Recorders vogue d’un océan à l’autre…

6 ans après avoir gravé son dernier opus, « Coast to Coast », Gordon Delacroix et ses Recorders sont de retour plus en forme que jamais. Après une pause en solo via le projet OKAMY, le chanteur et compositeur bruxellois a pris le temps de composer une dizaine…

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Caesar Spencer rend hommage à la pop française…

S’inscrivant dans une longue lignée d’auteurs de chansons classiques, de Scott Walker à Lee Hazlewood, Morrissey ou Pete Doherty, Caesar Spencer publiera son premier album, « Get Out Into Yourself », le 28 avril 2023. Sur cet opus, il a décidé de rendre un…

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Chroniques

Misha

Teardrop Sweetheart

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Précieux et soignant l’esthétique de leur univers, John Chao la superbe Ashley Yao n’en finissent plus de parler d’amour. Enrobés dans une pop acidulée, les baroudeurs (New-York, Paris, Hong Kong) égrainent une fleur pour tenter d’en replanter les semences tout autour d’eux. Collées aux valeurs d’une douceur partagée, les onze compositions de « Teardrop Sweetheart » peuvent prêter à sourire. Naïveté, espoir, amour sont des sujets assez complexes et pourtant rarement pris au sérieux. Se débarrassant d’un glamour rutilant, c’est par une pop légère aux 1 000 parfums que les amoureux dédouanent leur carrière musicale débutante. Signés chez Tomlab (Deerhoof, Ninja High School, Tujiko Noriko,…), le duo affiche un côté inexpérimenté et plonge parfois dans un univers sonore un peu niais, mais n’y coule jamais à pic. Remarquablement mixées, les très courtes 39 minutes de l’album permettent de passer un moment de douceur et d’intimité. Même si la qualité de l’ensemble est à souligner, il n’en suscite pas moins quelques interrogations ; et en particulier sur la nature d’un style manquant parfois de charisme. Reste à leur souhaiter de parvenir à transformer encore plus leurs émotions. Et attendons la suite… pour voir.

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Justice

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Au départ, Xavier de Rosnay et Gaspard Augié se destinaient davantage aux arts graphiques que sonores. Graphistes de formation, ils prennent du bon temps en se payant une groovebox, un sampler et les têtes de stars soi-disant indétrônables. Irrespectueux dans l’âme, le duo français déroute les sons conçus par des pointures de la scène musicale pour se créer un univers electro décapant. Griffant et blessant l’égo de certains, assurément. Pedro Winter, aux grandes oreilles, remarque le groupe grâce à une reprise de Simian –le déjà incroyable « Never Be Alone » – et ouvre sous le label Ed Banger Records, la salle de jeu où les artistes français pourront s’amuser à loisir. † (Cross) naît des cendres d’albums de Britney Spears, N.E.R.D. ou Soulwax par exemple, pour se réveiller en Phoenix agressif au parfum de dancefloor. Conçus pour découper en 10 les clubbers, les beats déchirent le tempo pour le recoller plus court et plus incisif. Les samples causent un effondrement de tout équilibre pour inoculer, dans les veines, une envie de mouvement incontrôlable. Justice suscite l’hystérie quand arrive le single « D.A.N.C.E. » qui le propulse aux quatre coins du monde, où les dates de performing s’inscrivent à la vitesse de l’éclair. Justice est un pur massacre made in French Touch, autorisant nos voisins à manifester un chauvinisme, cette fois-ci, tout à fait mérité.

En concert le 10 mai à l’AB de Bruxelles et le 6 juillet au festival de Werchter.

Pour voir la nouvelle vidéo de Justice, « DVNO » : http://www.because.tv/public/justice_dvno_ecard

 

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Rick Holmstrom

Late in the night

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Rick est considéré comme un des guitaristes blues les plus réputés en Californie. Il compte déjà plus de vingt ans de scène. Ecumés aussi bien dans son pays qu’à travers le monde. Et pourtant, ce jeune musicien originaire de Fairbanks, en Alaska, n’est âgé que de 42 balais. Sa famille se fixe à Los Angeles en 1985, et la même année, il est enrôlé par l’extraordinaire harmoniciste William Clarke. Depuis, il joue le blues. Aussi bien en compagnie d’artistes noirs comme Smokey Wilson ou Johnny Dyer (de 1989 à 95) que blancs ; et en particulier le célèbre harmoniciste issu de la West Coast, Rod Piazza (Mighty Flyers). En 96, il commet un album instrumental en compagnie de Johnny Dyer. Paru chez Black out, ce disque de jump blues s’intitule "Look out !". En 2000, il concocte "Gonna get wild", un elpee paru sur Tone Cool. Depuis, vivement séduit par les bricolages technologiques de RL Burnside, il a collaboré aux projets entrepris par le vieux bluesman du Mississippi. En 2002, Rick forme son Holmstrom Band et enregistre son premier elpee solo la même année : "Hydraulic groove". Il parvient à y faire flirter le blues avec le hip hop et l’électronique. En fait, il exploite les vertus de l’informatique pour produire beats et samples, en s’inspirant d’artistes comme Beck ou Moby ! Pour enregistrer ce nouvel opus, il a choisi la formule trio et s’est entouré de Stephen Hodges aux percussions ainsi que de Jeff Turmes à la basse, aux saxophones, guitares et claviers. Une œuvre réservée, pour une bonne moitié, aux plages instrumentales.

