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Le vertige de Bipolar Club

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Chroniques

Just Jack

Overtones

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« Overtones » n’est pas un album récent ; et quelques singles ont déjà fait la preuve de son succès : « Writers Block » (du même nom que le dernier album de Peter Bjorn & John, mais dans un tout autre registre) et « Starz In Their Eyes ». Et d’autres comme « I Talk Too Much » ou « Symphony Of Sirens » sont en passe de le devenir. Car « Overtones » est littéralement une boîte à singles. Les trois-quarts des morceaux sont accrocheurs et parfaitement huilés afin d’affronter les chaînes de télévision musicales et radios en tous genres. Cette galette pleine d’énergie semble rallier pas mal de générations. Dans le shaker Just Jack, on retrouve de la dance, un zeste d’électro, une mesure de hiphop, une nuance de soul, le tout saupoudré d’un flow parfaitement british. Une fois la mixture préparée, elle est agitée dans les studios Mercury et servie à la clientèle attablée, assoiffée de beats à déhanchements variables. Les soixante minutes partagées en douze pistes de cet album accompagneront judicieusement toute activité sportive ou festive. Et c’est carrément incroyable de voir y figurer autant de morceaux intéressants, malgré le dessein ultra commercial qui les guident. On ne rechignera pas sur les bons moments qu’il procure et la qualité générale des mixes. C’est avec un sifflotement contenté que je termine cette chronique. Sympa Just Jack et ses airs de Wayne. Juste sympa, mais sur toute la longueur de l’elpee, ce qui, en soi, est une prouesse.

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Southern Culture on the Skids

Countrypolitan

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Fréquentant l’univers plus ou moins  underground depuis plus de vint ans, les punkabilly rockers de Southern Culture on the Skids (Scots pour les amis) ont décidé de prendre du bon temps en concoctant un album de reprises. Des covers qui puisent alternativement dans le catalogue pop (T Rex, The Who, The Byrds, The Kinks) et les sons hillbilly et blues (Slim Harpo). Réputés pour leur curieux sens de l’humour, les Scots réalisent des versions ‘countrypolitan’ (un son country plus clinquant) de morceaux rock et apportent une coloration soul sixties aux classiques ruraux, comme sur le « Te Ni Nee Ni Nu » du grand Slim Harpo. Caractérisés par un son vintage (orgues, guitares surf pleines de reverb) cette douzaine de titres brillamment exécutés pourraient facilement divertir une soirée arrosée dans un bar au fin fond du Kentucky. Dans le tas, une belle reprise au banjo du « Happy Jack » des Who se détache sans difficulté. Mais on a du mal à entrer dans leur monde. Parce que les pauvres Européens que nous sommes ne connaissent et ne comprennent guère cette sensibilité typiquement américaine. Un peu comme si un disque de reprises des Snuls était uniquement distribué à New York. Pas vraiment désagréable donc, mais tout de même un peu anecdotique…

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Louis Bertignac

Live power trio

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‘Bonsoir ! On va peut-être vous faire un peu de rock’n’roll, non ?’ Pas le temps de répondre que les premiers riffs nous claquent à la gueule. De tout son être, Bertignac transpire le rock. Il faut dire que la formule ‘power trio’ fonctionne plutôt bien. Ce double live, comme un ami qui vous veut du bien, se divise en deux volets. « Rêves » ouvre le premier, suivi de « 2000 nuits », « Je joue » et « Audimat ». Vient alors « Cendrillon 2006 » : en plus de neuf minutes, Bertignac déchaîne la foule qui chante en chœur, plonge littéralement dans un solo incendiaire et digresse sur « So lonely » de Police. Rock’n’roll toujours, « Blue Suede shoes » de Perkins. Bertignac est généreux, très généreux et livre son art sur "Vas-y Guitare" ou comment le solo fait la chanson. Loup et agneau tour à tour, Bertignac passe sans complexe du rock dur à la douceur des mots de Carla Bruni sur « Les frôleuses ». Peu de répit car la fièvre revient de plus belle lorsque « Help » relance les festivités. Le trio s’amuse, le public en profite et suit avant de retomber dans les souvenirs nostalgiques de « Ces idées-là ». Si la chanson avait atteint les sommets des charts dans les années 80, elle franchit désormais un pic d’émotions sans précédent : rarement une telle communion s’installe entre l’artiste et son public. Fin du premier disque, Bertignac rend un hommage convaincant à Led Zep, pour un « Rock’n’Roll » bien nommé. Si ce premier volet souffrait néanmoins de quelques longueurs, le second n’est que fête.

