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Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

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Shaka Ponk - 14/03/2024
Chroniques

Two Gallants

The scenery of farewell

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Après le succès de l’album « What The toll tells » et une tournée de près de 200 dates en 2006, Adam Fontaine et Hyde Edneud gravent sur « The scenery of farewell » une petite, mais convaincante, collection de chansons acoustiques. Sur scène, les Californiens sont accompagnés d’Anton Patzner (violon), Jackie Perez Gratz (violoncelle) et Chico Tunney (contrebasse). La rage électrique, survoltée, est ici mise de côté au profit d’un dépouillement fascinant. D’emblée, « Seems like home to me » donne le ton : sombre. Le chant est déchiré, les chœurs brisés, la batterie discrète soutient un violon en deuil. S’ensuit « Lady », morne plainte, amère et mélancolique, douloureusement sublime. Si « Up the country » puise son héritage chez Springsteen époque « Nebraska », les Two Gallants se livrent à de beaux échanges vocaux sur « All your faithless loyalties ». Enfin, introduit par un harmonica accablant, « Linger on » est une perle d’émotions, simple et captivante au long de ses huit minutes. Signé sur le label Saddle Creek (Conor Oberst, alias Bright Eyes), le duo révèle en cinq titres la splendeur d’un renouveau folk : introspectif et mélancolique, obscur et magnifique. Et s’ils croisaient le diable, ils lui donneraient cet EP en échange de leur âme. Jolie offrande pour patienter jusqu’à la sortie du troisième opus, prévu pour septembre.

 

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Sugar Ray Norcia

My life, my friends, my music

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Trente ans plus tôt Ray Norcia se produisait déjà à Rhode Island. Il y drivait les Blues Stompers en compagnie du percussionniste Neil Gouvin. Quelque temps et une page d'histoire plus tard, on le retrouve chez les Bluetones auprès du guitariste Ronnie Earl Horvath, du bassiste Mudcat Ward et du pianiste Anthony Geraci. Cette formation aura le privilège d’épauler régulièrement le légendaire harmoniciste Big Walter Horton. Mais également bien d'autres célébrités du style. Ronnie Earl quitte la Bluetones et rejoint le Roomful of Blues. Quelques années plus tard, Sugar Ray en personne rejoint le big band. Il y assurera le rôle de chanteur/harmoniciste entre 1991 à 97. Mais entre-temps, il retrouve Ronnie Earl et ses Broadcasters qui décident finalement de revenir à leur patronyme des Bluetones. D'ailleurs, au début de ce nouveau siècle, il ressuscite les Bluetones. La formation est signée par le label Severn et aligne quelques excellents elpees : "Rockin' Sugar daddy" en 2001, un opus éponyme en 2002 et "Hands across the table" en 2005.

