Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Chroniques

Various Artists

Switch 10

On connaît la chanson : voici la compile Switch made in Studio Brussel, 28 titres, que des tubes (Trentemoller, MSTRKRFT, Riton, The Glimmers, The Gossip, Uffie, Booka Shade, LCD Soundsystem, James Holden, Swirl People, etc.), à toutes les sauces électroniques. Cerise sur le gâteau : pour célébrer ce 10ème volume, la radio flamande offre un beau cd bonus, « The Past Belgian Classics ». Telex, Neon Judgement, Front 242, Lords of Acid, C.J. Bolland, Nacht und Nebel,… Malgré une impression de retour vers le futur, on est content de se souvenir que la Belgique est l’une des premières nations du monde à s’être mis, dans les années 80, à l’heure de la techno. A Detroit on s’en souvient d’ailleurs encore (demandez donc à Derrick May !), et on n’est pas peu fiers. Quid d’Yves de Ruyter, des Tueurs de la Lune de Miel et de Technotronic ? Demandez donc aux deux énergumènes de Simian Mobile Disco, censés devenir la nouvelle hype à la Klaxons : ils adorent « Pump up the jam ». Allez allez allez alleeeeeeeez… Soyons donc fiers de notre réputation : le beat, l’ancien, le ‘new’, c’est un peu grâce à nos braves technophiles qu’il est devenu une référence universelle. Belgium : 12 points !

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Various Artists

Cooperative Music Volume 4

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Quel est le point commun entre City Slang, Bella Union, Arts & Crafts, Wichita et Brownswood Records (et quelques autres) ? Ces nids à talents sont depuis peu tous réunis sous la coupole de Cooperative Music, une branche de V2 permettant aux labels indépendants une meilleure visibilité. Et quel meilleur moyen de promo que la compile ? Déjà sous son quatrième volume, ce recueil réuni le meilleur de la coopérative, tant au niveau son que visuel. 

Le CD audio recèle une belle brochette de hits d’artistes tels que Explosions In The Sky, Simian Mobile Disco, Clap Your Hands Say Yeah, Ben Westbeech, Blood Brothers, The Jai-Alai Savant, The Ruby Suns, Au Revoir Simone ou Peter Bjorn & John. Le DVD propose 18 vidéos parfois bien fichues (The Dears, Mates Of State, The Knife…), parfois kitsch (The Pipettes, Lo-Fi-FNK…) Et le prix de cette compilation est très abordable, paraît-il ? Un bon deal si vous êtes en manque de découvertes.

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Dälek

Abandoned Language

Finies les longues stridences indus qui faisaient de Dälek l’un des duos les plus bruitistes et atypiques de la sphère hip hop : l’heure est à la condensation et à la frontalité, voire aux refrains tapageurs (« Bricks Crumble », « Corrupt ») et à l’appel du pied (« Paragraphs Relentless » et « Starved For The Truth », diptyque acid noise entre MF Dooom et « Plastic Dreams »). MC Dälek et Oktopus auraient donc décidé de mieux se faire entendre, et même s’il y a toujours de la friture sur la ligne on reçoit cette fois-ci le message 5 sur 5. Seul l’interlude ‘ligetien’, qui ne s’intitule pas « Lynch » pour rien, rappelle combien Dälek est un duo qui aime brouiller les pistes : vous dites Public Enemy ? Ils répondent Scelsi. Ailleurs l’ambiance est toujours à la morosité, mais les synthés ont remplacé les drones… Et si on danse ? Sous la chape de nappes, le groove se tapit pour mieux vous étouffer : Dälek, ou l’art du gimmick oblique. Moralité de cette chronique : parfois tout va de travers et c’est bien mieux comme ça.

 

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Bobby Conn

King For A Day

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Trois années après avoir concocté « The Homeland », le plus qu’atypique Bobby Conn reprend possession de son trône. S’il choisit de ne l’occuper que le temps une journée, nous, on le pousserait bien à y garder ses fesses collées le plus longtemps possible. Anachronisme ambulant, sorti tout droit d’un seventies peuplé par Bowie et King Crimson, Conn se fait beaucoup plus accessible et moins provocateur que sur ses précédents travaux. Les compositions de « King For A Day » n’ont cependant rien perdu en substance. Au contraire.

Bénéficiant de la participation de 13 musiciens préposés à son service, le roi d’un jour nous gratifie d’une œuvre subtilement gratinée et fantasque. Pièces maîtresses de l’œuvre, le délirant « Punch The Sky ! », le délicieusement ambigu et obsédant « Twenty-One » ainsi que le surprenant enchaînement du très pop « Love Let me Down », sans oublier le morceau prog « Sinking Ship », convainquent à eux seuls de l’immensité de la plaque. En bonus, le clip vidéo kitschissime du titre éponyme aurait fait la fierté d’un Bowie circa « Hunky Dory ». On se serait cependant bien passé de l’intervention de la violoniste Monica BouBou sur « Mr. Lucky », celle-ci massacrant toute la première moitié du titre de par sa voix franchement irritante. Hormis ce faux pas, « King For A Day » est définitivement un must. Longue vie au roi !

