Un vraiment très léger New Pornographers…

Continue as a Guest, le dernier album de The New Pornographers, est sorti le 31 mars 2023 sur Merge Records. Un premier single, Really Really Light, était déjà disponible dès janvier 2023 accompagné d'une vidéo réalisée par Christian Cerezo. Pour célébrer ce…

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Haze ne doit plus se cacher

Haze, c’est le projet solo de Mirabelle van de Put, dont le second elpee, « Out of Sight », sortira en janvier 24. Il est annoncé comme une expérimentation plus poussée des sonorités et des échantillons. Les sons quotidiens ont été déformés et intégrés à la…

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Chroniques

Lawrence English

For Varying Degrees of Winter

Lawrence English a déjà bossé en compagnie de David Toop, Scanner, Janek Schaefer : autant de bons apôtres de la texture et du soundscape sachant que la musique est un langage universel, peu importe à quelle(s) source(s) elle prend vie. Et ici, c’est dans le quotidien, là où le bruit distille son élégance subliminale, que l’Australien se sent artistiquement le plus épanoui. Ne cherchez pas de mélodies dans ces instantanés d’ambiances crépusculaires, ni de schémas répétitifs : il s’agit bien d’un disque d’introspection spectrale, qui s’écoute juste comme on entend le faux silence. Et de ces drones sereins qui semblent épouser l’atmosphère on ne retient que l’absolue inconsistance. L’impression est fugace comme toutes nos humeurs, et pourtant c’est notre lot à tous… A différents degrés.

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The Earlies

The Enemy chorus

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Des violons s’affolent avant de se faire ensevelir par des beats intergalactiques. Des vocalises aux refrains entêtants croisent des cuivres assassins et la tension monte en flèche, figeant le ton d’un opus ‘bleu nuit’ agréablement psychédélique. Le nouvel album creuse ainsi en profondeur la pop nocturne du précédent « These were the earlies », où planaient sans rupture les atmosphères des Spiritualized, Mercury Rev et Grandaddy ; mais si elles trouvaient à l’époque public surpris et conquis, leur juxtaposition sous compromis laisse ici plus sceptique. « The enemy Chorus » fait ainsi exploser en éclectisme ce qu’il laisse fondre en cohérence. Un son à la fois plus électronique et plus progressif qu’auparavant, s’y emmêle les pinceaux avec des harmonicas-western, pianos-cabaret, cuivres-fanfare, orgues baroques et percussions tribales. Si par cette instrumentation puissante et variée (partagée entre 16 musiciens), The Earlies confirme sa folie des grandeurs, il court aussi le risque de s’effilocher dans cet ‘essayisme’ lunatique. Le premier morceau s’ouvre ainsi sur une vibration futuriste en fond étoilé, annonçant à grand fracas le lancement d’une mission d’espionnage dans l’espace. Puis curieusement, le vaisseau atterrit en plein cabaret, où de nerveux piano font planer les ombres excentriques des Dresden Dolls (« Burn the liars »). Contemplatifs par delà les hublots, suivent quelques ballades, légèrement hors propos lorsqu’elles empruntent la formule folk sur guitare classique et harmonica feutré (« The ground we walk in »). D’incongrus interludes qui paraissent suspendus dans le vide, comme pour mieux mesurer l’ampleur de l’abysse ; tel ce « Foundation and earth » tout en cuivres et en fanfare, semblant taillé sur mesure pour détendre une atmosphère toujours sur le qui-vive. En somme, le quatuor anglo-américain aligne ici une succession  d’atmosphères argentées qui se font et se défont au gré d’humeurs krautrock improbables. Sans véritable fil d’Ariane, « The Enemy Chorus » est à prendre comme autant de micro expériences où anxiété et excitation se donnent indéfiniment la réplique. Car entre les trêves, l’album est niché au creux d’une tension à fleur de peau que chaque morceau semble viser à amenuiser délicatement puis faire exploser en poussières d’étoiles. Souvent étrangement captivant, parfois obscur et indigeste, « The Enemy Chorus » s’écoute avant tout comme la bande son d’un périple dans l’espace ; reste à affoler son imagination pour y poser un récit assez fou.

