Codeine réédité, reformé et reparti en tournée…

Écoutez la poésie sombre de Stephen Immerwahr, les guitares chantantes de John Engle et les percussions glaciales de Chris Brokaw, et imaginez la neige qui tombe. Le son, qui caractérise le sous-genre slowcore de l'indie-rock, est si glacial, si précis et si…

logo_musiczine

Qu’est-ce que c’est ? Bandit Voyage !

Bandit Voyage est né un soir dans la mythique salle du Sugar Shake à L.A., dans le cadre de la fête mexicaine du Cinco de Mayo. Anissa Cadelli et Robin Girod forment depuis ce duo aventureux, sans limite musicale si ce ne sont celles de leurs goûts. Explorant…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Chroniques

Ponoka

Hindsight

Écrit par

Ponoka est le nom d'une de ces petites bourgades canadienne où les tracteurs sont rois... Profondément rural, l'endroit a apparemment marqué certains esprits puisque l’ensemble qui nous intéresse dans cette modeste chronique en porte le nom. Fondé par un Hollandais -il a vécu toute son enfance dans ce coin reculé d'Amérique du Nord-, Ponoka est composé de six membres et pratique une pop indépendante assez bien construite. Se revendiquant de Pavement, des Lemonheads ou encore de Sparkelhorse, le combo possède effectivement une capacité mélodique facilement identifiable, même s'il nous semblerait plus judicieux de se tourner du côté de Nada Surf pour trouver comparaison mieux ajustée... La musique de Ponoka est en effet un peu trop calibrée FM pour soutenir la comparaison avec les trois premières formations citées...

Cependant, « Hindsight » se révèle parfaitement recommandable. Les compositions garnissant le premier effort de nos nouveaux amis d'outre-Moerdijk sont en effet franchement agréables et se révèlent même très efficaces en certaines occasions. « September », jolie ballade agrémentée d'harmonica, accompagnera agréablement un petit déjeuner mélancolique... Quant à « See you around », ce titre est un véritable tire-larmes pour tout individu ayant déjà vécu les affres d'une histoire sentimentale qui s’est achevée en eau de boudin...

 



Rating

Nick Warren

Global Underground : 030 - Paris

Écrit par

DJ anglais originaire de Bristol, Nick Warren signe une fois de plus un album –double !– chez ses amis du Global Underground (Unkle, Sharam, Dark Globe, etc.). Véritable pilier et référence de l’écurie, il figure au top 10 des DJ’s mondiaux. En outre, il affiche une qualité musicale à l’image de son portrait : ‘so british’ et flegmatique. Gourou de la house, il est suivi par un nombre croissant d’adeptes, louant la grâce et le talent du Maître. La facilité de coller ses doigts sur les vinyles peut être considérée comme un label de qualité mais ne finissent-ils pas par s’user à force de gratter les sillons ?

« GU30-Paris », le bien nommé, réunit 24 morceaux tout à fait fluides et bien proprets. Tout se mixe et se suit sans anicroche. Le premier volet propose 11 compositions plus aériennes, les 13 suivantes un beat ‘clubbing’ un peu plus soutenu. L’artiste se produisant en toute décontraction dans de petits clubs, en festival ou en studio semble survoler « Paris » sans vraiment marquer de tournant à l’album. Les mélodies se goupillent bien, tout semble bien calculé, voire même un peu trop à nos yeux (devrais-je dire oreilles ?) Aucune action pertinente ne vient pousser l’ensemble vers le haut. On ne se sent pas lésé, il n’y a ni mauvaise ni bonne surprise ; bref l’écoute de la première partie de ce disque se révélera certainement intéressante pour animer les soirées ‘chill’, pourvu que l’on ai pris le soin d’emporter un bon bouquin, et lors de la seconde permettra d’égayer la soirée de quelques potes grignotant des chips. De là à s’extasier… bof !