Le big band au grand complet ouvre les hostilités. Sugar Ray chante "Oh, babe". Sa voix libère un maximum de swing. L'artiste est soutenu par des cuivres qui ont fait et font toujours la notoriété de Roomful of Blues : Doug James au sax baryton, Greg Piccolo au sax ténor, Bob Enos à la trompette et Carl Querfuth au trombone. De la pure dynamite ! Mudcat Ward secoue sa basse acoustique devant la machine à rythme métronomique de Neil Gouvin tandis qu'Anthony Geraci se déchaîne sur ses 88 touches d'ivoire. Norcia chante alors son "Little green talking frog". Puissamment et nonchalamment. Les cordes inévitables d’un seigneur se détachent face au mur de cuivres : celles de Duke Robillard en personne. Les lumières sont tamisées. Sugar est inspiré pour chanter, tel un crooner, "I want to be with her". Ce titre lent semble s’échapper d’un bar nocturne. Signée Dany Bartholomew, cette compo est parfaitement rendue, tout en finesse et délicatesse. Le sax de Piccolo et les cordes de Duke nous nous transportent jusqu’à l’extase! La première partie de ce set, accordée lors de ce festival sous la forme du big band, s’achève par "You better change your ways". Mr Robillard se retire sur la pointe des pieds pour laisser entrer son jeune collègue ‘Monster’ Mike Welch. Les cuivres s’accordent également une petite pause. Sugar Ray sort de sa poche son harmonica. Et quel bonheur! Il attaque "Money taking mama" sur un bon rythme. Geraci est très à l’aise au piano. Ray retrouve les grands jours des Bluetones et démontre son immense talent de souffleur. C'est le pied! Ray chante aussi remarquablement. Sa puissance est naturelle. Pas très éloignée de Kim Wilson. Et il le démontre tout au long de "Shut your face". Les cuivres opèrent leur retour. Carl, Doug et Bob ne tiennent plus en place. Ce qui a le don d'inspirer Mike Welsh dont l’envol dans le jump, style tellement prisé de nos jours, est remarquable. Très respectueux de son auteur, en l’occurrence un certain Sonny Boy Williamson II, Ray prend plaisir à interpréter "I don't know". Mr Norcia a écrit "No sorrow no more" dans un registre proche de Sonny Boy. Ray en remet une solide couche en soufflant rageusement dans sa musique à bouche. Et pourtant, l’accompagnement est acoustique et le rythme décontracté. Bon blues classique, "The last words of a fool" permet à la guitare de Welsh de se libérer. Norcia laisse repartir le jeune guitariste talentueux après lui avoir confié les rennes sur "Do you remember?", un dernier blues très roots au cours duquel il nous démontre que manifestement, son principal inspirateur est bien Rice Miller, Sonny Boy II. Duke Robillard et les cuivres rappliquent une dernière fois pour participer aux quatre plages finales. L’ambiance cabaret envahit doucement "Think it over again". Ray se met à nouveau dans la peau d’un crooner pour interpréter "I like my baby's pudding". L’atmosphère baigne intensément dans le swing. Indubitablement, c’est un chanteur d'envergure. "Until the real thing comes along" clôt cet opus de classe, mais dont le climat semble emprunté à une autre époque…

 

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Predominant Lunatics

Thirteen lost souls

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Responsable d’un mini album 7 titres en 2003 (« Hoping for dusk »), ce quatuor helvète nous propose son premier opus. Découpé en treize titres, « Thirteen lost souls » ( !?!?!?) a bénéficié du concours de Tony Harris (Sisters of Mercy, REM, The Clash, The Fall) au mixing et surtout de l’infrastructure de ses studios à Londres ; et puis de Ray Staff à la masterisation, un exercice de style qu’il avait notamment accompli, dans le passé, pour Bowie, Muse, Nick Cave, Led Zeppelin ou encore les Stones. Mélangeant post punk, prog et pop, la musique de Predominant Lunatics souffre malheureusement du chant un peu trop limite de Marco Finsterwald tout en adoptant un style qui n’avait jamais permis à Siglo XX (une formation issue de Genk qui n’est jamais parvenue, même après une reformation décrétée en 2003, de sortir de la zone crépusculaire de l’underground belge) de faire la différence. Et pour votre info, sachez que Danny Mommens de Vive La Fête à réalisé un remix pop de « Cosmic Trip », un exercice de style qui figure sur le single du même nom. 

 

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Peter Karp

Shadows and cracks

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Ce chanteur/compositeur/guitariste/claviériste partage son existence entre Nashville et le New Jersey. En 2000, il a enregistré un elpee en public : "Live at the American Roadhouse". Un opus suivi par "Roadshow" en 2002 et "The turning point" en 2004, ce dernier bénéficiant du concours de l'ex-Bluesbreaker et Rolling Stone, Mick Taylor. C’est d’ailleurs à cette époque qu’ils tourneront régulièrement ensemble. Ce n’est pas à vrai dire un pur bluesman. Il qualifie d’ailleurs sa musique de ‘rootsy americana blues’, un subtil mélange de folk, de blues et de funk dispensé avec l'énergie du rock. Peter a écrit les douze plages de cette œuvre.

