Lylac rencontre les esprits de la nature…

Telle une allégorie d’un paradis perdu, le nouveau single de Lylac, “The spirits of the wild”, évoque son fantasme ‘Eastwoodien’ des grands espaces sauvages et inexplorés. Fleuretant avec l’idée de la recherche du mythe ultime cher aux artistes californiens…

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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

Jane Weaver, aka Jane Louise Weaver, est une musicienne originaire de Liverpool. Son nouvel opus, « Love In Constant Spectacle », paraîtra ce 5 avril 2024. Il a été produit par John Parish (PJ Harvey, Eels, Sparklehorse). Son disque le plus intime et le plus…

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Chroniques

David Leon Band

David Leon Band

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Le David Leon Band est une de ces multiples formations anonymes mais talentueuses issue d’outre-Atlantique. Un quatuor établi très exactement à Azusa, en Californie. L’album démarre en force par "A woman", un shuffle à la Louisianaise. David possède le timbre vocal languissant des chanteurs de swamp blues. Ceux nés du côté de Baton Rouge. Il est même ici fort proche de celui de Lazy Lester. Et ses interventions sensuelles à l’harmonica flirtent avec les aigus. Bien posée, cette voix nous transporte dans le quartier sud de Chicago. Il peut aussi la forcer sans la déchirer, et même être réincarnée par Howlin’ Wolf tout au long de "Howlin’ for my baby". Nous restons dans la cité des vents. Cet organe devient chevrotant pour aborder "Everything's gonna be alright", un classique au cours duquel Billy Bates se révèle un partenaire de choix sur les cordes. Discrètement d’abord. Autoritairement ensuite, s’autorisant même un envol significatif. Dans le pur style West Coast, ses cordes attaquent "Love ya". Billy est désormais chauffé à blanc et se prend même pour le grand Hollywood Fats. Quel panache ! "Too much" opère un retour à la case départ tout au long de ce shuffle puissant. Wayne Hutsell et Lee Campbell constituent la section rythmique. Elle édifie une trame d'acier pour soutenir notre David dont la performance vocale est vraiment remarquable. Nous sommes transportés sur les routes poussiéreuses du Sud, quelque part entre la Louisiane et le Texas. Le rythme a pris possession des lieux. Il fortifie au contact de "Pretty baby". Bates agrémente de courtes phrases, sa ligne rythmique forte pour annoncer un envol attendu et qui, en effet, ne se fait guère attendre. David n'en demandait pas plus pour rugir comme un lion dans son harmo. Billy saisit son bottleneck et se met à caresser les cordes en slide sur le notoire "I gotta move". Au passage, il nous dévoile toutes les ficelles du livre de recettes d'Elmore James. Le rythme persiste lors du tonique "Rock therapy", une plage signée de leur plume. Le DLB opère un dernier retour à Chicago, dans le Westside, pour retrouver l'ombre du regretté Magic Sam. Et leur version d’"Easy baby" tient la route. Une route que la formation nous invite à prendre à bord de leur "Buick 59", une bien belle machine reproduite sur la pochette. Et au sommet de son art, Billy Bates ne veut plus quitter le devant de la scène. Quoique un peu trop court, cet opus est de bonne facture. Sans être des virtuoses, mais sans pour autant manifester une prétention déplacée, les musiciens ne trahissent guère de faiblesse…

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True West

Hollywood Holiday Revisited

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A l’instar de Dream Syndicate, Green On Red, les Long Ryders et Rain Parade, True West était une figure emblématique du mouvement appelé ‘paisley underground’, qui a sévi en Californie au cours des eighties. L’aventure de True West n’a cependant duré que 5 ans (1982-1987) et a d’ailleurs perdu tout son crédit vers 1985, lorsque Russ Tolman, le principal compositeur, a décidé d’embrasser une carrière solo. Cette compilation réunit les deux premiers albums de la formation, c'est-à-dire le mini elpee « Hollywood holiday », l’album « Drifters » (dans son intégralité) et trois démos produites par Tom Verlaine de Television en 1983. Le recueil inclut ainsi l’incontournable reprise du « Lucifer Sam » du Floyd. Parce qu’au cours des trois premières années d’existence, la formation était fort influencée par le psychédélisme. Pas la ‘flower power’, mais un psychédélisme sombre, de mauvaise augure, hypnotique. Celui de Quicksilver Messenger Service, par exemple. Mais aussi de Television. Pensez à « Marquee Moon » ! Chez True West, l’intensité électrique était alimentée par la conjugaison de deux guitares. Celles de Richard McGrath et de Russ Tolman. Des échanges rappelant même le Crazy Horse de Neil Young ou encore les Byrds. Le tout rongé par le vocal dramatique de Gavin Blair. La compile est enrichie d’un booklet réunissant des photos d’archives, mais surtout de notes explicatives.