Et la première est déjà instrumentale, "Peculiar hop", un morceau libérant beaucoup de groove. Versatile, la guitare jump bénéficie de l'accompagnement sobre et très jazz des maîtres du rythme. Un formule impressionnante lorsqu’elle se termine par la surf pure et puissante de Link Wray! Elle opère son retour sur "Wham-O". Blues rock offensif, "I'm leaving" réverbère des sonorités de cordes très primaires. Une technique parfaitement rendue. Et tant pis si Rick n'est pas un grand chanteur, ce titre est très accrocheur. Impossible de ressembler à la majorité des autres sections rythmiques quand on peut disposer de Stephen et Jeff. Il se crée entre eux une alchimie unique en son genre. Ainsi, ce "One last chance" pourrait faire l’objet d’une reprise par un pop band ; mais ce n’est pas le cas, car les sonorités de la guitare sont découpées au rasoir. Ces cordes acérées alimentent un climat empli d'effroi et de terreur sur le slow blues "77 Red V8". Tout au long de cette compo dépouillée à l'extrême, la guitare se dédouble et crée des instantanés semblables à des prises de film pas encore monté. Il n'est pas difficile d’imaginer que les exercices instrumentaux sont d'excellente facture "Tutwiler" entretient différents climats mais reste proche de la surf music en diffusant des sons très réverbérés et métalliques. Turmes sort son saxophone pour animer "Descanso", une bande filmée pour un hypothétique thriller à sensations. Parmi les titres chantés, "Better way" adopte un profil presque classique. Un Chicago shuffle au cours duquel, Rick, jamais pressé, ne distille que les notes nécessaires face à la section rythmique d'une cohésion irréprochable. West coast jump irrésistible, "On the vine" plonge les trois musiciens dans leur bain. "Dig myself a hole" relève davantage du Delta blues. Rick construit son solo très intelligemment. Une seule reprise : le "Rainy day women #12 & 35" de Bob Dylan. Un traitement instrumental implacable de ce classique. Le vieux Zim ne doit pas en croire ses oreilles ; et en particulier lorsque ce génial Turmes se met à ‘honker’ dans son sax, face à des cordes désormais sans limites. Excellent !

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Blue Voodoo

Back to the shack

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Ce quartet nous vient du Canada. De Vancouver, très exactement. Il est drivé par le chanteur/guitariste Ted Tosoff. Un line up complété par Rick Dalgarno, également chanteur/guitariste, Kelly Stodola aux percussions et Gerry Berg à la basse. Bryon Tosoff, le frangin de Ted, assure les parties de claviers. C’est également le manager du groupe. Les deux chanteurs se partagent l'écriture de toutes les plages de cet album. Le troisième de Blue Voodoo. Il fait suite à "Sparkle and shine" paru en 2004 et "Ride", en 2003. L’illustration de la pochette est sans équivoque sur la marchandise : un homme se tient sur le porche de sa maison, un gîte rudimentaire en bois. Il tient entre ses bras un vieil accordéon. Blue Voodoo puise essentiellement son inspiration dans le Sud des Etats-Unis, en liant le blues du Delta au Southern Rock et en épiçant le tout d’un soupçon de folk roots ‘dylanesque’.