Le disque démarre en force par "Goodbye baby", dans un style roots qui le caractérise. Cette plage accroche instantanément l’esprit. A cause de son refrain contagieux. La voix et le style évoquent le Dylan d'une certaine époque. L'accompagnement est sobre. Joué par Mr Karp en personne, l'orgue Hammond B3 se pose à l’avant-plan. Peter a le don d'ubiquité, puisqu’au même moment, il se réserve un excellent solo de guitare. Il s'assied derrière le piano pour attaquer "Air, fuel and fire", un boogie blues imprimé sur un rythme très soutenu. Le talentueux harmoniciste Dennis Gruenling et le guitariste Dave Malachowski (il a joué naguère en compagnie de Commander Cody et Savoy Brown) mettent le nez à la fenêtre avec beaucoup de panache. Autre compo séduisante, "All I really want" baigne au sein d’une atmosphère country assez allègre. L'orgue, la mandoline et la pedal steel dominent parfaitement leur sujet. Le climat vire franchement au ‘country honky tonk’ tout au long de "Rubber bands and wire". Tim Carbone fait vibrer adroitement et audacieusement son violon. Personnellement, je le préfère lorsqu'il aborde des thèmes bluesy. A l’instar de "Dirty weather". Sa voix légèrement cassée évolue au sein de cette atmosphère décontractée entretenue par les cordes de l'impressionnant Popa Chubby. Ce dernier produit cette plage ainsi que deux autres, dont le titre maître. Un fragment imprimé sur un tempo très enlevé et observant un savant dosage entre la slide acoustique de Karp et le sitar électrique du Popa! Peter insuffle un rythme entraînant à "I ain't deep". La bonne humeur règne tout au long de ce morceau parcouru par les cordes du gros Chubby. L’opus recèle d’autres excellents moments. Et en particulier "I understand", un blues étincelant caractérisé par ses changements de rythme et stimulé par l'harmonica chromatique de Gruenling ainsi que la slide de Peter. Dernière surprise, il emprunte quelques inflexions au vieux Dylan sur les rythmes syncopés de "The lament". Il tapote sur son piano à la manière d'un Professor Longhair face à l'orgue de Garth Hudson. Le vétéran du Band doit alors se remémorer de bien bons moments. C’est dans ce même style, inspiré par la Nouvelle-Orléans, qu’il aborde "Strange groove". Il bénéficie, pour la circonstance, du concours des percussions solides de Mike Catapano. Enfin, "Runnin'" constitue, incontestablement, une des meilleures plages de l’opus. Les guitares débridées et tellement mélodiques de Peter se conjuguent alors parfaitement avec la lap steel de Buck Dilly. Et ce musicien particulièrement intéressant peut encore nous surprendre. Il est seul et s’accompagne uniquement à la guitare pour interpréter l’émouvant "The grave". Un excellent album !