Au programme de la seconde partie, on retrouvera Hendrix, les Beatles, les Rolling Stones, The Who et Téléphone. Voilà qui promet. « Hey Joe » du maître rappelle que Bertignac est lui aussi un guitar hero. « I’m down » et « Helter Skelter » de Lennon/Mac Cartney versus « Dead flowers », « Jumpin’ Jack Flash » et « Midnight Rambler » de Jagger/Richards: Bertignac ne choisit pas son camp et met tout le monde d’accord. Double final en beauté : « Ca, c’est vraiment toi » qui défoule la foule toujours debout et « Un autre monde » que le public fidèle chante intégralement. Le morceau clôt définitivement la performance, le rendez-vous a eu lieu. Promesses tenues : Bertignac traverse les époques et impose un constat : tant qu’il y aura du rock’n’roll, il y aura Bertignac. A moins que ce ne soit l’inverse…

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Northern State

Can I keep this pen ?

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Un vent de fraîcheur souffle sur le hip-hop de l’“East Coast”. Après la sortie récente de « The Mix Up » des Beastie Boys, c’est au tour de Northern State d’y mettre du sien. Et c’est plutôt rassurant de voir trois donzelles dont les flows surprenants tiennent tête aux légendaires rappeurs blancs de la Grande Pomme.

Mais pas de rivalités entre ces deux groupes ! Considérées comme les protégées des Beastie Boys, Northern State présente son troisième essai, « Can I keep this pen ? », fruit d’une collaboration étroite entre Adrock (membre des Beastie Boys) et Chuck Brody à la production (il a notamment mis en forme des œuvres de Wu Tang Clan ou de Yoko Ono.)

Les décevants « Dying in stereo » en 2003 et « All City » en 2004, avaient entraîné de multiples différents avec le label major Columbia. Nos trois nanas ont donc dû garder la tête froide pour remonter la pente. C’est donc chez le label Ipecac de Mike Patton désormais que Spero, Hesta Pryn et Sprout se sont tournées en espérant que l’avenir leur ouvre les portes toutes grandes…

Mélangeant hip-hop, électro et rock de façon intelligente, les trois New-yorkaises débordent d’énergie. Tantôt douces et sensuelles, tantôt énervées, les voix aux paroles chargées d’humour et d’ironie ne peuvent laisser indifférent. Northern State s’intéresse ainsi à la politique, n’hésitant pas à vilipender l’égo démesuré de George W. Bush, sur « Cowboy man ». On bouge la tête… et dans le rythme s’il vous plaît! Alignant une série de titres accrocheurs tout en concédant des influences oscillant de Bloodhound Gang aux Breeders, Northern State ne manque absolument pas d’originalité. A l’instar de « Better Already » qui transpire un mélange fiévreux de rock et de hip-hop. Ou encore « Cold War » qui aurait pu figurer au répertoire de Le Tigre, célèbre groupe punk de trois autres féministes engagées (NDR : enragées ?). La longueur de l’album peut cependant se muer en handicap ; et au beau milieu de l’elpee une lassitude commence subrepticement à s’installer. Cependant, « Can I keep this pen ? » relance le débat : ‘Est-ce que les blancs savent rapper ?’ Question qui n’est maintenant plus d’actualité ! Au diable les machos ! Les femmes sont dans la place !

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Efterklang

Parades

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Au même titre que Sigur Ros, Efterklang (qui signifie réverbération) fait office de figure de proue dans le paysage post-rock/expérimental scandinave (NDLR : scandinave au sens large du terme). Issu de Copenhague, le quintet a bataillé ferme en studio durant dix-huit longs mois pour finalement sorti vainqueur de son combat. Après avoir concocté ‘Tripper’ en 2004 et ‘Under Giant Trees’ en 2007, il nous revient fatigué mais heureux de présenter son troisième opus, ‘Parades’.