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Kevin Doublé

Blues in the morning

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Kevin Doublé est originaire du pays de Loire. De Nantes, très exactement. Un jeune chanteur harmoniciste qui n'a pas encore trente ans. Sevré par la musique de Sonny Terry, Muddy Waters et Little Walter, il avait été durant plusieurs années le leader de Scratch My Back. Ce très bon premier album nous offre toutes les palettes du talent de Kevin, nous invitant constamment à voyager entre jazz et blues classique, sans oublier d’y inclure systématiquement cette subtile pointe de swing. Kevin est soutenu par Julien Brunetaud, véritable prodige au piano. Il a entraîné ses musiciens dans l’aventure : le drummer Guillaume Nouaux, le bassiste Sébastien Girardot et le guitariste Anthony Stelmaszack.

 

Le swing est omniprésent tout au long des premières plages. Bercé par un swing délicat,  "Jumpin' the blues" est guidé par les balais de Guillaume. Nous baignons ici au sein d’un univers très jazz. Et le jeu des solistes en est la plus belle démonstration. En particulier celui de Julien, particulièrement proche de McShann. Ce qui n’est pas une surprise. Pendant que Rahoerson se démène sur son saxophone ténor, Anthony emprunte une ligne de conduite inspirée par Kenny Burrell. Kevin chante d’un timbre chaud et velouté le "One scotch, one bourbon, one beer" d'Amos Milburn. L’approche est jazz. Le climat feutré évoque Nat King Cole ; surtout le jeu développé par Julien aux ivoires. Les cuivres, et en particulier Jérôme Etcheberry à la trompette et Serge au sax ténor, viennent tour à tour colorer cette ambiance de cabaret fin de soirée. Lorsque Kevin souffle enfin dans son harmonica, on est alors plongé dans l’univers du blues. D’abord le Chicago Southside. Sa reprise du "I can't hold out much longer" de Little Walter est respectueuse du maître. Il chante en douceur et souffle parcimonieusement, privilégiant la sensibilité. Ce schéma est reproduit lors du "Reefer head woman" de Jazz Gillum. Manifestement, les musiciens  ne veulent pas en remettre une couche et c'est tant mieux. Le message passe bien la rampe. Julien introduit le "Great pleasure" de Louis Jordan au piano boogie woogie. L'ensemble s'articule brillamment autour de ce rythme nerveux. Le spectre des années 50 plane. La section rythmique, les cuivres et le piano forment un ensemble très soudé. Le résultat interpelle et surprend, même lorsqu’apparaissent enfin et soudainement les cordes d'Anthony Stelmaszack. Et dans un style jump bien affirmé. Trois plages d’excellente facture marquent un retour au Chicago blues. Et se succèdent. Tout d’abord le "Lightnin" d'Otis Spann, un exercice de style instrumental impliquant Julien dans le rôle d'Otis et Kevin dans celui de Little Walter. Le "Since my baby been gone" de Willie Dixon ensuite. Interprété sous la forme d’un duo harmonica/piano, il libère beaucoup d'émotion, d'intensité dramatique. Le "Mean mistreater" de Muddy Waters, enfin. Julien Brunetaud en personne vient y rejoindre Kevin au chant. Le swing refait surface lors d’une nouvelle cover : celle du "Buzz me baby" de Louis Jordan. Vincent Talpaert (de Bo Weavil) s’y réserve la basse. Mr Doublé a empoigné la guitare, et il s'acquitte de sa tâche avec un réel bonheur. "That ain't rigt" est issu de la plume de Nat King Cole et cela s'entend. L’atmosphère est feutrée, très intimiste. Un peu comme lorsqu’elle envahit les salles enfumées des night clubs. Aux petites heures. Ce climat est ici parfaitement restitué. Ce blues lent traîne son swing en permanence. Sur les cordes, Anthony réincarne le T Bone des années 30 et 40, lorsque ses cordes étaient à peine amplifiées. L'album s’achève comme il avait débuté : par une composition de Jay McShann. En l’occurrence "Confessin' the blues". Un R&B boogie aux accents jazz entretenus par le piano et bien sûr les cuivres. Une excellente entrée en matière.