Rating

Jess Klein

City garden

Écrit par

Elle tourne, elle tourne, la jolie Jess Klein… Depuis 1998 et la sortie d’un premier album autoproduit intitulé « Wishes Well Disguised », elle ne fait d’ailleurs que cela. Douée d’une voix chaleureuse et tendrement sensuelle, elle nous offre pratiquement un album par année… Son nom ne vous dit rien ? Normal : ses œuvres ne sont pas toujours distribuées chez nous, au grand dam de ses admirateurs. Bercée dans le folk, cette Américaine a pourtant tout pour plaire ; et ce « City Garden » en est une nouvelle preuve. Entourée de musiciens qui accompagnent de temps à autre des groupes comme Wilco, Radiohead ou feu Hole, elle possède ce don presque désuet de nous détendre avec peu de choses. Des mélodies tantôt enjouées (« Real Live Love », sorte d’hymne patriotique pour amants en guerre) tantôt légères (« Alone ») mais toujours enivrantes, qui apaisent notre pouls avec une fausse nonchalance. A l’instar de la bretelle de sa soyeuse robe rouge (voir la pochette), ces mêmes mélodies se détachent négligemment de notre chair pour tenter de rejoindre un jardin de roses… Joan Baez, Sheryl Crow ou Fiona Apple figurent certainement dans les étagères de cette auteur-compositeur-interprète à découvrir sans modération. 

 

Rating

The Submarines

Declare a new State

Écrit par

Coup de foudre à Boston. Blake Hazard rencontre John Dragonetti. Elle a grandi dans le froid du Vermont. Lui, sous la chaleur torride de Dubai. Après avoir enregistré les chansons signées par Blake et joué celles de John, après, surtout, être tombé amoureux, ils se séparent. Malheureux l’un sans l’autre, ils écrivent chacun dans leur coin des chansons. Tristes, bien sûr. L’histoire des Submarines commence ici, lorsqu’ils se retrouvent et écoutent leurs lettres musicales. Tout prend du sens et, en toute logique, « Peace and hate » ouvre l’album.  Duo de répliques plus que de chœur, Blake et John se répondent au long d’une pop indie aux arrangements plutôt élégants (on pense parfois à Postal Service). Mettant en avant les guitares acoustiques, les morceaux tantôt légers (« Vote », « Brightest discontent »), tantôt mystérieux (« Hope », « Modern inventions ») s’enchaînent suivant le fil pourtant noir de la rupture. Rien de très audacieux. Cependant les mélodies sont fines et lumineuses, comme l’éclair pendant l’orage. Au final, « Declare a new state » vote pour une réconciliation, mais reste un disque d’humeur.



Rating

dDamage

Shimmy Shimmy Blade

On les avait découverts il y a 4 ans par l'intermédiaire de TTC, alors un groupe qui comptait : tout au long de l'incroyable EP « Trop Singe », sorti sur l'excellent label parisien Clapping Music, les deux frères Hanak proposaient alors une relecture alléchante du hip hop à la sauce IDM. Après un album sur Planet Mu en 2004 (« Radio Ape ») qui flirtait avec l'intelligentsia electro-breakcore, on les avait un peu perdus de vue. Sur ce nouveau disque ils enfoncent le clou d'une électro qui ne tient pas en place, shootée aux beats 8-bit et au rap synthétique. Entourés d'une pléthore de rappeurs connus des sphères de l'underground (Bigg Jus de feu Company Flow, Tes de Lex Records, Orko Eloheim de NMS, Existereo du label Institubes, Mike Ladd, les Suédois de Stacs of Stamina, MF Doom et, bien sûr, TTC featuring Dose One, réunis comme à la grande époque de « Pas d'Armure »), les deux cerveaux épileptiques de dDAMAGE n'ont qu'une seule ambition : faire danser, en mode accéléré, et tant pis si ça se bouscule sous les flashes aveuglants de leurs nappes stroboscopes. Seul hic : 16 titres moulés dans des breaks façon `chip tune', ça lasse, et l'on ne peut s'empêcher de penser que « Shimmy Shimmy Blade » (big up à ODB !) aurait sans doute gagné à plus de concision. dDommage, vraiment.

Rating

Jinder

I'm alive

Écrit par

Ce jeune chanteur/compositeur et conteur anglais n’est âgé que de 25 ans. Avant de se lancer dans une carrière en solitaire, il a participé à différents projets. Dont un duo partagé en compagnie de son ami Olas, également compositeur. En 2004, le tandem avait d’ailleurs commis un album intitulé "The best of days ahead". Et puis, à ses débuts, il avait milité au sein d’un groupe rock répondant au patronyme de Candlefire. Sa carrière en solo l’incite à se produire un peu partout en Angleterre, et particulièrement au club ‘Troubadour de Londres’ où il se fait remarquer par le manager du label Folkwit. Il entre en studio pour enregistrer son premier elpee "Willow park", un disque paru en 2005. Il accomplit alors une tournée en Europe et aux States ; puis en mars 2006 retourne en studio. Pour la circonstance, il reçoit le concours de ses amis dont Melvin Duffy, préposé à la pedal steel guitar dans le backing band de Robin Williams. Il bénéficie en outre de la collaboration de Stephen Darrell Smith, son ancien partenaire chez Candlefire. Il s’y réserve les claviers, l'accordéon et assure la production.

