Codeine réédité, reformé et reparti en tournée…

Écoutez la poésie sombre de Stephen Immerwahr, les guitares chantantes de John Engle et les percussions glaciales de Chris Brokaw, et imaginez la neige qui tombe. Le son, qui caractérise le sous-genre slowcore de l'indie-rock, est si glacial, si précis et si…

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Pas de langue de bois pour Current Affairs…

"Off The Tongue", le premier LP de Current Affairs, sortira ce 14 juillet 2023. En attendant, il nous propose son premier single sous forme de clip, "Right Time" et il est disponible ici. Qualifier Current Affairs de groupe de Glasgow est erroné, puisque…

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Chroniques

Nahawa Doumbia

Kanawa

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Nahawa Doumbia est devenue, depuis les années 80, une des chanteuses les plus populaires du Mali. Dans ses textes, elle parle d’amour, mais aussi des conditions de vie difficiles de la femme malienne, et tout particulièrement de la polygamie, de la violence domestique et des mariages forcés ; mais sur ce nouvel opus, elle implore la jeunesse de son pays de ne pas risquer les drames humains consécutifs à l’immigration. Au cours des dernières décennies, son pays a été confronté à de multiples épreuves : pandémie mondiale, conflits interethniques, attaques terroristes, enlèvements, sécheresse, troubles civils et coups d’Etat. Aussi, elle invite cette jeunesse de se serrer les coudes afin de participer au développement économique, et suggère au gouvernement de s’attaquer à la pauvreté en favorisant la création d’emplois afin de dissuader ces jeunes de s’exiler...

Musicalement, entre didadi et wassoulou, Nahawa est soutenue par des musicos qui se servent d’instruments traditionnels comme le kamélé n’goni (une guitare à 4 cordes qui ressemble à une harpe), le kamalengoni (une variante à 6 cordes ou plus), le djembé, le karinyan (sorte de percu qui racle le métal), le balafon, mais également un bassiste, dont les interventions peuvent se révéler funky. Enfin, des chœurs traditionnels féminins soulignent régulièrement la voix de Nahawa.

Il ne faut pas oublier que, souvent chanté par des femmes, le wassoulou est une des sources du blues… mais là, c’est une autre histoire…

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Bender

The Crowd Growls, The Crown Falls

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Bender est une formation française (NDR : marseillaise, très exactement) qui, à ce jour, compte un Ep et 5 albums à son actif. Dont les trois derniers « Gathering Wine » (2017), « The Centurion’s Servant » (2019) et « The Crowd Growls, The Crown Falls » forment une trilogie. Réduit à un trio, le groupe a décidé de prendre un nouveau départ, même si on retrouve cette formule du concept album qui met en scène ‘Le Roi Cobra’ depuis le premier opus, paru en 2013.

Ce nouvel elpee met en scène un héros qui, victime de paranoïa et de la société dans laquelle il évolue, subit une véritable descente aux Enfers. Une narration pour le moins décalée où l’on retrouve des icônes bien connues de la culture rock tel que de Joey Ramone et Iggy Pop mêlées à une forme de surréalisme principalement incarnée par ce Roi Cobra. Si cet album peut aussi s’écouter sans être au courant de toute l’histoire qu’il raconte, il est toutefois plus simple d’en apprécier la musique lorsqu’on sait ce qui se trame…

Musicalement, cet opus ratisse large. Il aborde ainsi des tas de styles : reggae, metal, rock, pop etc. A tel point, qu’au début, on est un peu dérouté. Mais au fil de l’écoute on s’habitue à ces variations et on en arrive à rapidement apprécier ces surprises constantes. Certains morceaux peuvent être parfaitement écoutés sans le contexte de l’histoire relatée, à l’instar de « You Waste It » ou « I Bet You », tandis que d’autres prennent réellement tout leur sens à travers le récit (« Incantations », » A King’s Fall »).

Les parties de guitares créatives et bien senties, une bonne synergie chez les musiciens ainsi que des lignes de basse novatrices (« Snake and Go Nuts ») constituent les principales forces du combo. 

Bien qu’assuré par Ronde Gordon, le mixing accuse cependant quelques faiblesses. Notamment les parties vocales sur « Freaking Out » et le drumming tout au long de « Toxic ». Mais ce sont des imperfections mineures par rapport à un ensemble qui se distingue par un très bon équilibre entre morceaux paisibles, acoustiques et moments un peu plus rock. 