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Perrine et Jeanmi

Délicate attention

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Cet album respire la fraîcheur. Sans prétention, les mélodies sont caressées par la voix agréable de Perrine Delers et parfois soutenue par celle de Jean-Michel Disthexe. Celle de Perrine est assez proche de celle de Juliette Noureddine, mais peut devenir irritante ; surtout lorsqu’elle emprunte les inflexions criardes de Linda Lemay. Il faut avouer que ce côté théâtral n’est pas très plaisant. Les thèmes développés sur les 14 morceaux de cet opus sont tour à tour joyeux, tristes, mystérieux, voire étranges. Trop étranges même. Les paroles de certaines plages sont en effet sans queue ni tête, à tel point qu’elles perdent un peu de leur intérêt. Néanmoins, cette variété de sujets permettra à chacun de se retrouver dans au moins une des chansons de ce duo. Malgré ces quelques réserves, Perrine et Jeanmi sont parvenus à nous dévoiler une partie de leur univers. Une partie seulement, car lorsqu’on écoute la dernière plage de l’album, enregistrée en live, on y découvre une ambiance différente : un air de fête, un public rieur et des effets vocaux et musicaux bourrés d’originalité. Notre curiosité est titillée, ce qui est déjà un bon début…

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Vanessa Paradis

Divine Idylle

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A moins d’être allergique à télé ou de ne jamais allumer votre radio aux heures de grande audience, impossible d’échapper à la promotion consacrée à cet opus. Il faut bien avouer que la campagne de médiatisation réservée à son précédent avait été plutôt discrète. Cause à effet ? Une chose est sûre, « Bliss » avait essuyé un cuisant échec. Pourtant, hormis le single détestable « Commando », ce disque auquel avait déjà collaboré Mathieu Chédid, recelait certaines qualités, et avait finalement injustement été boudé par le grand public.

Pour ce « Divine Idylle» la donne a changé. Oui, bien sûr, la pochette est moche. Enfin, c’est ce que le commun des mortels doit penser. Un portrait de la chanteuse peint pas Johnny Depp (il aurait pu s’abstenir…) Mais si on prend la peine de consulter le livret, la surprise est bien plus agréable. Il est à la fois sobre et chic. Et Vanessa Paradis a eu raison de faire une nouvelle fois confiance à Jean-Baptiste Mondino, pour la photo centrale. En outre, une touche de légèreté est apportée en fin de booklet par un portrait, brossé pour la circonstance, par sa petite fille Lily Rose.

Vanessa Paradis a donc reçu le concours de M, déjà présent lors de la réalisation de « Bliss ». Il a produit l’opus. Et puis de musiciens talentueux tels que Patrice Renson, Albin De La Simone et Jérôme Goldet. Elle a égalent bénéficié de la collaboration de quelques paroliers : Brigitte Fontaine, Franck Monnet, Thomas Fersen, Alain Chamfort, Jean Fauque et à nouveau De la Simone. Ce qui ne pas empêché Miss Paradis de participer à l’une ou l’autre chanson pour les lyrics ou la musique.

Mais venons-en au contenu. Première constatation. Il devrait permettre à Vanessa d’élargir son cercle d’adeptes. Dès la première écoute, l’auditeur est entraîné dans un univers bigarré, fruit d’un mélange de pop, de rock, de blues, de r&b, de reggae et de chanson française. Depuis le single et titre maître aux accents subtilement motownesques (Supremes ?) au reggae « La mélodie », en passant par l’allègre (cette basse !) « Chet Baker », le ludique et dansant « Dès que je t’vois », le bluesy et languissant « Les piles » (en duo avec M) et ‘nightclubbien’ « Les revenants », le minimaliste (piano et voix) « Junior suite », l’insidieusement country « Irrésistiblement », la ritournelle intimiste « Jackadi » ou encore l’enlevé « La bataille ». Tous les titres accrochent instantanément l’oreille. 

En dehors d’une promotion accrue (et cela reste un euphémisme), des leçons semblent avoir été tirées de l’échec de « Bliss ». Cet album-ci semble bien plus abouti, et on sent une réelle alchimie entre M et Vanessa Paradis. Pour preuve Mathieu Chédid accompagnera l’ex-lolita tout au long de la trentaine de dates prévues pour sa tournée. A suivre donc.