"I'm alive" est une œuvre largement teintée de folk. Un disque qui s’ouvre par "Hill country". Dylanesque, country folk, énergique, cette plage est caractérisée par la présence d’une pedal steel vivifiante. Le spectre de Zimmerman hante également le superbe "A song to myself". On croirait presque entendre une de ses compos interprétées à la manière des Byrds, la voix de Jinder épousant le timbre de Jim McGuinn, pour la circonstance. Un climat prorogé tout au long de "Train in your voice", une ballade tendre enrichie par l'orgue Hammond et la pedal steel. Pourtant Jinder est loin de plagier son maître. Il possède son propre style. Sa voix est angélique. Il nous entraîne dans un univers empreint de poésie et de beauté, à l’aide de mots simples. Ses lignes mélodiques sont efficaces. Ce goût pour l’esthétisme alimente des ballades comme "Travellin' song", "Townes's blues" ou encore "Hazel county". Parfois, sa candeur et sa tendresse me rappellent Donovan, un chantre folk anglais qui a sévi au cours des 60s. Et "Cicadas café" en est la plus belle illustration ! "1922 blues" s’ouvre judicieusement au folk blues. La machine est cependant susceptible de s'emballer. A cet instant, tous les musiciens se serrent les coudes. Et je pense tout particulièrement au country honky tonk "Life" ; mais aussi à "In my time of dying", plage impressionnante par sa démarche dramatique. Pour la circonstance, les cordes libèrent toute leur puissance. Redoutable, le timbre de Jinder monte de deux crans et tutoie l’intensité d’un Robert Plant. Le tempo accélère. Et s’abandonne dans un boogie folk, franchement d’excellente facture. En finale, "Shake me" emprunte les rythmes à la Bo Diddley. Ils mènent la danse ! La section rythmique pousse les guitares vers l'emballement final, avant l’éruption…

Rating

Harlan t Bobo

Too much love

Écrit par

Bassiste de Viva L´American Death Ray Music, Harlan T. Bobo s´octroie une escapade solo sur les terres arides du folk. L´occasion comme pour beaucoup d´autres d´exorciser ses démons et ses chagrins. Sans pathos lourdingue ni rancune hargneuse, l´homme trace sa propre autobiographie sentimentale.

Ouvrant l´album, « Only Love » est d’une beauté brute à pleurer. Une ballade folk acoustique d´une simplicité désarmante, bercée par une voix rauque, profonde et désespérée qui dominera les neuf plages de cet elpee. Un orgue et une pedal steel se la coulent douce sur « Left Your Door Unlocked », naturellement, sans alourdir l´ambiance. Le titre maître tranche soudainement : Harlan branche l´électricité, la musique monte en puissance, les phrasés bluesy s´enchaînent. Un « Zipper And Jeans » gorgé de swing et l´excellent « Mr Last Week » poursuivront dans cette voie avant un retour à des ambiances plus posées. Le mélancolique blues « Bottle And Hotel » conclut l´album, comme une ivresse que l´on cherche pour oublier la douleur. Neuf pistes sans rien à jeter. Une petite perle de talent et de sincérité brillant parmi la production folk actuelle.

Rating

Haytham Safia

Blossom

Écrit par

Palestinien installé en Hollande, Haytham Safia est jeune musicien de oud ; mais également un musicien de formation classique dont les oreilles demeurent grandes ouvertes. Il a bien entendu consacré une grosse partie de sa production à la musique orientale. Mais il a aussi formé un quartet de jazz et opéré un mélange entre la musique classique orientale et le blues au sein du projet No Blues. Ce ‘blossom’ a été enregistré d’une telle manière, qu’on aurait pu craindre le pire. Aucun des musiciens impliqués ne s’était rencontré et n’avait joué ensemble auparavant. Cependant, chacun est parvenu à apporter sa touche personnelle aux compositions de Haytham Safia. Loin d’être stérile et froid, le résultat dégage une chaleur et une cohésion étonnante, malgré le casting disparate qui a présidé à la conception du disque. Contrebassiste, batteur et saxophoniste issus de l’école du jazz, violoniste palestinien, clarinettiste classique, percussionniste africain et joueur de Qanun galiléen se sont donc réunis pour contribuer aux arrangements des compos classiques orientales de Haytham Safia. Une musique pas facile mais de goût, qui s’apprécie au fil des écoutes, contrairement à ce que la pochette ratée laisse augurer.

