RVG transformé en calamar…

« Brain worms », c’est le titre du nouvel album de RVG qui paraîtra ce 2 juin 2023. En attendant, il nous propose soin nouveau single, « Squid ». « Squid » traverse les murs du réalisme et ressort de l'autre côté, imaginant ce qui pourrait arriver si nous…

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Les vagues d’Annabel Lee…

‘Quand on est en ville, coincé·e dans le quotidien, on aimerait parfois pouvoir prendre l’air et trouver un paysage qui fait écho à notre météo intérieure. « By the sea » c’est cette fuite vers une mer déchaînée, sous la pluie où on peut crier et…

Le vin bleu d’Haylen

Haylen est une artiste indépendante, à la féminité assumée mais surtout multi-facettes.…

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Chroniques

CuteezLaxa

Gravity keeps us Down

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Si vous ouvrez un dictionnaire médical aux pages consacrées à la lettre ‘C’, vous découvrirez que cutis laxa est une maladie qui affecte les tissus de la peau. Si, par contre, vous vous branchez sur les radios libres bruxelloises qui diffusent du métal (si, si, ça existe encore !), vous avez de fortes chances, en zappant fébrilement, de tomber sur la diffusion d’un titre du premier album de CuteezLaxa. Des enfants du pays, qui ont fait leurs premiers pas dans le monde de la zique, en septembre 2000. Cinq membres, articulés autour d’une voix parfois mélodieuse, souvent rageuse, de deux guitares tranchantes, d’une basse ronronnante et d’une batterie aux sonorités typiquement néo métal. Il serait un peu réducteur de qualifier le groupe d’Emo, une étiquette qu’on aurait trop vite tendance à coller au combo, même s’il a bénéficié de la haute technologie des studios Hautregard (Channel Zero, Lofofora…) pour accoucher de son premier enfant. Un nouveau né dont les parrains ne sont autres que Mario Guccio et Roland De Greef (Machiavel), coupables du mixage et de la production de ce « Gravity keeps us Down » qui laisse entrevoir un bel avenir à ces héritiers de Faith no More, System of a Down et Therapy ?. Les dix compos, qui mélangent lourdeur et subtilité, dénoncent la difficulté à se construire et à s’épanouir dans une société gangrenée, et dans laquelle certains médias sont à la fois les porte-parole et les détracteurs. Des textes engagés, souvent naïfs, mais non dépourvus d’un certain bon sens. Inutile de préciser que cette galette sent davantage le gel coiffant hyper méga strong que la vieille veste à patches et le cuir clouté.

 

 

 

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Owen

At Home with Owen

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La qualité avant la quantité. Composé de 8 titres seulement, comme l’était son prédécesseur, « I Do Perceive. », le quatrième et nouvel essai de Mike Kinsella, alias Owen, confirme un talent incroyable. Diamétralement opposé à ses expériences au sein de Joan Of Arc ou American Football (et d’autres encore), le projet solo de Kinsella revendique simplicité et tendresse. « At Home With Owen », recueil enchanteur d’aubades lénifiantes, reprend exactement là où s’arrêtait « I Do Perceive. » et perpétue la tradition. Le point de départ de cette pérégrination romanesque, « Bad News », ouvre les portes d’un jardin secret accueillant l’union onirique entre fragilité lyrique et profondeur eurythmique. Au cours de la promenade, « The Sad Waltzes Of Pietro Craspi » ou « Bags Of Bones » rapprocheront les amoureux et réconforteront les solitaires tandis que « Femme Fatale », reprise du classique de Lou Reed, ou « A Bird In Hand » inviteront l’ensemble des visiteurs à s'abandonner au panorama, à la fois brumeux et fascinant. « One Of These Days » clôture la marche et invite à se blottir devant un feu de cheminée apaisant, à l’intérieur, at home with… quiconque vous est cher. Un nouveau carton plein pour Owen.