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Various Artists

Switch 10

On connaît la chanson : voici la compile Switch made in Studio Brussel, 28 titres, que des tubes (Trentemoller, MSTRKRFT, Riton, The Glimmers, The Gossip, Uffie, Booka Shade, LCD Soundsystem, James Holden, Swirl People, etc.), à toutes les sauces électroniques. Cerise sur le gâteau : pour célébrer ce 10ème volume, la radio flamande offre un beau cd bonus, « The Past Belgian Classics ». Telex, Neon Judgement, Front 242, Lords of Acid, C.J. Bolland, Nacht und Nebel,… Malgré une impression de retour vers le futur, on est content de se souvenir que la Belgique est l’une des premières nations du monde à s’être mis, dans les années 80, à l’heure de la techno. A Detroit on s’en souvient d’ailleurs encore (demandez donc à Derrick May !), et on n’est pas peu fiers. Quid d’Yves de Ruyter, des Tueurs de la Lune de Miel et de Technotronic ? Demandez donc aux deux énergumènes de Simian Mobile Disco, censés devenir la nouvelle hype à la Klaxons : ils adorent « Pump up the jam ». Allez allez allez alleeeeeeeez… Soyons donc fiers de notre réputation : le beat, l’ancien, le ‘new’, c’est un peu grâce à nos braves technophiles qu’il est devenu une référence universelle. Belgium : 12 points !

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Various Artists

Cooperative Music Volume 4

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Quel est le point commun entre City Slang, Bella Union, Arts & Crafts, Wichita et Brownswood Records (et quelques autres) ? Ces nids à talents sont depuis peu tous réunis sous la coupole de Cooperative Music, une branche de V2 permettant aux labels indépendants une meilleure visibilité. Et quel meilleur moyen de promo que la compile ? Déjà sous son quatrième volume, ce recueil réuni le meilleur de la coopérative, tant au niveau son que visuel. 

Le CD audio recèle une belle brochette de hits d’artistes tels que Explosions In The Sky, Simian Mobile Disco, Clap Your Hands Say Yeah, Ben Westbeech, Blood Brothers, The Jai-Alai Savant, The Ruby Suns, Au Revoir Simone ou Peter Bjorn & John. Le DVD propose 18 vidéos parfois bien fichues (The Dears, Mates Of State, The Knife…), parfois kitsch (The Pipettes, Lo-Fi-FNK…) Et le prix de cette compilation est très abordable, paraît-il ? Un bon deal si vous êtes en manque de découvertes.

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Dälek

Abandoned Language

Finies les longues stridences indus qui faisaient de Dälek l’un des duos les plus bruitistes et atypiques de la sphère hip hop : l’heure est à la condensation et à la frontalité, voire aux refrains tapageurs (« Bricks Crumble », « Corrupt ») et à l’appel du pied (« Paragraphs Relentless » et « Starved For The Truth », diptyque acid noise entre MF Dooom et « Plastic Dreams »). MC Dälek et Oktopus auraient donc décidé de mieux se faire entendre, et même s’il y a toujours de la friture sur la ligne on reçoit cette fois-ci le message 5 sur 5. Seul l’interlude ‘ligetien’, qui ne s’intitule pas « Lynch » pour rien, rappelle combien Dälek est un duo qui aime brouiller les pistes : vous dites Public Enemy ? Ils répondent Scelsi. Ailleurs l’ambiance est toujours à la morosité, mais les synthés ont remplacé les drones… Et si on danse ? Sous la chape de nappes, le groove se tapit pour mieux vous étouffer : Dälek, ou l’art du gimmick oblique. Moralité de cette chronique : parfois tout va de travers et c’est bien mieux comme ça.

 

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Bobby Conn

King For A Day

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Trois années après avoir concocté « The Homeland », le plus qu’atypique Bobby Conn reprend possession de son trône. S’il choisit de ne l’occuper que le temps une journée, nous, on le pousserait bien à y garder ses fesses collées le plus longtemps possible. Anachronisme ambulant, sorti tout droit d’un seventies peuplé par Bowie et King Crimson, Conn se fait beaucoup plus accessible et moins provocateur que sur ses précédents travaux. Les compositions de « King For A Day » n’ont cependant rien perdu en substance. Au contraire.

