mini album (sous forme de cassette), à ce jour. Et il nous propose son nouvel Ep, « Didactic Debt collectors ». Cinq plages qui oscillent entre lo-fi, folk, country, glam et psychédélisme.

Ballade mid tempo, « Captive audience » s’ouvre paisiblement avant de se charger d’électricité bruitiste. On retrouve la versatilité de GBV sur l’épique « Jacket’s Creed ». Et cette abrasivité dépouillée chère à Centro-Matic sur « Swine among the relics ». Enfin, Morgan emprunte les intonations de Peter Doherty tout au long de « Drab vocabulary », alors que la guitare libère des riffs caustiques et éruptifs pendant « Arc of the arrow », un peu à la manière de Robert Fripp sur le « Fashion » de David Bowie…

 

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SQÜRL

Silver haze

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SQÜRL est un projet monté par Jim Jarmusch et Logan Carter, en 2009, pour réaliser la B.O. du film « The limits of Control » de Jarmusch, évidemment. « Silver haze » constitue leur tout premier opus, un disque dont plusieurs plages pourraient également servir de musique de film.

Pour le réaliser, le duo a reçu le concours de Randall Dunn (Sun O))), Zola Jesus, Björk, Thurston Moore, Six Organs of Admittance, etc.) à la mise en forme, mais également de la Berlinoise Anik, de Charlotte Gainsbourg et du guitariste Marc Ribot.

La première partage un duo avec Jim sur « She don’t wanna talk about it ». Ils échangent une forme de conversation ; lui d’un baryton profond, elle d’une voix caverneuse, au cœur d’un long couloir de sonorités de guitare dispensées sous forme de drone.  

La fille de feu Jane Birkin pose la sienne en spoken word, dans la langue de Shakespeare ou de Molière, sur le très électrique mais atmosphérique « John Ashbery takes a walk ».

Mar Ribot se réserve la six cordes sur « Garden of glass flowers » et le psyché/rock aride et lancinant, « Il deserto rosso » …

Dense et indolent, l’instrumental « Berlin ‘87 » est entraîné dans une agonie de guitares, un peu comme chez Swans. Et lorsque sa voix devient sépulcrale, à l’instar de « Queen Elizabeth », le spectre de la bande à Michael Gira se met une nouvelle fois, à rôder.

Jarmush récite une nouvelle postapocalyptique, tout au long de « The end of the world. Un titre de circonstance !

L’opus s’achève par le titre maître, un instrumental atmosphérique et psychédélique.

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Jam Hades

The edge of regret

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Jam Hades est un trio dublinois qui nous propose un premier long playing plutôt singulier. Tout d’abord à cause de la voix de son leader Mark McManus. Tour à tour incantatoire, gémissante ou inconstante, elle rappelle parfois celle de David Byrne. Mais aussi Peter Doherty. A l’instar du titre qui ouvre l’elpee, « The edge », une compo qui évolue sur une sorte de rumba.

Un disque surprenant à cause de l’expression sonore, dont les références oscillent de Père Ubu à Monochrome Set, en passant par Talking Heads (NDR : évidemment). Mais pas seulement ! Ainsi le plus complexe « People’s habits » bifurque vers la prog (Peter Hammil ?), alors que « Fit in ! » parvient à combiner drumming ample, nœud de guitare insidieux et vocaux inspirés du hip hop. On a même l’impression d’entendre une mélopée amérindienne en filigrane de « Chazy suit ». Enfin, « Japonaise blind » se distingue par des changements de rythme vertigineux.  

Reste « Saloirs mast », une piste dont la mélodie est portée par une voix de baryton. Probablement celle d’un invité. Un certain David Laye.

 

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CIEL

Make it better

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CIEL est un trio cosmopolite, puisqu’il réunit la Batave Michelle Hindriks, l’Espagnol Jorge Jimenez et l’Anglais Tim Spencer. La première se consacre à la basse et au chant, le deuxième, la guitare et le troisième, la batterie.

« Make it better » constitue le premier Ep de CIEL. Il a été produit par Steven Ansell, le drummer de Blood Red Shoes. Le groupe a même signé sur son label, Jazz Life.

Quelque part entre shoegaze, dream pop et grunge, pimentée par quelques touches électro, la musique de CIEL est transportée par la voix angélique et vaporeuse de Michelle. Traversé d’éclairs électriques sinusoïdaux, « So scared » lorgne même parfois vers My Bloody Valentine. 

Accrocheur, « Jealousy » aurait pu figurer au répertoire de Garbage. Euphorique, « Somebody », morceau qui ouvre l’Ep, s’autorise des déflagrations malsaines. Imprimé sur un tempo enlevé, le titre maitre libère un fuzz gémissant…

On devrait en savoir plus lors de la sortie d’un album…

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Caleb Nichols

She’s not your shadow (Ep)

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Figure queer, Caleb Nichols milite au sein de la communauté LGTBQ+. Mais c’est également le fondateur de Kill Rock Stars, un label qui a hébergé des groupes ou des artistes comme Bikini Kill, The Melvins, Sleater-Kinney ou encore Elliott Smith ; une écurie qu’il avait dissoute, il y a 13 ans, lorsqu’un des architectes de l’écurie était parti chez une major et qu’il vient de réactiver l’an de dernier, en la quittant.

Quatre titres figurent sur son dernier Ep, « She’s not your shadow ». Qui s’ouvre par « Waylaid », un morceau enlevé, légèrement cuivré, au cours duquel Caleb chante d’une voix versatile, un peu à la manière de Robert Pollard (Guided By Voices). Après la ballade mid tempo « Shadow step », « Night song » est une compo dont la mélodie en boucle est tramée à la fois sur des variations d’accords de guitare cristallins et d’harmonies vocales. Des harmonies qui deviennent réminiscentes de Supergrass, sur le titre qui clôt cet Ep, « Idiot ».

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Stef Kamil Carlens

Stef Kamil Carlens & The Gates of Eden play Bob Dylan – Live 2021-2022

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Stef Kamil Carlens & The Gates of Eden

Le 24 mai 2021, dans le cadre du 80ème anniversaire de Bob Dylan, Stef Kamil Carlens a diffusé en streaming un concert préenregistré au sein de son studio à Hoboken. Pour ce set, il avait réuni un solide backing group afin d’interpréter des compos, pour la plupart, méconnues du Zim. C’est cette session ‘live’ qui figure sur le premier cédé de cet opus. Dans la foulée, le team est parti en tournée et a remis le couvert, mais en public ; et ce sont des enregistrements immortalisés à De Roma (Anvers), Merz (Breda) et au Tivoli (Utrecht) qui figurent sur le second compact disc.  

Stef a toujours été un grand fan de Dylan. Mais ici, il ne se contente pas de reproduire ses chansons. D’abord, le collectif se les réapproprie, les rafraîchit, alors que Carlens les chante, sans jamais calquer sa voix sur celle de son idole.

Un bel exercice de style en 17 versions, consacré à une partie du répertoire, trop souvent ignoré, d’un monstre sacré de l’histoire du rock…

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