C'est d'ailleurs sous cette dernière étiquette que l'album s'ouvre. Et en particulier par "Somewhere else instead". La voix de Ted Tosoff s’y révèle râpeuse et fatiguée, proche de l'oncle Bob. Elle est soutenue par les claviers et des cuivres de Paul Wainwright. "Uncle Tom's Cabin" adopte un même profil cuivré. La voix en devient même hypnotique! "Watcha think about that" prend la direction du Delta… dans la bonne humeur. Ted chante, épaulé par les backing vocaux de ses partenaires. La slide paresseuse trahit ses accents du Sud. "Shoeshine shuffle" poursuit dans le style, mais bénéficie du concours de l'harmoniciste Dave Hoerl des Twisters. Plage séduisante, "Black moon" nous plonge dans le southern rock. La voix nonchalante rappelle, au passage, celle de Billy Gibbons du ZZ Top. La guitare de Rick Dalgarno se libère. La cohésion de l'ensemble est parfaite. Et le couvert est remis sur "World is burnin', se soldant par un résultat encore plus probant. La rencontre entre la voix quelque peu ravagée et les cordes est très réussi. La simplicité et l'efficacité caractérisent "Monday morning blues". La voix de Tosoff colle idéalement à son répertoire. Les cuivres et le piano du frère Bryon donnent la réplique pendant que l’ombre du ZZ top de naguère se met à planer sur l’ensemble. Bien jolie ballade toute en mélodie, "Reason why" baigne au sein d’une ambiance très roots. Un climat reproduit tout au long de "Sunny days". L’harmonica apporte les accents country. Le jeu de cordes est savamment dosé. "Simple" constitue un autre grand moment. Il porte très bien son titre. Ce rock direct va droit au but. Tous les musiciens chantent et les deux gratteurs opèrent une sortie très rock'n'roll! La suite demeure de haute facture. Ted chante d’un timbre assuré et convainquant un blues imprimé sur un tempo très modéré : "Suitcase blues". Rick intervient sur son dobro au son si métallique et Dave à l'harmonica. Autre ballade, "Gone" adopte une construction plus audacieuse pendant que la guitare de Rick se révèle bien plus aventureuse. "Mojo lovin' man" baigne dans les eaux du sud profond. Cette plage adopte les accents du Delta et adresse de larges clins d'œil au "Got my mojo workin" d'un certain Muddy Waters. Cet excellent opus se termine de manière surprenante par un funk éclatant intitulé "Texas speed trap". Rick se libère totalement en faisant vibrer ses cordes jusqu'à saturation.

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Slick Ballinger

Mississippi Soul

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Daniel ‘Slick’ Ballinger est un très jeune bluesman. Originaire de la Caroline du Nord, il est à peine âgé de 23 ans. Il a déjà  côtoyé les plus grands noms du blues, et en particulier les légendaires Pinetop Perkins, Hubert Sumlin, Big Bill Morganfield, Bob Margolin et même un vétéran de 94 ans qui répond au nom d’Othar Turner ; un personnage qu'il rejoint dès qu'il en a l’opportunité dans les collines du Mississippi. C'est ainsi qu'il a appris à jouer le blues authentique et primaire, sur le tas. Que ce soit lors de barbecues, de piqueniques, dans la nature, à l'église, dans les juke joints, il resitue les empreintes laissées par les légendaires bluesmen d'avant-guerre. En l’occurrence Robert, Johnson, Mississippi Fred McDowell, puis Muddy Waters ainsi que Ligthnin" Hopkins et plus près de nous, RL Burnside ou Junior Kimbrough. Slick est aussi devenu un spécialiste de la technique du picking pour la guitare, le célèbre Piedmont style. Progressivement Daniel se fait un nom. Il vient d'être signé par le label Oh Boy pour lequel il signe ce premier opus. Il est soutenu par Blind Mississippi Morris à l’harmonica et Leon Baker aux drums. La production est assurée par le célèbre Jim Gaines, assisté du claviériste anglais Tim Hinkley ; une belle preuve que notre jeune garçon représente un solide espoir. Les sessions d’enregistrement se sont déroulées à Stantonville, dans le Tennessee. Au cours des dernières années, il a appris le blues, le vrai, l'authentique, en vivant durant plusieurs mois auprès du vieux Othar Turner. Slick possède une voix particulière, jamais grave, un tantinet chevrotante. Il a tendance à crier son répertoire, un peu comme le faisait Johnny Winter. Ce qui rend sa musique très vivante…