Efterklang nous invite à voyager dans un monde envoûtant, peuplé de sonorités majestueuses, dont eux seuls ont le secret. Plus réfléchi et mieux conçu que les précédents elpees, « Parades » est sans doute l’album correspondant le mieux à la sensibilité d’Efterklang. Perfectionnistes, les Danois ont invité une trentaine de musiciens dont trois chorales différentes, un quatuor à cordes et un quintet de cuivres. Ils ont privilégié l’acoustique, tout en ne négligeant pas le recours à l’électronique. Et le résultat est probant. Les onze titres de cet elpee sont agencés un peu à la manière d’un concept album, même si la formation danoise préfère parler de gigantesque pièce musicale de théâtre.

« Polygone » démontre que le combo est friand de grands espaces. Il y produit une sorte de symphonie d’orgues d’église impressionnante de lyrisme. « Mirrador » ou encore « Horseback Tenors » conjuguent harpe, piano et éruptions vocales. Saisissant ! Alors que l’humeur lugubre et la froideur scandinave envahissent « Frida found a friend » pour finir par nous glacer le sang…

Malgré le tempo plutôt lent, le manque de nuances et la structure basée sur la répétition, leur musique parvient à créer une ambiance qui reflète la mentalité et le feeling des groupes du nord de l’Europe. Pensez à Mùm, par exemple.

Si vous aimez les paysages sonores visionnaires, le combo se produira au Pathé Palace, Bld Anspach, à Bruxelles, le 2 décembre (organisation VK).  Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

La vidéo du nouveau single "Mirador" d’Efterklang sur Youtube!!!

http://www.youtube.com

http://www.youtube.com/watch?v=vSKIl-NeZeE

 

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Hundred Reasons

Quick The Word, Sharp The Action

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Cinq années après « Ideas Above Our Station », l’album de la consécration, et à peine un peu plus d’un an après « Kill Your Own », troisième essai plutôt bon mais passé relativement inaperçu, Hundred Reasons tente désespérément de se raccrocher aux ingrédients responsables d’un succès aujourd’hui dépassé. « Quick The Word, Sharp The Action », nouvelle galette du quintet briton, s’ouvre sur « Break The Glass », intro catastrophique qui ne laisse rien présager de bon. Et le reste du disque confirme cette prédiction.

Victime de graves problèmes au niveau des cordes vocales un an auparavant, Colin Doran, leader de la formation, ne donne plus autant de sa personne et cela se ressent sur quasiment l’entièreté du disque. Le micro est donc désormais partagé entre lui et l’un des autres membres de la formation. Malheureusement, la combinaison de ces deux voix ne fait pas vraiment bon ménage et s’avère gonflante au bout de quelques morceaux. « Quick the Word, Sharp the Action » ne trouve son intérêt que sur les morceaux « Pernavas Iela », jolie plage instrumentale, et « The Shredder », où Doran pousse une petite gueulante revigorante, contre tout avis médical.

Pour Hundred Reasons, 2006 aura été marqué par de nombreux désastres tels la mort de leur manager, le démission de Pete Townsend, guitariste et figure de proue de la bande, les difficultés vocales du vocaliste ou encore le départ forcé de chez SonyBmg qui estimait trop faibles les ventes des deux premiers albums. Il aurait donc peut-être fallu à la formation un peu plus de temps pour se remettre de ces mésaventures qui n’auront apporté à ce nouvel essai que platitude et désintérêt. Quant à écouter de l’emo à l’anglaise, on vous conseille plutôt de vous jeter sur la dernière plaque de Biffy Clyro, bien plus marquante...