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Goon Moon

Licker’s last leg

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Curieux! Curieux qu’un projet réunissant des musiciens aussi branchés sur le metal réalise un opus aussi expérimental et mélodique. Au sein duquel ce metal n’est guère mis en évidence. Un projet issu de la rencontre entre Jeordie White (alias Twiggy Ramirez pour Marilyn Manson et bassiste de Nine Inch Nails) et Cris Goss (impliqué chez Masters of Reality, il est mieux connu pour avoir produit ou coproduit des œuvres de Mark Lanegan, Kyuss, Queens Of The Stone Age ou encore Melissa Auf Der Maur) auquel ont notamment participé Josh Freese (The Vandals, A Perfect Cicle, Nine Inch Nails), Josh Homme (QOTSA) et Dave Catching (Eagles of Death Metal, Mondo Generator). Faut dire qu’ils ont mis 5 ans pour le terminer. Un disque baroque, énigmatique, balayé par de multiples courants musicaux et qui ne manque pas de groove ! Ainsi, plage s’étalant tout au long de ses 10 minutes, « The golden ball » semble hanté par les spectres des Mothers of Invention de Frank Zappa ainsi que Dr Hook & The Medecine Show. Tout comme « Hardcore Q3 ». Imprimé sur un mid tempo blues, « An autumn that came to soon » aurait pu naître d’une hypothétique rencontre entre Wolfgang Press et Todd Rundgren (ces vocaux diaphanes !) Hymnique, « Lay down » évoque autant QOTSA qu’Arcade Fire. Truffée d’effets spéciaux, « Every Christian lion hearted man will show you » est une cover des Bee Gees probablement réalisée sous acide. L’esprit démoniaque de Marylin Manson s’incruste parfois insidieusement au cœur de l’une ou l’autre compo ; mais en général, il se fond rapidement dans l’ensemble. On retiendra cependant encore l’excellent « Pin eyed boy », dont les sonorités de guitares tintinnabulantes me rappellent « Dear Prudence » des Beatles alors que la chanson baigne manifestement dans un climat ténébreux, proche d’un Jesus & Mary Chain. Un « Apple pie » caressé de percus légèrement latinos et raffiné de chœurs célestes. Le garage (Strokes sous son aspect le plus sale, le plus malsain ?) « Balloon ? ». Et enfin « Tip Toe », un morceau qui aurait pu figurer au répertoire de Deerhoof… Renversant !

 

 

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Chris Connelly

The Episodes

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Musicien écossais émigré aux Etats-Unis depuis de longues années, Chris Connelly possède un impressionnant curriculum vitae. Il a joué chez Ministry, Revolting Cocks, Damage Manual (en compagnie de Jah Wobble) et officie encore dans le ‘all-star band’ Pigface. « The Episodes » n’a pourtant rien en commun avec le bruit et la fureur auxquels ces formations nous ont habitués. Cet album solo (dernier en date d’une longue série) est en fait largement acoustique. Ce qui ne l’empêche pas d’expérimenter les formats et les sonorités. Connelly s’est associé à Tim Kinsella (leader de Joan of Arc) et Ben Vida (du groupe expérimental Town and Country) pour concocter cette œuvre au combien étrange. Certains titres ont même été enregistrés en plein air au bord du Lac Wandawega, dans le Wisconsin. Sept plages partagent cet opus. Sept titres qui s’étalent très souvent au delà des huit minutes et où les repaires de l’auditeur sont mis à rude épreuve. On démarre par le magnifique « Mirror Lips », ballade lysergique où se télescopent guitares folk, congas, batterie jazz et vibraphone, dans un esprit très proche du free jazz de Pharoah Sanders ou Alice Coltrane. Le reste du disque s’aventure dans l’expérimental. On a droit à d’étranges mélopées tribales où la voix de Connelly (très proche de celle de Bowie) hésite entre le calme et la tempête. Long blues disloqué, « The son of empty Sam » est amorcée par un chœur inspiré des moines bouddhistes. Rappelant les premiers travaux solos de Nick Cave, cette plage finit par changer de cap. Elle laisse ainsi place aux chuchotements des musiciens avant de reprendre par des accords de guitare sèche qui retournent au thème initial. Mélopée de neuf minutes, « Every Ghost has an Orchestra » est presque entièrement profilée sur un seul accord de guitare. Elle est traversée de quelques variations mélodiques et caractérisée par un son aigu réminiscent du passé ‘noisy’ de Connelly. Le reste est à l’avenant : éprouvant (surtout les onze  minutes cacophoniques de « Henry vs. Miller »), triste et désespéré. Néanmoins, ce folk apocalyptique jouit d’un charme vénéneux qui le rapproche des travaux de David Tibet, Scott Walker et des premiers essais de Nick Cave & the Bad Seeds. Plongez-y, mais n’oubliez pas de remonter, de temps à autre, pour prendre un peu d’air.