 



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Various Artists

Serious Times

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Cette compilation porte bien son titre. Elle réunit des chansons qui s’éloignent de l’hédonisme acharné des ténors du ragga pour se concentrer sur des thématiques rasta, sociales, amoureuses, ‘ganja-esques’ ou carrément apocalyptiques. Une série de titres déjà considérés comme des petits classiques dans le monde sans pitié de la musique jamaïcaine, comme le futuriste « Notorious » de Turbulence, hymne rasta dont la fusion entre syncope r’n’b à la Timbaland, dub électronique et interférences de guitares en distorsion, est particulièrement réussie. Hormis quelques grosses pointures comme Jah Mason, Morgan Heritage ou Sizzla, la plupart des artistes ici présents sont des nouveaux venus. Mais leurs morceaux qui oscillent du lover’s rock au roots digital sont excellents. Ils démontrent ainsi que la musique jamaïcaine est encore capable de suspendre ; surtout lorsqu’elle parvient à sortir du recyclage de plus en plus extrême dont elle souffre depuis l’avènement du digital ; un recyclage responsable de l’appauvrissement de cette grande tradition musicale de l’île. Tout n’est certes pas parfait, mais la qualité est souvent au rendez-vous lors de cette synthèse aboutie entre tradition et sonorités nouvelles.

 

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Vedette

Vedette

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La patience est une qualité. Elle est surtout indispensable pour écouter les 16 plages composant la larmoyante et plaintive combinaison musicale de cet album. Vedette, artiste signé chez Stilll, apporte la sensation, dès l'ouverture du premier morceau, d'avoir peint au goudron sur un panneau signalétique : `Vous écoutez ceci à vos risques et périls !' Périls, il en est question plus d'une fois tout au long de cette succession de bruits `électros' proche de la techno et de `breakbeats' inconsistants, mal placés. Volontairement dérangeant comme la menthe dans l'After-Eight, les premiers fragments forts courts -heureusement- et forts lourds -malheureusement- ressemblent à des battements de coeur qui s'arrêteraient net, comme pour en rajouter au malaise. La noirceur dégouline de chaque plage et la témérité est recommandée pour l'apprécier. On éprouve la pluie, le froid et le vent ; ce qui en cette période hivernale ne fait pas partie de mes ambitions. De temps à autre des voix amicales et l'apparition furtive de sons chaleureux donnent l'impression de n'être là que pour terrifier, tel un appel à l'aide face auquel on se sent impuissant. La volonté de vouloir s'immerger à l'intérieur de ce conduit chaotique se mue en peur et oblige nos émotions exacerbées à garder leurs distances. Le label Stilll, habitué à quelques douceurs, surprend en accrochant au clou cet opus peint en noir lugubre et fragmenté façon puzzle. Puzzle dont l'assemblage des pièces ne forme pas, au final, un beau paysage, mais plutôt un conglomérat d'expériences sonores indigestes. Vedette ? Bof !... sans paillettes alors.

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Various Artists

Songs for the young at heart

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Inspiré par sa récente paternité, David Boulter (Tindersticks) se replonge dans ses souvenirs et ses disques pour y trouver des chansons à chanter pour son fils. Il redécouvre dans ses vieux vinyles une série de musiques tirées de dessins animés et films des années soixante et septante. La qualité de la musique l’incite à proposer au chanteur des Tindersticks, Stuart Staples, de reprendre ces petits bijoux pour constituer ce « Songs for the young at heart ». Ils ont alors invité Jarvis Cocker, Kurt Wagner, Cerys Mathews ou encore ‘Bonnie’ Prince Billy à venir chanter quelques chansons ou conter des histoires. A part deux belles compos originales de Staples, ce disque contient uniquement des reprises qui évoquent à merveille le curieux monde de l’enfance. Joie et insouciance (« White Horses ») succèdent à la tristesse et l’inquiétude générée par les cauchemars et les jeux qui tournent mal (« Florence’s Sad Song », « Robinson Crusoe »). Un beau voyage d’une demie heure, richement orchestré (cordes, guitares sèches et une myriade de claviers) par deux musiciens talentueux et leurs ‘guests’. Ils nous replongent (avec une larme à l’œil) dans un monde définitivement révolu où, comme le chante l’ami Stuart, ‘time means nothing to you, there’s no pain like being alone…’