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The Format

Dog problems

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Vous êtes à la recherche du chaînon manquant supposé relier Belle and Sebastian, The Thrills et Arcade Fire ? Ne vous cassez plus la tête, The Format est la pièce manquante de ce puzzle. Habillé d’une pochette cartonnée assez élégante (des chiens, découpés soigneusement et superposés), leur « Dog problems » donne franchement l’envie d’être découvert.

Pourtant l’entrée en la matière est plutôt laborieuse. A cause de la compo intitulée « Matches » et puis de l’interminable « I’m actual ». Après ce début loupé, la plaque prend un virage à 180°. « Time bomb » opère ainsi un savant mélange entre percussions, violoncelle et autres cuivres. Savoureux ! « She doesn’t get it » se révèle encore plus pop et abordable. Un single potentiel. A cause de sa durée (3’50) et de son refrain contagieux. Et au plus on avance dans le disque, au plus on rencontre de bonnes surprises. « Pick me up » et ses guitares plus tranchées évoquent Superchunk (NDR : curieux, le quatuor issu de Chapel Hill avait sorti un album intitulé « Come pick me up » en 1999). Le titre maître épouse un ton franchement cabaret. On se rend alors compte que ce groupe a le don de passer d’un style à l’autre, tout en continuant à maîtriser son sujet. Et les cinq dernières plages en sont la plus belle illustration. Les références des formations susvisées prennent tout leur sens et au final on se demande si on ne vient pas de faire une découverte. Une chose est sûre, ce quintet issu de l’Arizona gagne à être connu et découvert en live.

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Cadillac

Magnetic City

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A l’instar de Madrugada, Cadillac nous vient de Norvège. Un quatuor responsable de trois albums à ce jour. « Magnetic City », son troisième, a été enregistré aux States, dans le Connecticut, sous la houlette de Rich Robinson, le fidèle producteur des Black Crowes. Un opus qui fait la part belle au métal. Mais un métal qui ne manque ni d’originalité, ni de groove, lorgnant même parfois vers le post punk voire la cold wave. Et la reprise d’« Arabian knights » de Siouxsie & The Banshees en est la plus belle illustration. Mais encore le titre maître, plage ténébreuse au cours de laquelle Per Borten emprunte les inflexions de Paul Banks, le chanteur d’Interpol. Car en général, le timbre vocal de Per est plutôt rauque et lorgne manifestement vers celui de Josh Homme. Et puis « Side by side », un morceau qui évolue dans un registre fort semblable. Sans oublier le titre final, « Morning star », hanté par des chœurs spectraux et surtout caractérisé par un riff de guitare à la fois meurtrier et envoûtant. Cet art du riff est d’ailleurs une des forces de Cadillac. Rappelant tour à tour Led Zeppelin, At The Drive In ou Queens of The Stone Age. Mais aussi la ligne de basse grondante, viscérale, menaçante, réminiscente du défunt et mythique groupe australien Hunters & Collectors. C’est d’ailleurs aux Antipodes que Cadillac semble avoir puisé le reste de son inspiration. Et en particulier chez Hoodo Gurus et les New Christs. Leur intensité électrique peut ainsi se révéler tour à tour menaçante, malsaine, féroce, frénétique, sordide, malveillante, sauvage, chatoyante ou contagieuse. Vous comprenez dès lors mieux pourquoi leur musique libère un groove aussi phénoménal. Seul « Michael Francis », superbe compo par ailleurs, frôle l’univers énigmatique de leurs compatriotes, Madrugada. Une excellente surprise !

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The Bluetones

The early garage years

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Fondée en 1994, cette formation londonienne était appelée à devenir aussi notoire que les Oasis, Blur, Pulp, Supergrass et consorts. La britpop était alors à son apogée. Responsable d’un hit single en 1995 (« Slight Return »), puis d’un excellent album l’année suivante, « Expecting to Fly Slight Return », The Bluetones a pourtant fait illusion jusqu’en 1998, moment choisi pour sortir leur second opus, « Return To The Last Chance Saloon », caractérisé par ses effluves mexicains. Et puis le combo a vécu une longue traversée du désert ponctuée de trois elpees studio, passés complètement inaperçus. Sauf, sans doute, pour les inconditionnels. Faut dire qu’en s’obstinant à pratiquer le même style musical, le quatuor ne pouvait que végéter dans la zone crépusculaire de l’underground. Cooking Vinyl vient de les repêcher. Et de les signer. Le grand retour ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, la formation insulaire nous propose une sorte de best of avant l’heure, réunissant des démos inédites, des raretés et même trois plages enregistrées ‘at home’, à leurs débuts. Dont la version 7 inches du fameux « Slight return ». Et puis des petites pop songs contagieuses comme « Are you blue or are you blind » ou encore « Time and again ». Le son n’est pas toujours de très bonne qualité, mais le résultat donne une bonne impression du style pratiqué par les Bluetones, il y a maintenant plus d’une décennie. Qui a dit c’est daté ?