Le long playing recèle en « Neuralgic Point », une véritable pépite. C’est également la plage qui ouvre la plaque. Au cœur de l’orchestration à tendance Alestorm et de l’aspect festif qui émane de ce morceau, de brillantes interventions de saxophone viennent s’insérer dans la compo.

Enfin, on épinglera le superbe artwork de la pochette, une constante observée sur la plupart des disques de Bender.

Après avoir écouté cet album de toute bonne facture, on est impatient de voir ce que ces chansons vont donner en live !

 

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Naima Bock

Giant Palm

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Née à Glastonbury d’un père brésilien et d’une mère grecque, Naima Bock, mieux connue sous le pseudonyme Naima Jelly lorsqu’elle militait au sein de la formation de post-punk anglaise Goat Girl, a décidé, sur ce premier opus solo, de rendre hommage au Brésil, pays où elle a passé une partie de son enfance. Mais aussi au folk britannique. A l’instar de « Tou ». A cause des arrangements et puis du timbre de voix qui évoquent Nick Drake.

Pour la bossa nova brésilienne, elle s’inspire de légendes telles que Veloso, Joao Gilberto, Tom Jobim ou encore Vinicius de Moraes dont elle reprend « O Morro ».

Vu la participation d’une trentaine de musiciens, dont de nombreux cuivres sur les excellents « Working » et « Campervan » et de la clarinette pour « Natural »), l’instrumentation est étoffée, diversifiée, mais parfaitement dosée.

Lors des sessions, elle a bénéficié du studio de Dan Carey (Fontaine D.C, Squid, Black Midi et Goat Girl) à Londres et, derrière les manettes, elle a pu compter sur Syd Kemp (Thurston Moore, Sinead O’Brien, Spiritualized, …) Et c’est Joel Burton qui s’est chargé des éléments synthétiques et électroniques.

L’expression sonore de Naima puise dans la famille, la terre et la transmission de la musique de génération en génération.

« Giant Palm » est un album riche qui nécessite plusieurs écoutes avant que les mélodies se dévoilent. Le songwriting de Naima Bock est original et se démarque clairement de ses contemporaines.

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Gael Faure

L’eau et la peau - Session live (Ep)

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Gaël Faure nous plonge dans l’ambiance de Majorque en commentant son album ‘live’ de 6 titres.

Il nous invite à pénétrer au sein de son univers de manière intimiste et nous livre son pourquoi, son comment.

Il est touchant de sincérité, d’authenticité.  Il nous livre ses réflexions, ses vérités et ses doutes.

On entend les oiseaux, les cigales, l’ambiance de la pinède.

Gaël se consacre, bien sûr, au chant. Il est soutenu par Sébastien Richelieu (basse), Emiliano Turi (batterie), Martin Lefebvre (claviers), Matthias Malher (trombone à coulisse), Sylvain Bardiau (trompette, bugle), Alexandre Grolée (guitare, claviers) et Antoine Delecroix (son).

Les cuivres, comme il le dit lui-même, nourrissent un son très organique et agréable tout au long de l’elpee. Les autres instruments ne sont pas en reste et permettent à Gaël d’atteindre le sommet de son art.

Avant chaque chanson, l'artiste nous livre ses pensées.

Il signe « L’Œuvre de nos vies », une plage au cours de laquelle il invite à réaliser un effort de conscientisation par rapport à soi et à la nature, au monde qui nous entoure afin de devenir meilleur, et donner du sens afin de préserver la vie, en harmonie.

Dans l’audio, « T’as de l’or », il analyse la chanson « Tu risques quoi ». Il exhorte son ami à vivre pleinement. Il lui dit qu’il doit exploiter ses talents, oser écrire des chansons avant tout pour lui et son épanouissement, prendre des risques et vivre, tout simplement.

La voix de Gaël Faure est très chaleureuse, bien balancée, tout au long de « Renoncer », un magnifique titre folk/soul au texte généreux imprimé sur un tempo lent. Il suggère de renoncer à la superficialité et de tendre à la sincérité, la vraie vitesse, la vraie richesse.

A écouter sans modération.

Dans l’audio « Se laver du passé » il est bouleversant quand il parle de son ami et de son pied de nez à ce qui doit se faire ou non. Il rend juste ce qu’il veut et introduit un morceau en anglais dans l’Ep, sous le titre « The Healer », issu de la plume de La Chica.