Il aborde autoritairement le "Sugar Mama Blues" de John Lee Sonny Boy Williamson I. Il est superbement épaulé par l'harmonica de Blind Mississippi Morris. Originaire de Clarksdale, mais vivant à Memphis, ce dernier est un authentique bluesman noir. C’est également le cousin de Willie Dixon et de deux membres des légendaires Mississippi Sheiks. Imprimé sur un tempo soutenu, "You don't love me" poursuit avec beaucoup de conviction. Un autre canon du blues écrit par Willie Cobbs. Slick n'est pas un virtuose des cordes mais son efficacité est irréfragable. La quintessence de l’opus est atteinte par "Brotherhood blues". Du downhome blues à ras de terre, primaire, tellement naturel. Une plage qui sent bon les eaux boueuses du grand fleuve voisin. Morris est époustouflant lorsqu'il fait vivre sa musique à bouche. Excellent ! Si la voix n'est guère puissante, elle reste en permanence expressive. Le titre maître nous invite à participer à la fête du rythme. Ballinger nous emmène dans son juke joint boogie et embraie par "Let's get down". Morris n'y voit guère mais trouve toujours son chemin pour brûler les planches. Mais qu'est-ce qu'il vit son art le Slick ! Lorsqu'il est pénétré par son blues, on ne peut qu'être pris dans une tourmente interne. A l’instar de "Rosalie", abordé un peu à la manière de Lousiana Red. Un excellent blues basique. Un frisson parcourt votre échine lorsqu’il chante le "Bull Cow blues" de James ‘Son’ Thomas. Il se révèle aussi bouleversant sur son "Slow down" lorsqu'il fait vibrer ses cordes vocales. L'émotion est au rendez-vous! L’album s’achève par "Sleeping dogs lie", un country blues très rural. Et puis, surprise, Slick revient flanqué de ses musiciens pour nous accorder un bonus : "Talkin' bout Jesus". Une fois encore un boogie blues échevelé, chanté furieusement jusqu’à l'infini… De l'excellent juke joint blues!

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Adam Kesher

Modern Times

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A l’écoute du premier EP d’Adam Kesher, le constat est infaillible : ces six musiciens rêvent de vivre à New York, d’ouvrir les concerts de The Rapture, de se la jouer cool comme James Murphy, en gobant du LSD sous les trombes de beats déversés par un ‘sound system’ démesuré. Malheureusement pour ces festivités fantasmées, nos rêveurs sont originaires de Bordeaux. Néanmoins, ils préfèreront toujours cisailler les vignes à coups de décharges électriques que de ramasser le raisin à la faveur d’un bon vin.

Adam Kesher est peut-être la meilleure formation hexagonale du moment : une rythmique cataclysmique, des beats à vous retourner le dance floor, des guitares belliqueuses et une gouaille de branleurs à faire chavirer les ardeurs des fans de l’usine à tubes DFA. En cinq titres, Adam Kesher résume sa position. Aux carrefours de Pulp (on ne peut s’empêcher de penser à Jarvis Cocker en écoutant « You make me feel immoral »), de The Clash (pour les quelques inflexions piquées à Joe Strummer sur « Cent soixante »), de Gang of Four et de l’emphase cold wave (écoutez « Voyage intérieur »), Adam Kesher se poste à la pointe fluorescente des tendances du moment. Et, pour éviter de s’emmerder, les gars ont même fait appel à Tony Lash (Dandy Warhols, Elliott Smith) pour mixer les titres de « Modern Times ». La France découvre ainsi les temps modernes et passe à l’heure du dance-punk. La guitare croise donc le fer avec les oscillateurs affolés d’un synthétiseur bagarreur pour notre plus grand bonheur. C’est vif, spontané, français et, par conséquent, inattendu.

 

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Various Artists

Music from and inspired by Spider-Man 3

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Quand l’homme-araignée revient sur les écrans, il ne réapparaît jamais seul. Accompagné de moult produits dérivés, notre super héros réussit toujours à nous faire croire que, pour être encore plus fort et sauver le monde, il faut acheter tout ce qui gravite autour de sa toile. Cette BO fait partie du lot et, à peu de choses près, elle ne colle en rien avec l’âme du film. Planquée derrière la formule ‘musique de et inspirée par’, elle se contente de proposer une compilation de noms en vogue dans l’univers du rock and roll, à l’instar des Snow Patrol, The Killers, Yeah Yeah Yeahs ou The Walkmen. Alléchant tout de même, dites-vous ? Pas vraiment. Nos oreilles ont certes retenu le tonitruant « Pleased to meet you » des Wolfmother et ont applaudi le geste des Flaming Lips proposant un thème séduisant de « Spider-Man ». Mais elles se sont également demandé comment Chubby Checker et son twist avaient réussi à se perdre au milieu de cette foule, avant de conclure que tout cela n’était que bavardage et racolage. Un soundtrack énervé, mais qui ne ferait pas de mal à une… mouche.