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Various Artists

The Kings of Techno - Compiled by Laurent Garnier and Carl C

On pourrait chicaner à l’infini sur qui est le ‘roi’ de tel ou tel genre : Carl Craig et Laurent Garnier pour la techno ? Il s’agit sans doute d’une décision savamment marketée (et Richie Hawtin, Derrick May, Jeff Mills, etc. ?), mais peu importe : le but n’est pas ici de jouer au jeu des sept familles, mais plutôt d’écouter la muse de ces ‘kings’, bref ce qui les influence ou/et les émeut. Surprise (ou non) : Laurent Garnier n’aime pas que la techno, mais aussi le wock’n’woll (The Stooges), la soul (Aretha Franklin, The Temptations), le hip hop (Dabrye et son excellent « Game Over ») et le funk (Funkadelic). Evidemment il rend hommage à son collègue de compile (« No More Words »), mais dans l’ensemble on espérait du Français bien plus de prise de risque. Carl Craig n’hésite pas, quant à lui, à faire péter Nitzer Ebb et Visage, Art of Noise (le mythique « Beat Box ») et Yello. Deux sélections sans prise de tête, mais sans grand intérêt non plus.

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Lowfi-Kings

A hard night s day

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Pour enregistrer "A hard night's day", cette formation allemande a reçu le concours d’une des figures emblématiques du blues autrichien : sir Olivier Mally. Il assure le chant et gratte un peu sa guitare. Le line up des Lowfi-Kings implique Jan ‘Chuck’ Mohr à la guitare, Martin Bohl à l’harmonica (habituellement, il se réserve le chant), Dirk Vollbrecht à la basse et Björn Puls à la batterie. Auparavant, le groupe répondait au patronyme de The Chargers et comptait un elpee à son actif, « Hypercharged », un disque paru sur le label Stumble. Sir Olivier participe régulièrement à différents projets ; mais possède néanmoins son propre band : Blues Distillery, un ensemble déjà responsable d’une bonne quinzaine d’albums.

Toute cette équipe réunie pratique un blues sans compromis. L’impact de leur musique est direct. La voix de Mally est rugueuse, âpre. Les mots s’échappent du plus profond de sa gorge. « Life ain’t to hard » ouvre parfaitement les hostilités. L’harmonica de Bohl est omniprésent. Sir Olivier crie son désir de rencontrer une « Nighttime woman ». Cet appel réveille Chuck qui signe sa première sortie sur les cordes. Les Kings abordent une version attachante et dépouillée du « Who’s been talking » de Howlin’ Wolf. Le timbre de la voix d’Olivier est ténébreux. Une sensation de désespoir accentuée par le son de guitare réverbéré. La musique semble constamment empreinte de retenue. Elle ne s’affole jamais, même dans l’exercice du boogie. A l’instar de « Skippin », une plage signée Buddy Guy. Peu de compos personnelles dans le répertoire du combo. Une exception qui confirme la règle : « Can’t wait to see my baby ». La voix entraîne les autres musiciens tout au long de ce très bon Chicago shuffle. Très saignant, par ailleurs. Bien mis en évidence, Mr Bohl opère la synthèse des grands harmonicistes. Et je pense tout particulièrement à Little Walter, Sonny Boy Williamson ou Junior Wells. Tout naturellement, la section rythmique assure le tempo. Leur version du « Walking dog » de Rufus Thomas est particulièrement réussie. Ce morceau nous entraîne au cœur des bayous louisianais réputés pour leur climat chaud et humide. Une situation qui semble inspirer Chuck sur les cordes. Les Kings apportent une touche swing et jazz sur le « Your mind is on vacation » de Mose Allison. Jan caresse ses cordes légèrement, délicatement, doucement. Nos bluesmen teutons véhiculent ainsi leur blues de plage en plage ; et signent un tout bon slow blues : « The last tear ». Un fragment qui lorgne manifestement vers le west coast blues. A cause du jeu d’harmonica, dont le style semble hérité en ligne droite de Georges Smith. Cet album s’achève, en toute simplicité, par « Evil », une compo signée Willie Dixon et popularisée jadis par Howlin’ Wolf. Une adaptation qui sied bien à Sir Olivier, dont le timbre vocal typé, indolent, râpeux, rappelle le géant de Chicago…