Dans l’audio « L’eau et la matière » Gaël Faure nous confie comment l’idée de la chanson a germé dans son esprit, et puis révèle qu’il a fait appel à Barbara Carlotti pour en écrire le texte et à Patrick Watson pour la réaliser.

C’est un de ses titres phares qui traite du lien entre l’eau et du cycle de la vie. Ce single avait déjà fait l’objet d’une chronique (à lire ou relire )

Dans « Désapprendre puis réapprendre » il nous confie s’être acquitté du travail que tout être humain a le devoir d’accomplir. Couper le cordon et opérer ses propres choix en pleine conscience.

Il reprend ce thème dans « Ma maison ma folie », au cours duquel il interprète les refrains dans la langue de Cervantès.  

Dans l’outro on perçoit le chant des oiseaux et le craquement du vinyle ; des sonorités qui invitent à (ré)écouter le premier morceau de son album studio, « Eau et la peau », afin de prolonger cette ambiance.

Pour regarder et écouter la magnifique vidéo de la session live réalisée par Brieuc Segalen et Nathan Yamniak, et s’imprégner du climat qui règne au sein de la maison au fond des bois, qui contraste avec celle de la pinède, c’est ici

Une musique de qualité et un moment fort de partage confidentiel accordé par Gaël Faure…

Méthode chanson

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Caleb Nichols

Ramon

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Il y a quelques années qu’on avait plus entendu parler de Caleb Nichols. La dernière fois, c’était en 2009, lors de la sortie du dernier album de Port O’Brien, groupe au sein duquel il se consacrait à la basse. Depuis lors, après s’être lancé dans des études de littérature américaine, il a enseigné et travaillé dans une librairie. A côté de ces activités, il n’a cessé de publier des poèmes et autres écrits engagés qui ont reçu un accueil favorable.

Le Californien revient donc à la musique en proposant son premier elpee solo, paru chez le label mythique Kill Rock Stars. Sur « Ramon » qu’il qualifie d’‘opera queer rock’, Nichols raconte ses aventures de figure queer, porte-drapeau de la scène LGBT californienne à travers les personnages de Mean Mr.Mustard et de sa sœur Polythene Pam. Joli clin d’œil aux Fab Four ! C’est d’ailleurs un fan des Beatles ; ainsi ses chansons sont manifestement hantées par McCartney. Mais aussi Elliott Smith. Le premier pour la voix. Le second pour le style folk/rock DIY. « Ramon » et « Listen to the Beatles », en sont certainement les plus belles illustrations. Encore que sur « Dog days », c’est le spectre de l’illustre Daniel Johnston qui se met à planer.

Impossible de rester de marbre à l’écoute des mélodies particulièrement efficaces torchées par Nichols, a l’instar de l’incroyable « Run Rabbit Run ».

Enfin, tout au long de cet opus, il a le bon goût d’alterner ballades acoustiques (« Captain Custard ») et plages plus rock (« She’s the Beard »).

Une œuvre qui mérite de figurer auprès de la discographie d’Elliott Smith sur Kill Rock Star…

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The Dream Syndicate

Ultraviolet battle hymns and true confessions

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Le claviériste Chris Cacavas (Green, On Red, Giant Sand) a donc rejoint le line up de The Dream Syndicate, qui s’était reformé en 2012, et au sein duquel militent toujours le chanteur/compositeur/guitariste Steve Wynn, le batteur Dennis Duck, le bassiste Mark Walton et le guitariste Jason Victor. En outre, pour enregistrer « Ultraviolet battle hymns and true confessions », la formation a reçu le concours de Stephen McCarthy (Long Ryders) ainsi que du saxophoniste/trompettiste Marcus Tenney.

Début de cette année, la formation avait réédité « Out of the grey », un elpee gravé en 1986, en l’enrichissant de démos, d’inédits, de raretés, de reprises ainsi que de la prise live d’un concert immortalisé, à l’époque, au Rochester à New York. Le tout se déclinant sous la forme d’un box de 3 cds.

« Ultraviolet battle hymns and true confessions » constitue déjà le 4ème long playing studio du band en 5 ans. Et manifestement, sa musique, aujourd’hui, va bien au-delà du Paisley Underground dont il était devenu le chef de file, au cours des eighties, s’enfonçant dans un univers sonore où se mêlent psychédélisme, krautrock, jazz, garage, protopunk, ambient et minimalisme électronique.