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Les Talons Gitans

L’amour sans pédales

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Beaucoup d’humour et d’excentricité chez cette formation louvaniste décrite par le magazine Humo comme le Mano Negra des Plats-Pays. « L’amour sans pédales » constitue leur premier album, un disque qui a reçu le concours de Jean-Marie Aerts à la production. Les Talons Gitans se nourrissent d’éclectisme. D’abord Alain Louis, le vocaliste principal, jouit d’un timbre ample et pose des inflexions surprenantes. Il chante tantôt en français, en espagnol ou en dialecte louvaniste. C’est également le guitariste, percussionniste, etc. Ensuite, les douze plages de cet opus tirent un peu dans toute les directions, depuis le single « Arlette », sorte de croisement improbable entre Adriano Celentano et Enio Morricone au final « Yamilet », tango languissant et sensuel, en passant par le reggae « Adrien le Suisse », au cours duquel Alain pastiche littéralement Bob Marley, les flamencos « Vlam » et « Vraa van », malgré les accès de violon dramatiques concédés sur ce dernier, dans un style proche de Blaine Reininger, « Esmeralda » et « Angel » deux morceaux country manifestement inspirés par Johnny Cash, Alain empruntant même lors du second fragment, un timbre de crooner, le volatil « La bohème », flottant entre rumba et gypsy, le semi ska/semi sirtaki (mais sans les bouzoukis) Thessaloniki », le paso doble « Telkens weer », le punk minimaliste « Mouton » et enfin le folk « Vuurhout » ; sans oublier le titre maître, dont la fièvre électrique évoque Noir Désir, alors que la véhémence des textes contraste avec leur insignifiance. Manquait plus qu’un peu de Krautrock et Les Talons Gitans auraient pu pédaler dans la choucroute.

 

 

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Aunt Kizzy'z Boyz

It's tight like that

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Cette formation est établie dans la partie méridionale de la Californie, près de San Diego. Leur line up a tout pour plaire, puisqu’il réunit trois musiciens noirs et trois blancs. Un premier album chargé de promesses, "Trunk full of bluez", était paru en 2004. Le combo recèle en Sugaray Rayford un formidable vocaliste, un véritable blues shouter. Originaire de Tyler au Texas, il a forgé sa voix dans les chants gospel. Le drummer, Dwane Hawthorn, adore Willie Big Eyes Smith. Originaire de l'Angola, Bastos "Moe" Moenho se réserve les percussions. Côté blanc, le guitariste Jim King est un musicien très affûté. Le mois dernier, je vous avais présenté son album solo, "When the blues are green", un hommage au guitariste anglais Peter Green. Michael Mack siège derrière les claviers et enfin, Big Joe Schiavone tient la basse. AKZ a représenté récemment San Diego à l'International Blues Challenge de Memphis. Il a décroché la seconde place sur un total de 130 formations. Et notez bien, le combo se produira en France, la première quinzaine de novembre. Rayford et King forment une paire de compositeurs prolifiques. Ils signent d’ailleurs la majorité du répertoire de ce nouvel elpee.

"Texas bluesman" ouvre le disque. Une plage autobiographique consacrée au chaleureux Sugaray. L'introduction est puissante. La guitare de King largement amplifiée et la section rythmique bien solide. L'orgue Hammond tient bien sa place au cœur de l’ensemble. La voix de Sugaray est impressionnante. Elle écrase tout sur son passage. Guère étonnant que le backing group soit de poids. Il faut en effet pouvoir donner la réplique à ce diable d'homme qui récite son chapelet de bluesmen texans, égrenant les très intéressants Freddie King, Stevie Ray Vaughan, Gatemouth Brown, etc., alors qu’en soutien, King ne cesse de distiller des notes très électriques. Rayford nous conte les aventures de la "Bad gal". Le tempo est très marqué. En récitant à l'infini des phrases inspirées par BB et Albert King, Jim King porte bien son nom. L'orgue offensif de Michael Mack est très bien épaulé par les instruments de ses compagnons. Le son est inspiré du Memphis blues. Les lumières s'éteignent. L'intensité devient dramatique, le tempo lourd. King marque son territoire en s'acquittant d'une introduction de choc au classique des classiques : "Sugar mama". Sa voix est également bien puissante. Il l’avait également démontré sur son opus solo, mais ses interventions à la guitare étaient plus réservées. Il est vrai qu'il s'inspirait de Peter Green. Il se révèle un gratteur fort intéressant, mais au style personnel. Il utilise beaucoup l’écho et l’intensité. Son jeu accrocheur exige une lucidité permanente pour ne pas déraper et perdre le contrôle de ses desseins sonores. Le chant de Sugaray nous flanque des frissons partout tout au long d’"I still remember", une plage superbe, très simple et dépouillée, au cours de laquelle les accords acoustiques de Jim trament un rythme hypnotique. A cet instant, il est à la recherche du fantôme de John Lee Hooker et des fameux ‘chillun’, et ‘old folks on the porch on the Sunday afternoon’. Le frisson, je vous disais! Divertissement instrumental, "Bundalogy" est animé par les percussions de Moe et Dwane. Nous entrons alors dans "Juke joint", pas un de ces juke joints délabrés et poussiéreux des collines du Mississippi ; mais encore plus près des lumières de Beale street. Sous les reflets de BB King et aux accents du piano boogie de Mack. Classique de BB, "The thrill is gone" est introduit par un jeu très aérien de King. Le rythme imprimé par les percussionnistes est volontairement exotique. Le tempo est élevé. Cette lecture du "Thrill" est très réussie, à cause du jeu flamboyant du guitariste, de la cohésion de l'ensemble et de la voix épanouie de Sugaray. Cette œuvre fort intéressante s’achève par "Annie Mae's Café", un blues lent majestueux de plus de 10'. Cette longue plage ne suscite jamais l’ennui, car elle évolue progressivement avant d’atteindre sa puissance maximale ; et après plus de 7', Jim King vient occuper le devant de scène pour ne plus guère la quitter, tandis que le chant de Sugaray est beau à pleurer! 