 



Rating

Ben Westbeech

Welcome To The Best Years Of Your Life

Écrit par
Welcome to the best years of `Brit Hop'. Engendrée par des artistes tels que Jamie Lidell, The Streets voire Plan B et menée aujourd'hui par Jamie T et autres Juste Jacques, cette scène grandissante accueille un petit nouveau ayant tout d'un premier de classe. On se doutait que l'année 2007 serait une année exceptionnelle pour la musique mais là, on ne sait plus où donner de la tête ! Ben Westbeech débarque de son Bristol natal, emportant dans ses valises un premier ouvrage remarquable. A l'instar de son grand frère spirituel de Jamie Lidell, Ben marie des éléments pop, funk, soul et jazz comme un dieu.

Maître de l'espace urbain, le jeune homme sautille gaiement de toit en toit. Ne prenant même pas le temps de s'arrêter pour souffler, il exécute pirouette sur pirouette sans ne jamais se brûler les ailes. Le mecton tient la longueur sans s'essouffler, sans nous emmerder. Le génie du premier essai de Westbeech procède essentiellement de son art à pondre des morceaux variés. Aucun des quinze titres n'est comparable au suivant. En résulte des perles allant de pair avec la touche `repeat' (les géniaux « Gotta Keep On », « Stop What You're Doing », « In/Out »). Ben Westbeech n'hésite pas à embellir son ouvrage de quelques prodiges instrumentaux (« Bright Future », « Beauty », « Grey Skies ») et semble prendre son pied à se montrer audacieux. En témoignent la touche drum'n'bass de « Get Closer » mais également « Dance With Me » et « Pusherman », deux plages qui auraient pu être interprétés par un Justin Timberlake circa « Justified ». Il est bel et bien né le divin enfant.

Rating

Tom Doughty

Running free

Écrit par

Tom Doughty est né en Angleterre. Dans le Cheshire. Quelque part dans la campagne où s’étirent des champs à l’infini. Il apprend à jouer de la guitare dès son plus jeune âge. En compagnie de son frère, mais surtout en solitaire. Il développe un style fingerpicking en s’inspirant des artistes britanniques sacralisés par le mouvement folk des années soixante : Davey Graham, Bert Jansch et John Renbourn. En 1974, il est victime d’un grave accident de moto. Cette mésaventure lui laisse des séquelles : il devient paraplégique. Il délaisse alors sa guitare pendant dix ans avant de la reprendre et se remettre à travailler avec acharnement. A la recherche d'une technique personnelle, il écoute Leo Kottke, Bob Brozman et Kevin Brown. Il joue de la ‘lap slide’ ou encore de la guitare ‘résonator’, dont le son métallique est très caractéristique. Il se lie d'amitié à Brozman et finit par sortir un premier album en 2002 : "The bell".

"Running free" constitue donc son second opus. Bien qu'il soit inspiré par le blues acoustique, il se dégage indéniablement de sa musique une sensibilité folk, ou plus exactement country folk, dans une atmosphère qui sent bon la campagne anglaise. Tom chante d'une voix claire qui correspond parfaitement à son univers sonore ; mais il est avant tout un remarquable gratteur. Il se complait d’ailleurs fort bien dans l'aventure instrumentale. L'album manifeste une unité évidente dont je retirerai des petits trésors de délicatesse et d’authenticité. Et tout d’abord "Your picture has faded". Un titre d’ouverture empreint d’une grande pureté. Terry Jones s’y réserve l'harmonica. Une plage écrite dans un style fort proche du pianiste de blues Walter Davis, dont il reprend également l’émouvant "Tears came rollin' down", plage au cours de laquelle Doughty laisse éclabousser sa sensibilité naturelle. Dans le domaine du blues, j’épinglerai une adaptation très personnelle du "Catfish blues" de Muddy Waters, une version bouleversante du "Some these days", de Charley Patton et puis la cover "Brownsville blues" de Furey Lewis, caractérisé par la magie de la slide. Parmi les plages instrumentales, je mettrai surtout en exergue la complexité de son exercice de style opéré sur "Eleanor Rigby" (des Beatles bien sûr!), l'émotion palpable qui émane de sa version du "Every time we say goodbye" de Cole Porter ainsi que du traditionnel "Black Orpheus" qu’il interprète en duo avec Woody Mann, un autre musicien talentueux à la guitariste acoustique.

                       

Rating