L’opus s’ouvre par une boucle de synthés à la Terry Riley, avant d’embrayer par « Where I’ll stand », une plage qui libère déjà une belle intensité électrique.

Baignant au sein d’un psychédélisme feutré, « Damian » est enrobé de chœurs et subtilement parcouru d’effets dub.

Construit sur une trame de sonorités orientales (NDR : un glockenspiel ?), « Beyond control » s’élève dans une forme de psychédélisme atmosphérique.

Toutes guitares dehors (vibrato, pedal steel), « The chronicles of you » est enrichi de cuivres, en fin de parcours.

Une pedal steel que l’on retrouve sur « How to say goodbye », un morceau hanté par le Velvet Underground ; Steve empruntant même les inflexions laconiques de Lou Reed.

« Everytime you come around » réverbère des échos de la trilogie « Low », « Lodger » et tout particulièrement du « Heroes » enfanté par le binôme Eno/Bowie.

Bien électrique, « Trying to get over » est dynamisé par le drumming syncopé.

Un drumming qui devient carrément tribal sur « Lesson number one », une piste dont l’intensité électrique est accentuée par l’intervention d’un violon tourmenté et dont le final est tapissé de cuivres, en arrière-plan.

Atmosphérique et paisible, « My lazy mind » est propice à la méditation.

Rogné de claviers vintage et empruntant un rythme ferroviaire, « Straight lines » passe du garage au psychédélisme débridé, une piste finale qui pourrait servir de dénouement lors d’un set ‘live’…

On en oublierait presque ce sens mélodique presque contagieux rencontré sur les 10 titres de cet opus.

Produit par John Agnello (Madrugada, Sonic Youth, Dinosaur Jr., Buffalo Tom, The Breeders, etc.), constitue probablement le meilleur album sorti par The Dream Syndicate depuis « The Days of Wine and Roses », paru en 1982.

Et si vous souhaitez lire ou relire l’interview accordée par Steve Wynn, récemment, c’est ici.

 

 

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Soak

If I never know you like this again

Écrit par

Soak, c’est le nom de scène de Bridie Monds-Watson, une Irlandaise du Nord qui a publié son premier elpee, « Before We Forgot How to Dream », alors qu’elle venait de fêter ses 18 printemps. C’était en 2015. Le second « Grim town » est paru en 2019 ; et elle nous propose son troisième, « If I never know you like this again ». Enregistré en compagnie d’un groupe en studio, plutôt que par échange de fichiers, comme les deux long playings précédents, ce disque a été mis en forme par Tommy McLaughlin.

Par rapport aux deux essais précédents, « If I never know you like this again » s’avère beaucoup moins minimaliste ; plusieurs compos sont ainsi bien électrifiées. Sans pourtant nuire à ce sens mélodique soigné mais empreint de nostalgie.

Bridie possède un falsetto particulier, reconnaissable entre mille. Mais sur le morceau d’entrée, l’allègre « Purgatory », elle adopte les intonations de Pete Doherty.

Punchy et chargé d’intensité électrique, « Last July » vire rapidement au noisy/rock. Le climat tumultueux, « Pretzel » est tempéré par les sonorités de cordes chatoyantes, cristallines. Des tonalités qu’on retrouve tout au long du long playing.

Le cœur de l’opus nous réserve des compos davantage paisibles, pour la plupart des ballades mid tempo, brumeuses et parfois même hymniques.

Mais le plus intéressant s’invite en fin de parcours. Et à l’écoute du pénultième morceau, on comprend mieux pourquoi Bridie a déclaré que parmi ses influences majeures figuraient Radiohead et Broken Social Scene. « Neptune » nous entraîne au cœur d’une épopée glaciale mais mélodieuse de 7’ qui monte en crescendo et au sein de laquelle on croise des bruits déformés et des percus météoriques, mais d’où émerge, à mi-parcours, une ligne de piano harmonieuse qui trace la voie à une exaltation sonore. Remarquable !

« Swear Jar » clôt ce long playing. Une ballade folk qui s’enrichit progressivement de chœurs presque gospel, d’instrumentation organique et même d’arrangements symphoniques, avant de reprendre son cours acoustique…

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Magon

A night in Bethlehem

Écrit par

Alon Magen, alias Magon, est israélien et il nous le rappelle en intitulant son troisième LP, « A night in Bethlehem », un disque qui fait la part belle au psychédélisme, manifestement inspiré du Pink Floyd de Syd Barrett. Même sa voix devient sinusoïdale sur « Fire on fire ». Et des pistes comme « Gabi came in » ainsi que « Ashley’s bend » nous replongent carrément dans l’univers d’« Ummagumma », malgré la présence de synthés (« Astronomy Domine »).