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Jullian Angel

Life was the answer

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Ce “Life was the answer” nous réserve quelques surprises! La guitare sèche et l’irrésistible voix de Jullian Angel constituent les deux éléments dominants de cet opus distribué par le label indépendant Another Record. Les plages baignent au sein d’une atmosphère paisible, planante mais jamais soporifique. En effet, l’artiste a le don de nous transporter dans des univers aériens susceptibles de stimuler le corps et l'esprit sans pour autant verser dans une mystique inaccessible. Et puis les accents rock d'un “Born on the seventh day” ou d'un “Fragments” subliment le timbre de Jullian Angel, évoquant celui de Jeff Buckley. Si les morceaux imprimés sur un rythme plus soutenu s’avèrent les plus brillants, l'exercice difficile de la chanson à la mélodie intimiste sur fond de guitare semble ne pas être vain. Surtout à l’écoute de “Some dead survive”. L’œuvre s'essouffle en fin de parcours mais n'en reste pas moins un moment très agréable à traverser...

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Weedeater

God Luck and Good Speed

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Le sludge metal semble avoir le vent en poupe ces derniers temps ! Après la claque engendrée par le nouvel album de Rammesses et le récent engouement inattendu pour l’ensemble de l’œuvre d’Electric Wizzard, dont on s’arrache les albums sur le net, voici de nouveaux drôles d’oiseaux dont on entendra le ramage au-delà des frontières de leur Caroline du Nord. Notons tout d’abord que c’est Steve Albini  (Nirvana, High On Fire…) qui a pris place derrière les consoles pour donner un son à « God Luck and Good Speed ». Imaginez l’importance de cette collaboration pour un groupe de sludge, courant sous médiatisé et dont les géniteurs ont pour noms Eyehategod, Cluthc ou Crowbar. Au niveau des textes, tout ou presque tourne autour de ‘l’herbe qui fait rire’. Musicalement, imprimé sur un mid tempo, le son bien crade dégouline de disto. Plébiscités par Jello Biafra et les membres de Mastodon, les trois lascars de Weedeater ont écumé durant le printemps dernier, les clubs les plus sordides de Californie, en ouvrant pour The Sword, The Hidden Hand et même pour Corrosion of Conformity ! Du bien gras arrosé de bourbon et de chili con carne. La bio précise : à conseiller aux fans de Buzzoven, Orange Goblin, ZZ Top et Electric Wizard. Nous approuvons !

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TK Webb

Phantom Parade

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New York nous a déjà offert quelques surprises intéressantes sur le plan du blues ; d’ailleurs personne n’a oublié l’ogre Popa Chubby, pape du blues-rock de la Grosse Pomme ! Du côté du Lower East Side, TK Webb évolue dans un style totalement différent. Après l’unanimement acclamé « KCK » paru sur le label indé The Social Registry en 2005, il poursuit son œuvre loin des longues démonstrations instrumentales lors d’un second elpee inclassable, fruit d’un mélange de folk et de blues rugueux. Jouissant d’une excellente section rythmique, les compositions reposent sur des rythmes extrêmement laid-back, soutenus mais très ‘cools’, lents mais au sens ‘lancinant’ du terme. Un style de jeu souvent négligé aujourd’hui…

D’un point de vue vocal, TK Webb nous épargne les grotesques imitations de Howlin’ Wolf auxquelles se livrent beaucoup de bluesmen blancs ; sa voix un peu haut perchée a quelque chose de ‘dylanesque’, à l’instar du morceau « Lesser Dude » qui n’aurait pas dépareillé sur l’album « Highway 61 Revisited » ; mais lorsqu’il s’attaque au blues aride comme sur « Wet Eyed Morn », celle-ci se fait soudain rocailleuse et usée, comme tout droit sortie d’un gosier du Mississippi.

Aucune surproduction mais une orchestration d’une grande finesse (les touches fantomatiques de lap steel sur « Phantom Parade, le piano de « Lesser Dude »…) Au final, un résultat inclassable et coloré, beaucoup de talent et de l’authenticité à revendre. Une musique de cœur et de tripes.

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