Bénéficiant de la participation de 13 musiciens préposés à son service, le roi d’un jour nous gratifie d’une œuvre subtilement gratinée et fantasque. Pièces maîtresses de l’œuvre, le délirant « Punch The Sky ! », le délicieusement ambigu et obsédant « Twenty-One » ainsi que le surprenant enchaînement du très pop « Love Let me Down », sans oublier le morceau prog « Sinking Ship », convainquent à eux seuls de l’immensité de la plaque. En bonus, le clip vidéo kitschissime du titre éponyme aurait fait la fierté d’un Bowie circa « Hunky Dory ». On se serait cependant bien passé de l’intervention de la violoniste Monica BouBou sur « Mr. Lucky », celle-ci massacrant toute la première moitié du titre de par sa voix franchement irritante. Hormis ce faux pas, « King For A Day » est définitivement un must. Longue vie au roi !

 

 

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The Baldwin Brothers

The Return of the Golden Rhodes

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Ce premier album des Baldwin Brothers est avant tout une compilation de styles et de featurings ; il ravira les indécis par ses univers funk-jazz côtoyant tantôt des beats électro-house, tantôt des atmosphères soul-lounge. A aucun moment, l’album ne semble prendre parti ; « Right On » convoque les vocalises d’un Barry White sur des synthés groovy improbablement teintés drum’n’bass ; « Just Me » fait dans l’électro-lounge tandis que « A Matter of Time » est un morceau hip hop traversé par les vocalises rap de Sarai. « When My Brother Had A Datsun » convoque à grand fracas l’esprit Gorillaz, dans un featuring avec le rap de Julio Davi. « Leave the past behind » plonge dans une soul old-school rafraîchie par la voix charmante de Lisa Kekaula (BellRays et Basement Jaxx). « Air Is Invisible » apporte à l’album sa touche multiculturelle, en jouant la métamorphose d’une intro de  percussions africaines en rythmes house entrecoupés de sonorités indiennes. « After school special » s’annonce très jazz puis plonge sans transition dans des nappes électro minimales et des synthés 70’s. Cet album à l’humeur versatile s’achève par l’inattendue participation de Mark Lanegan en de sombres vocalises à la Leonard Cohen posées sur cuivres mélancoliques. En somme, Return of the Golden Rhodes convoque une myriade d'univers que l’on voudrait voir se resserrer autour d’un consensus au caractère plus trempé. Certes, les morceaux, pris séparément, ne manquent pas de punch, ni leur enchaînement de fluidité ; mais leur côté tout-azimut fait perdre à l’album la consistance et la crédibilité, absente le plus souvent de l’esprit ‘compilation’. Une singularité traverse ce patchwork : « Le retour des Rhodes d’or », comme annoncé, met à l’honneur les sonorités d’un orgue Rhodes ; mais lorsque le piano électronique remplace la guitare pour se délayer ensuite dans l’ambiance 70’s, guette l’anachronisme. « The Return of the Golden Rhodes » séduit surtout par ses airs groovy, acheminant un album frais mais dispensable, taillé sur mesure pour les curieux et indulgents amateurs d’easy-listening.                 