 

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Buffalo Tom

Three easy pieces

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Le dernier album du trio bostonien remontait à 1998. Deux compiles étaient cependant sorties entretemps. Tout d’abord « Asides » en 2000. Et puis « Besides » en 2002. Des recueils qui ressemblaient davantage à un épilogue… Une impression accentuée par les projets personnels développés par Bill Bill Janovitz et Chris Colbourn. Le groupe a donc décidé de repartir en tournée et puis surtout d’enregistrer un nouvel opus. Et Bill, le chanteur/guitariste nous en explique les raisons dans une interview a accordée récemment à Musiczine. Bref, ce « Three easy pieces » est une bonne nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui apprécient le ‘college rock’ de Buffalo Tom. Car sur les 13 titres de cet opus, on y retrouve de solides chansons rock composées dans l’esprit de « Let me come over », de « Sleepy eyed » ou encore de « Smitten ». Des mélodies contagieuses voire hymniques soulignées par le timbre rocailleux de Bill ou limpide de Chris. Parfois même concédées en duo. En outre, Chris se réserve le lead vocal sur près de la moitié des titres. Dont la ballade dominée par le piano, « Pendleton ». Et puis un « Hearts of palm » empreint d’une grande mélancolie. Cependant, dans le style, la meilleure compo clôt cet album : « Thrown ». Climatique, épique, bénéficiant du concours de Tim Obetz à la guitare steel, elle nous replonge dans l’univers d’un autre Buffalo : Springfield. Une intensité blanche que B.T. consomme sur un mid tempo tout au long de « Lost downtown », mais dans l’esprit de Paul Westerberg…

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Blktop Project

Blktop Project

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L’histoire de Blktop Project débute en 2002. Tommy Guerrero, Ray Barbee et Matt Rodriguez sont surtout connus et depuis belle lurette pour leur qualité à rider le bitume, à rentrer des figures impossibles sur des planches roulantes souffrant le martyre, et pour leurs drops incessants de vert’ impressionnantes. Ces gaillards-là sont nés sur un skate et ne savent faire que ça. Pas si sûr ! Ils touchent aussi un peu aux instruments, et tournent dans des petits groupes. Il faut croire que le bois leur réussit. Un célèbre magazine spécialisé dans cette discipline urbaine leur propose d’emprunter la Blues Highway allant de Chicago à New Orleans. Traversant les Etats en roulant à sa guise, le bus qui les conduit de ville en ville est aménagé en petit studio 4 pistes. A chaque arrêt, les lascars s’adonnent à leur job/loisir (biffez la mention inutile) préféré et se retrouvent le soir dans leur chambres d’hôtel pour développer ce projet musical intitulé : Blktop (bitume en anglais). L’enregistrement les amuse et, à leur retour, malgré son amateurisme, il récolte un franc succès. Trois ans plus tard, enfilant depuis leur premier coup de gratte, leurs propres projets musicaux, les trois amis se réunissent et invitent deux skaters et musiciens de renom, pour compléter leur line up : Doug Scharin et Chuck Treece. Tout ce beau petit monde rentre en studio et réenregistre calmement les compositions initiales. On compare souvent le skate au trash skaterock ou rock californien ; jadis, le hardcore (NY et Straight Edge) trouvait en son sein, nombre de figures emblématiques du circuit pro. Ce temps est révolu. Sur l’esprit de « Pow », « Groove Holmes » ou « In 3’s » de l’excellentissime album « Check your Head » des Beastie Boys, Blktop se la joue rythm & blues et construit des ballades complètement instrumentales. Elles glissent comme une roue sur un sol lisse : sans accrocs ni perte de vitesse. Succulent à souhait, l’esprit chill-out de l’album est élevé en qualité quand surgissent des titres comme « Beans For Breakfast », « Miles & Miles » ou « Blkwater blues ». Ils donnent l’envie de prendre la route à son tour et parcourir le même chemin que ses créateurs. Très sympa, loin d’un professionnalisme pointu, ni vraiment novateur, cet opus devrait ravir un public cool, un brin nonchalant. C’est signé chez Galaxia, un vivier d’artistes roulants capables de se reconvertir dans la discipline artistique musicale.