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Various Artists

Even cowgirls get the blues

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Coup de projecteur sur la scène folk indé, « Even cowgirls get the blues » est bien plus qu’un clin d’œil au célèbre film de Gus Van Sant. Réunissant 17 titres d’artistes féminines quasi inconnues et pour la plupart sans label ou sans distributeur européen, cette nouvelle compilation du label Fargo devrait faire chavirer tous les despérados en manque d’une bonne bande-son pour accompagner leurs pérégrinations mélancoliques en plein désert. Comment, en effet, rester de glace et ne pas fondre à l’écoute de ces compositions gracieuses, dominées par des voix dont on se demande d’où elles sortent tant elles sont belles et envoûtantes ? A l’instar de l’enchantement produit par certaines compilations de blues enregistrées dans de vieux bars par d’anonymes blacks avinés, on ne peut que s’étonner, en écoutant « Even cowgirls get the blues », qu’une telle somme de talents cachés puisse encore exister. S’il est facile d’épingler Alela Diane pour son méphitique « Pirate Gospel » ou encore Dawn Landes, auteure d’un « Twilight » à écouter le soir au moment du coucher de soleil, c’est bien l’ensemble de ces chanteuses répondant aux doux noms de Carrie Bell, Kelly Mc Rae ou encore Laura Gibson qui mérite la distinction…

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Ozzy Osbourne

Black Rain

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Désormais clean et délivré des ses addictions multiples, l’ex chanteur de Black Sabbath ne nous avait guère convaincu lors de la sortie de son dernier album studio, en l’occurrence l’insipide « Down To Earth ». Un disque paru il y a six ans déjà. Le Madman allait-il réussir à se renouveler et à faire oublier cette erreur de parcours ? En quelque sorte oui. Sur les dix morceaux qui constituent « Black Rain », cinq sont excellents, les autres anecdotiques. Ozzy ne composera plus jamais un « Over the Mountain » ou un « Bark at the Moon ». Mais épaulé par son poulain Zakk Wylde, gratteux de génie, de l’ex Faith No More Mike Bordin derrière les fûts, et d’un producteur aussi talentueux que Kevin Churko, il aurait été impardonnable d’accoucher d’un navet.

D’entrée, « Not Going Away » au rythme bulldozer, enchaîné à « I Don’t wanna Stop », caractérisé par son riff tronçonneuse, confirme l’osmose qui règne entre les musiciens et l’homme en noir. La volonté est bien d’aller de l’avant en actualisant le son, en industrialisant la voix, en incorporant des éléments inattendus, comme ce didgeridoo et ces bruits de bottes sur la plage titulaire, authentique manifeste anti-guerre ! ‘Je vois les cadavres s’accumuler… God bless the almighty Dollar’. Ozzy s’engage, Ozzy se mouille d’une pluie noire comme le pétrole. Hélas on s’ennuie durant les deux fragments qui suivent ce nouvel hymne pacifiste. Heureusement, « 11 Silver » redressent la barre. Mike Bordin s’en donne à cœur joie sur le titre le plus rapide de l’album, tandis que Zakk Wylde balance un solo en forme de clin d’œil à Rhandy Rhoads.

Nous zappons à nouveau deux titres pour savourer le meilleur ! « Countdown’s Begun », dont l’intro ressemble comme deux gouttes de bourbon au « Hell’s Bells » d’AC/DC, est probablement le titre le plus classieux d’Ozzy depuis « No More Tears ». Une grosse machine de riffs bien lourds et une rythmique qui ferait headbanger notre rédacteur en chef en personne (ce dernier est pourtant loin d’être un inconditionnel de cette discipline si chère à Beavis and Butthead). « Trap Door » conclut l’opus en force, un autre morceau de bravoure une nouvelle fois éclaboussé d’un son époustouflant et de l’incroyable talent de l’Ozbourne’s Team. Un album inégal sans aucun doute, mais ponctué d’authentiques joyaux du heavy rock.

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Mintzkov

360°

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En 2000, cette formation anversoise remportait le concours annuel Rock Rally organisé par le magazine Humo. Trois ans plus tard, le premier album « M for Means L for Love » mettait tout le monde d’accord : nos gaillards avaient de l’énergie à revendre et un sacré savoir-faire pour pondre des chansons abrasives. Ils sont donc à une étape ultra importante de leur carrière : le début. Si un petit bout de chemin a été parcouru, Mintzkov entend faire monter ses guitares en puissance, peaufiner l’agilité de sa basse et propulser sa batterie sur orbite. Tout au long de ce 360°, les choses font plus que se préciser. D’une qualité inattaquable, il affiche une cohérence nette, enchaîne les morceaux en leur attribuant des identités et ne rougit nullement devant ses références nommées Pixies, Muse, Girls Against Boys et, par-dessus tout, dEUS. Nos Anversois n’ont d’ailleurs plus qu’un problème à régler : s’éloigner de l’ombre de leur grand frère flamand et de leur imparable « The Ideal Crash », dont les voix ou les rythmiques sont ici présentes comme des hommages trop appuyés. Ils y gagneraient tout simplement en prestance.

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