A moins d’être allergique à télé ou de ne jamais allumer votre radio aux heures de grande audience, impossible d’échapper à la promotion consacrée à cet opus. Il faut bien avouer que la campagne de médiatisation réservée à son précédent avait été plutôt discrète. Cause à effet ? Une chose est sûre, « Bliss » avait essuyé un cuisant échec. Pourtant, hormis le single détestable « Commando », ce disque auquel avait déjà collaboré Mathieu Chédid, recelait certaines qualités, et avait finalement injustement été boudé par le grand public.
Pour ce « Divine Idylle» la donne a changé. Oui, bien sûr, la pochette est moche. Enfin, c’est ce que le commun des mortels doit penser. Un portrait de la chanteuse peint pas Johnny Depp (il aurait pu s’abstenir…) Mais si on prend la peine de consulter le livret, la surprise est bien plus agréable. Il est à la fois sobre et chic. Et Vanessa Paradis a eu raison de faire une nouvelle fois confiance à Jean-Baptiste Mondino, pour la photo centrale. En outre, une touche de légèreté est apportée en fin de booklet par un portrait, brossé pour la circonstance, par sa petite fille Lily Rose.
Vanessa Paradis a donc reçu le concours de M, déjà présent lors de la réalisation de « Bliss ». Il a produit l’opus. Et puis de musiciens talentueux tels que Patrice Renson, Albin De La Simone et Jérôme Goldet. Elle a égalent bénéficié de la collaboration de quelques paroliers : Brigitte Fontaine, Franck Monnet, Thomas Fersen, Alain Chamfort, Jean Fauque et à nouveau De la Simone. Ce qui ne pas empêché Miss Paradis de participer à l’une ou l’autre chanson pour les lyrics ou la musique.
Mais venons-en au contenu. Première constatation. Il devrait permettre à Vanessa d’élargir son cercle d’adeptes. Dès la première écoute, l’auditeur est entraîné dans un univers bigarré, fruit d’un mélange de pop, de rock, de blues, de r&b, de reggae et de chanson française. Depuis le single et titre maître aux accents subtilement motownesques (Supremes ?) au reggae « La mélodie », en passant par l’allègre (cette basse !) « Chet Baker », le ludique et dansant « Dès que je t’vois », le bluesy et languissant « Les piles » (en duo avec M) et ‘nightclubbien’ « Les revenants », le minimaliste (piano et voix) « Junior suite », l’insidieusement country « Irrésistiblement », la ritournelle intimiste « Jackadi » ou encore l’enlevé « La bataille ». Tous les titres accrochent instantanément l’oreille.
En dehors d’une promotion accrue (et cela reste un euphémisme), des leçons semblent avoir été tirées de l’échec de « Bliss ». Cet album-ci semble bien plus abouti, et on sent une réelle alchimie entre M et Vanessa Paradis. Pour preuve Mathieu Chédid accompagnera l’ex-lolita tout au long de la trentaine de dates prévues pour sa tournée. A suivre donc.