 



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Flat Earth Society

Psychoscout

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Emmené par Peter Vermeersch, ce big band jazz convie l’auditeur à une plongée dans les tréfonds de l’âme humaine, mais surtout son côté sombre. L’ami Peter possède un solide c.v. : il a produit dEUS, travaillé en compagnie de Fred Frith et dirigé plusieurs formations responsables d’un style oscillant entre jazz et rock ‘zappaesque’, dont X-Legged Sally. Pas étonnant que Mike Patton ait compilé les premiers efforts de la formation sur son label Ipecac car ces gens ont en commun un goût certain pour les compositions à tiroirs où une multitude de styles musicaux se télescopent à grande vitesse. Le jazz swing croise le fer avec le free, la musique de cirque, le blues, le rock et des éléments empruntés aux musiques du monde entier. On pense aux sonorités chaudes et hantées de Mingus, au jazz abstrait du Herbie Hancock des débuts ; mais aussi à Captain Beefheart et à la musique délirante des dessins animés de la Warner (Coyote, Bugs Bunny et les autres), le tout joué par une brochette d’excellents musiciens. Certainement pas toujours facile à écouter, ce disque tutoie la folie et contient quelques grands moments comme “Hilton’s Heaven”, pièce composée en hommage au rocker batave Herman Brood (NDR : il décida de quitter la terre en se jetant du haut d’un hôtel Hilton). Dommage que la Paris du même nom n’ait pas inclus ce titre sur son album solo… Les amateurs de jazz timbré ont trouvé leur plaque pour bien (?) commencer l’année.

 

 

 

 



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Africando

Ketukuba

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Depuis 15 ans, cette formation sénégalaise réunit les pointures musicales d’Afrique de l’Ouest et chante son amour des musiques sud-américaines. Ce nouvel album est dédié au Béninois Gnonnas Pedro, chanteur principal du collectif depuis 1995, avant que la maladie ne l’emporte. En 2004, très exactement. Très salsa, cet opus multilingue (lingala, wolof, mandingue) célèbre la danse et la vie comme sur les tonitruants « Bogne Sirala » et « Malawoo », plages qui ouvrent l’album. Suivant la bonne habitude, le son de ce disque est excellent ; mais c’est surtout l’énergie et le feeling des musiciens (un vrai big band latino) et des chanteurs qui font la différence, même lorsque le ton se fait contemplatif. A l’instar du très beau « Fatalikou », plage contant les affres d’une femme stérile…

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Nanci Griffith

Ruby s Torch

Pour les aficionados de la chose country-folk, Nanci Griffith n’est pas une inconnue. Sur ce dix-neuvième album en vingt ans de carrière, la chanteuse ‘réalise un vieux rêve’ : compiler ses torch songs préférées ; bref appuyer d’un geste tendre sur nos glandes lacrymales. Une aubaine pour nos oreilles, puisque son grain de voix subtil, tout en douceur et propice à la mélancolie, se prête forcément bien à ce genre d’exercice. Et même si les arrangements qui l’enrobent pêchent par préciosité (ces cordes, envahissantes) et gâchent un peu notre plaisir, on l’écoute. Jusqu’au bout. Parce que c’est évident : Nanci Griffith chante bien, très bien. « Ruby’s Torch », du nom de la cover de Tom Waits (« Ruby’s Arms », magnifique), est avant tout le disque d’une voix. De ce grain donc. De beauté. De Jimmy Webb à Sinatra (« In The Wee Small Hours Of The Morning », signé par le tandem Mann/Hilliard), il caresse ces covers (+ 2 inédits) dans le sens le plus agréable du poil. On ronronne sous son poids chaleureux et ça fait du bien par où ça passe.

 

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