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Alex Wilson

Tell me why

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Alex Wilson est issu du Wisconsin. Dès sa tendre enfance, il a baigné dans un univers très musical. Sa grand-mère était chanteuse professionnelle de jazz. Son père, Tom, et son oncle, Marc, sont des musiciens de blues notoires ; et tout particulièrement le second qui a joué pour Stevie Ray Vaughan, Anson Funderburgh et Mike Morgan. Très jeune, il se met à gratteur du blues derrière des gloires locales comme Jim Liban ou Milwaukee Slim. Il apprend beaucoup de ses maîtres ; et en particulier Muddy Waters, Howlin' Wolf, Buddy Guy et Magic Sam. Il devient musicien professionnel à 20 ans et fonde son premier groupe, à Milwaukee : les Blue Rubies. Depuis quelques années, il privilégie son rôle de leader. Soutenu par son oncle Marc, à la batterie, et son frère Matthew, à la basse, il favorise les différents styles qu'il affectionne : le Memphis Blues de Beale Street, le West Coast styler, le Chicago blues, bien entendu, tout en n'oubliant la chaleur des shuffles texans.

Et il débute d'ailleurs cet opus en manifestant cette chaleur, cette joie de communiquer par sa musique. Très R&B, "I like to play" libère un riff puissant. Lors de cette invitation à gagner la piste de danse, Alex se réserve une première sortie en écrasant ses pédales. Le son est écorché et très électrique. Très affûté, Ken Saydack siège derrière l'orgue Hammond et le concitoyen Madison Slim appuie l’ensemble à l'harmonica! Il passe ensuite au swing sur "Come back baby". Tout au long de ce jump style très séduisant, Wilson se révèle un guitariste très doué. Craig Panosh imprime le rythme attendu pour attaquer "Rockinitis". Madison Slim chante et souffle merveilleusement dans son harmonica, à la manière de Billy Boy Arnold. Une très bonne reprise ! Alex aime varier son répertoire. Blues agréable, "Take it easy babe" bénéficie d’un accompagnement à la fois d’harmonica et de saxophone. Sa sortie sur les cordes s'inspire ici de Stevie Ray Vaughan, dans l'exercice du blues lent. Cap vers la cité des vents : "I wish I had my baby back" est du pur Chicago blues. Le guitariste local, Nick Moss, réputé pour son talent de guitariste, se charge des parties de basse. Bob Welsh a pris place au piano pendant que Madison Slim affiche une nouvelle fois sa versatilité. Dans un style proche, à la manière de Howlin' Wolf, en compagnie des mêmes musiciens, "My life with you" fait à nouveau mouche. La puissance monte d’un cran pour "The moon is shinin". L’envol de Madison Slim y est imparable et redoutable. Slim est toujours au poste ainsi que son frère Matthew à la basse, lorsqu’Alex s'embarque dans "Lookin' good", un boogie dévastateur au cours duquel il suscite l'intérêt par son attaque rythmique". Petite perle empreinte de douceur et de sensibilité, "Sacred and untrue" est parcouru par le piano de Bob Welsh et l'harmonica imaginatif de Jim Liban. Son oncle Marc se réserve les drums lors du titre qui clôt l’opus. "You used to know me" emprunte la route du southern rock. La guitare est bien tonique. Cet opus démontre qu’Alex est un superbe gratteur. Bien que chanteur honnête, son talent est sans aucun doute très prometteur. A suivre!