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Belone Quartet

Les prémices de la béatitude naissent de l’amertume

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Belone Quartet ne réunit pas quatre musiciens, mais bien deux : Benjamin Nerot (The Healthy Boy) et Antoine Bellager (ex-Margo, Eric Castel, Zone Blanche, Belilomi). Né en 2003, ce duo nantais est manifestement influencé par la cold wave. Cure (époque « Faith ») et Joy Division en tête. Par l’électro pop, également. Depeche Mode, of course. Et puis par l’electro indus. De Trisomie 21, notamment. Egalement un groupe français, mais issu de Denain, près de Valenciennes. Dans l’univers contemporain, Belone Quartet partage également certaines affinités avec Black Heart Procession. Tout un descriptif qui devrait vous permettre de vous faire une petite idée de la musique dispensée par cette formation. Ténébreuse, mélancolique, climatique, hypnotique, elle est souvent proche de l’envoûtement avant de sombrer, à mi-parcours, dans une certaine lassitude, pour ne pas dire une lassitude certaine. Dommage, parce que des titres comme le noisy « I want it to go », le lancinant et tourmenté « Desert » (Jarboe ?) sur lequel vient se poser la voix mystérieuse de la chanteuse de Mansfield TYA, Julia Lanoe, ou encore l’électro punk survolté (dans sa première partie) « Crazy », réminiscent de The Rapture tiennent bien la route. Et ne laissent jamais supposer une suite aussi inconsistante…

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Zeph & Azeem

Rise Up

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Ces deux trentenaires semblent ne pas vouloir grandir. Peut-être est-ce par volonté de ne pas oublier, de ne pas s’éloigner de l’excellente qualité du hip hop des 80’s que le duo Zeph & Azeeem s’est associé. Deux personnages chaussés de ‘stan smith’, vêtus de costards noirs et coiffés de chapeaux de mafioso, tels leurs maîtres Run DMC de la belle époque. Dj Zeph, MC et producteur, propose une ribambelle de mixes comme terrain de jeu au slammeur fou Azeem. L’association d’idées et de respects pour leurs ‘ancêtres’ pousse notre petit duo à parcourir des sons à la fois familiers pour les auditeurs de leur âge, et super toniques pour réunir les générations restantes. Un son connu mais qui charme par ses beats élastiques, ethniques et carrément tranchés version mille feuilles. Originaires de San Francisco et plus précisément de la Bay Area (cette zone mythique du hip hop a enfanté DJ Q-Bert, Mix Master Mike et Mac Dre, entres autres), Zeph & Azeem métissent le reggae en le filtrant à travers des sonorités plus actuelles tout au long de « Time To Wake Up », font pleurer l’accordéon sur l’extraordinaire « Play The Drum » et relookent le disco en citant De La Soul ou Run DMC sur « Alpha Zeta ». C’est le label OM Hip Hop (Ladybug Mecca, Strange Fruit Project, E Da Boss,…) qui a signé nos lascars. Ces derniers profitent de trois morceaux pour s’associer avec quelques potes (dans leur jargon, on appelle ces interventions des featurings) tels Luv Fyah, Tut & DJ Teeko, entre autres... Le ton de l’elpee est bon enfant, sans message agressif, sans bombasses qui se déhanchent pour nous faire sortir les yeux des orbites. « Rise Up » emballe vite une ambiance, et vous incitera à remuer inconsciemment la tête pour battre la mesure. Amis trentenaires vous y retrouverez un parfum connu. Pour les plus jeunes, louper cet album équivaudrait à passer à côté d’un condensé d’influences qui servent actuellement la cause de pas mal de groupes beaucoup moins intéressants que ce duo.

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