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AmAndA

La maison de Flore

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Cinq ans plus tard, paraît enfin le successeur de « Qui est donc Amanda? ». La consolation tient en ceci: cet album tant attendu est bien celui que l'on attendait. Le jeune groupe belge a gommé tous les petits défauts de son premier essai pour nous livrer un CD inattaquable. Il n'a en rien renoncé à son lyrisme, induit par le chant très théâtral et souvent haut-perché de Thibaut, ainsi que par les jeux de Mik3 aux claviers et de Saaam à la guitare. Finesse et élégance demeurent également des atouts de séduction. Le band y ajoute maintenant une richesse et une maestria assez impressionnantes dans les compositions et les arrangements, ainsi qu'une énergie et une touche pastel de métal. Les six plages (certaines subdivisées) sont imparables, chacune ayant une identité forte qui la distingue bien des autres. « Voilà », la première, fait la charnière avec l'album précédent. En moins de cinq minutes, elle nous rappelle tout ce qui faisait notre attachement à cet opus. « Te quitter » commence de façon un peu dilettante, pour nous introduire dans l'univers élargi du groupe au travers d'une lente montée en puissance ponctuée de breaks contrastés, au cours de laquelle les solistes se lâchent, y compris Thibaut, qui rappelle ici feu Klaus Nomi à nouveau. Nous avons droit à de belles joutes entre les deux guitaristes et les claviers. Suit « Blonde », chanté –et il ne démérite pas– par Mik3 et clôturé par une nouvelle séquence instrumentale où les guitares sont reines. « Des choses équivalentes » constitue un des plats de résistance. Sa majestueuse intro aux claviers est digne de IQ. Ensuite le morceau nous entraîne dans une jérémiade musicalement très lumineuse et alerte, laquelle héberge l'un des plus beaux dialogues guitare/claviers de l'album. « Sontes Latent » associe une rythmique lourde à la légèreté d'une chorale en latin. La plage titulaire clôt de façon magistrale ce CD trop court. Elle tient en une succession de tableaux contrastés, les paroles gravitant autour de la mort. Et ses trois dernières minutes, emmenées par de sublimes harmonies vocales, sont simplement magnifiques. Les musiciens ont tous bonifié. Mik3, outre son rôle de principal compositeur (même si l'album est très largement le fruit d'un travail collectif), poursuit sa recherche de belles sonorités, dont il truffe toute l'œuvre. Mais il ose aussi des incursions dans la dissonance et décoche quelques soli de très bon aloi. Et connaissant le facétieux personnage, on l'imagine facilement rire sous cape d'avoir pu glisser çà et là ses petites trouvailles espiègles. Les deux guitaristes, Saaam et Xavier partagent des jeux complémentaires, l'un plutôt intuitif et l'autre fort technique. Thibaut est fidèle à lui-même et prend toute sa mesure sur scène. On pourrait reprocher à Grek son classicisme, mais il sa frappe pêchue est d'une précision métronomique. Quant à Claude, certes le plus discret de tous, il offre à ses compères l'assise sereine dont ils ont besoin. Notons bien qu’il s'avère désormais périlleux de parler d'AmAndA par comparaison avec un autre groupe. Queen pour les voix et le mariage de la délicatesse et des guitares grasses? Therion pour la composante gothique symphonique? A vrai dire, on reste fort éloigné de l'un et de l'autre. Et si nos gaillards génèrent avant tout un Prog mélodique et théâtral en français, on est pourtant à cent lieues de la formation Ange ou de toute autre référence du genre. Bref, en deux albums, AmAndA impose tout simplement sa marque de fabrique. Et ce n'est pas le moindre de ses mérites. Probablement l'un des albums de l'année. En tout cas un must.

 

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Alison Krauss

Hundred miles or more : a collection

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Voyage sur un pétale de rose; d’une sensibilité à fleur de peau, Alison Krauss livre ici une country légère, tanguant sur une instrumentation duvetée. A mi-chemin entre la compilation et le nouvel album, « Hundred miles or more » semble destiné à faire le point d’une carrière étonnamment prolifique (11 albums depuis 1987) et souvent récompensée (20 Grammy awards). Sur les 16 plages, se côtoient ainsi sans heurts 5 nouveaux titres, des duos et des titres de B.O. On se rappellera avec délice « Down to the river to pray », le chant a capella qui avait fait la B.O. de O’Brother des frères Coen ou les quelques duos en douceur partagés en compagnie de John Waite (« Missing you »), Brad Paisley (« Whisky Lullaby ») et James Taylor (« How's the world treating you »). Les nouveaux morceaux approfondissent cette musicalité épurée où se succèdent –plutôt que se superposent– piano, banjo et guitare folk. Posée ainsi délicatement sur sa voix soprane, l’instrumentation évolue sur un nuage de légèreté et de justesse. « Hundred miles or more » est une de ces  évasions à ne pas entamer l’esprit noirci ou anti-folk, sous peine de la trouver –peut-être à juste titre– à l’eau de rose, mais prise comme une douche tiède, c’est simple, doux et délicat ; idéal pour faire s’envoler les petits matins brumeux.           

 



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