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Ed Kuepper

Jean Lee and The Yellow Dog

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Difficile de comprendre pourquoi un artiste aussi talentueux qu’Ed Kuepper soit confiné depuis si longtemps dans la zone crépusculaire de l’underground. Sa discographie ne se contente pas d’être impressionnante, mais recèle plusieurs albums remarquables. Ses prestations scéniques le sont tout autant. Et les articles que lui consacrent les journalistes spécialisés ne tarissent pas d’éloges ce ténébreux Australien. Le mystère reste donc entier.

Son dernier opus studio, « Smile, Pacific » remontait quand même à 2001, et franchement on se demandait ce qu’il attendait pour revenir dans le parcours. En fait, après avoir lu une biographie sur Jean Lee, la dernière condamnée à mort, exécutée par pendaison en Australie, il a projeté d’écrire un opéra. Il a donc refilé le bouquin à sa partenaire Judi Dransfield-Kuepper (photographe, écrivain et poète reconnue aux Antipodes) en lui demandant si elle était intéressée par ce projet. Mais celui-ci a pris davantage de temps que prévu, et Ed, impressionné par ce qu’elle avait déjà écrit, a décidé de bosser sur une partie du thème développé et de s’en servir pour son nouvel opus ; repoussant ainsi ultérieurement les desseins opératiques. C’est ainsi qu’est né « Jean Lee and The Yellow Dog », un disque pour lequel, Kuepper a notamment reçu la collaboration de Warren Ellis (Dirty Three), de la claviériste/violoncelliste Jan Elliot, d’une section de trois cuivres et puis de Chris Bailey. Pour une des meilleures compos de l’elpee : « That depends pt 3 ». Une plage complexe, noisy/jazz/world élaborée dans l’esprit des Laughing Clowns, c'est-à-dire très cuivrée mais en même temps mélodique. Une sensibilité très développée mais en même temps très personnelle chez le natif de Perth. Dans le même registre, « Skinny Jean » se révèle plus laidback, mais en même temps énigmatique et parfois presque funèbre (ces cuivres !) Et la ballade mélancolique « Demolition » semble hantée par le spectre de Morphine.

Donc les deux ex-Saints ont à nouveau coopéré. Une situation qui avait été débloquée en juillet, à l’initiative du festival Queensland Music, au cours duquel les Saints s’étaient donc produits en ‘live’ et sous un line up originel. Pas comme chez nous l’an dernier. L’opus recèle une cover des Go-Betweens : « Finding you ». Un hommage à feu Grant McLennan qui aurait dû, au départ, figurer sur un album ‘tribute’. Balayée par les accords du violoncelle, cette version minimaliste est vraiment bouleversante. Mais venons-en plus en détail sur cet album.

Découpé en douze fragments, dont un interlude d’une cinquantaine de secondes en final (« Ambient piece »), il s’ouvre par un rock bien carré, « Hang Jean Lee ». Il recèle surtout quelques plages assez curieuses. Tout d’abord « Yellow dog ». Ce boogie jazz écume le célèbre « The beat goes on » de Sonny & Cher. Deux titres sont proposés sous des versions différentes : « Read to me ». La première version est acoustique. Une jolie mélodie tramée par un banjo et un dobro, tapissée d’arrangements de cordes. Légèrement countryfiante, elle s’inscrit dans l’esprit des Triffids circa « In the pines ». Et immortalisée live, la seconde libère une intensité blanche digne de Neil Young. Une intensité qui contamine le tribal « Daddy’s girl ». La plaque recèle bien évidemment quelques compos typiquement ‘edkuepperesques’. Et en particulier « Miracles ». Une chanson empreinte d’une grande mélancolie, caractérisée par ces accords plaqués, légèrement reverb, et bercée par les accès de violon ondoyants concédés par Warren Ellis. « Shame », ensuite. Un morceau découpé dans les cordes élégantes, discordantes, hypnotiques, au cours duquel, il partage un duo avec Su Crowley.

Fatalement ce disque figurera parmi mes albums de l’année. Et si vous continuez à snober cet artiste hors pair, c’est que vous n’avez toujours rien compris…

 

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