Cependant Magon a aussi le bon goût de varier les plaisirs. La ligne de basse se révèle ainsi énigmatique sur « This man », mais aventureuse sur le titre maître, une compo rythmée et traversée de bruitages cosmiques.

Mélopée, « To Sam with love » se distingue par ses sonorités de gratte aquatiques (Connan Mockasin ?) alors que tout au long de « Death creeps in », une piste stimulée par une rythmique entraînante, la voix d’Alon adopte un ton déclamatoire, comme de nombreux groupes de la nouvelle scène britannique et tout particulièrement irlandaise. Si l’enlevé « Miracle whips » est stimulé par un drumming vivifiant, il est également caressé par des tonalités de gratte carillonnantes. Des tonalités qu’on retrouve sur « Song number 5 », une plage qui évolue au sein d’un climat proche de Beechwood. Même la voix rappelle celle de Gordon Lawrence…

Un bien bel album !

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Boris Maurussane

Social kaleidoscope

Écrit par

Pour enregistrer son premier opus, Boris Maurussane a reçu le concours d’une flopée de collaborateurs. Dont des musiciens de jazz et symphoniques. Des choristes aussi, deux drummers et un bassiste. Boris, multi-instrumentiste, se charge des guitares (électriques, acoustiques, à 12 cordes ; de la basse aussi), des synthés et du chant. Notamment.

Et pour cet elpee, il a choisi pour titre une métaphore imaginée par Marcel Proust dans ‘La recherche du temps perdu’. Un long playing qui puise son inspiration dans l’école de Canterbury (Robert Wyatt, Caravan, Hatfield & The North), la pop baroque (The Zombies et les Beach Boys, tout particulièrement pour les harmonies vocales), le jazz (John Coltrane), l’avant-gardisme classique (Debussy), la musique traditionnelle brésilienne (samba, bossa nova, etc.), la pop sophistiquée (Stereolab, The High Llamas), la prog post moderne (Todd Rundgren), le space rock (Pink Floyd) et pour rester dans l’air du temps, l’électronique.

Une œuvre particulièrement riche qui reflète la volonté de l’auteur-compositeur-interprète de bousculer le kaléidoscope sociopolitique en créant des liens nouveaux entre les individus, en leur rendant la parole et puis en suscitant la méditation au cœur de la nature. Tout un programme !

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Reptaliens

Multiverse

Écrit par

A l’origine, Reptaliens se limitait à un duo. Un couple, réunissant la chanteuse Bambi Browning et le multi-instrumentiste Cole. Depuis, le line up s’est élargi au guitariste Julian Kowalski et au drummer Tyler Verigin. Depuis 2010, moment approximatif de sa création, le groupe a publié trois albums, dont le dernier en date, « Multiverse », s’éloigne de la synthpop explorée à ses débuts pour embrasser une forme plus organique. En fait, paradoxalement, c’est pendant le confinement que la paire a décidé d’en revenir aux grattes.

A l’écoute de cet elpee, on pense immédiatement à la musique de Broadcast, mais en moins synthétique, la voix douce, veloutée mais languissante de Bambi rappelant celle de Trish Keena. Non seulement, elle se charge du micro, mais elle brille sur ses quatre cordes, élaborant régulièrement des contre-mélodies lorsqu’elle ne trace pas des lignes serpentueuses.

Les interventions des sixcordistes (Cole et Julian) sont particulièrement complémentaires, qu’elles soient grinçantes, gémissantes, aquatiques, comateuses, lumineuses, enfumées, sinueuses, subtilement psychédéliques ou en picking. Ce qui n’empêche pas l’opus de receler des morceaux percutants. A l’instar de « Don’t wait for me », imprimé sur un tempo new wave, de l’offensif « Take it » ou du groovy « Like a dog ». Et même lorsque l’expression sonore semble s’enfoncer au sein d’un climat éthéré, la richesse et le dynamisme de l’instrumentation balaie toute impression d’indolence que la voix de Bambi semble pourtant entretenir. Et finalement, c’est ce contraste qui fait le charme de la musique de Reptaliens…

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