 

 

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The Baldwin Brothers

The Return of the Golden Rhodes

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Ce premier album des Baldwin Brothers est avant tout une compilation de styles et de featurings ; il ravira les indécis par ses univers funk-jazz côtoyant tantôt des beats électro-house, tantôt des atmosphères soul-lounge. A aucun moment, l’album ne semble prendre parti ; « Right On » convoque les vocalises d’un Barry White sur des synthés groovy improbablement teintés drum’n’bass ; « Just Me » fait dans l’électro-lounge tandis que « A Matter of Time » est un morceau hip hop traversé par les vocalises rap de Sarai. « When My Brother Had A Datsun » convoque à grand fracas l’esprit Gorillaz, dans un featuring avec le rap de Julio Davi. « Leave the past behind » plonge dans une soul old-school rafraîchie par la voix charmante de Lisa Kekaula (BellRays et Basement Jaxx). « Air Is Invisible » apporte à l’album sa touche multiculturelle, en jouant la métamorphose d’une intro de  percussions africaines en rythmes house entrecoupés de sonorités indiennes. « After school special » s’annonce très jazz puis plonge sans transition dans des nappes électro minimales et des synthés 70’s. Cet album à l’humeur versatile s’achève par l’inattendue participation de Mark Lanegan en de sombres vocalises à la Leonard Cohen posées sur cuivres mélancoliques. En somme, Return of the Golden Rhodes convoque une myriade d'univers que l’on voudrait voir se resserrer autour d’un consensus au caractère plus trempé. Certes, les morceaux, pris séparément, ne manquent pas de punch, ni leur enchaînement de fluidité ; mais leur côté tout-azimut fait perdre à l’album la consistance et la crédibilité, absente le plus souvent de l’esprit ‘compilation’. Une singularité traverse ce patchwork : « Le retour des Rhodes d’or », comme annoncé, met à l’honneur les sonorités d’un orgue Rhodes ; mais lorsque le piano électronique remplace la guitare pour se délayer ensuite dans l’ambiance 70’s, guette l’anachronisme. « The Return of the Golden Rhodes » séduit surtout par ses airs groovy, acheminant un album frais mais dispensable, taillé sur mesure pour les curieux et indulgents amateurs d’easy-listening.                 

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AmAndA

La maison de Flore

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Cinq ans plus tard, paraît enfin le successeur de « Qui est donc Amanda? ». La consolation tient en ceci: cet album tant attendu est bien celui que l'on attendait. Le jeune groupe belge a gommé tous les petits défauts de son premier essai pour nous livrer un CD inattaquable. Il n'a en rien renoncé à son lyrisme, induit par le chant très théâtral et souvent haut-perché de Thibaut, ainsi que par les jeux de Mik3 aux claviers et de Saaam à la guitare. Finesse et élégance demeurent également des atouts de séduction. Le band y ajoute maintenant une richesse et une maestria assez impressionnantes dans les compositions et les arrangements, ainsi qu'une énergie et une touche pastel de métal. Les six plages (certaines subdivisées) sont imparables, chacune ayant une identité forte qui la distingue bien des autres. « Voilà », la première, fait la charnière avec l'album précédent. En moins de cinq minutes, elle nous rappelle tout ce qui faisait notre attachement à cet opus. « Te quitter » commence de façon un peu dilettante, pour nous introduire dans l'univers élargi du groupe au travers d'une lente montée en puissance ponctuée de breaks contrastés, au cours de laquelle les solistes se lâchent, y compris Thibaut, qui rappelle ici feu Klaus Nomi à nouveau. Nous avons droit à de belles joutes entre les deux guitaristes et les claviers. Suit « Blonde », chanté –et il ne démérite pas– par Mik3 et clôturé par une nouvelle séquence instrumentale où les guitares sont reines. « Des choses équivalentes » constitue un des plats de résistance. Sa majestueuse intro aux claviers est digne de IQ. Ensuite le morceau nous entraîne dans une jérémiade musicalement très lumineuse et alerte, laquelle héberge l'un des plus beaux dialogues guitare/claviers de l'album. « Sontes Latent » associe une rythmique lourde à la légèreté d'une chorale en latin. La plage titulaire clôt de façon magistrale ce CD trop court. Elle tient en une succession de tableaux contrastés, les paroles gravitant autour de la mort. Et ses trois dernières minutes, emmenées par de sublimes harmonies vocales, sont simplement magnifiques. Les musiciens ont tous bonifié. Mik3, outre son rôle de principal compositeur (même si l'album est très largement le fruit d'un travail collectif), poursuit sa recherche de belles sonorités, dont il truffe toute l'œuvre. Mais il ose aussi des incursions dans la dissonance et décoche quelques soli de très bon aloi. Et connaissant le facétieux personnage, on l'imagine facilement rire sous cape d'avoir pu glisser çà et là ses petites trouvailles espiègles. Les deux guitaristes, Saaam et Xavier partagent des jeux complémentaires, l'un plutôt intuitif et l'autre fort technique. Thibaut est fidèle à lui-même et prend toute sa mesure sur scène. On pourrait reprocher à Grek son classicisme, mais il sa frappe pêchue est d'une précision métronomique. Quant à Claude, certes le plus discret de tous, il offre à ses compères l'assise sereine dont ils ont besoin. Notons bien qu’il s'avère désormais périlleux de parler d'AmAndA par comparaison avec un autre groupe. Queen pour les voix et le mariage de la délicatesse et des guitares grasses? Therion pour la composante gothique symphonique? A vrai dire, on reste fort éloigné de l'un et de l'autre. Et si nos gaillards génèrent avant tout un Prog mélodique et théâtral en français, on est pourtant à cent lieues de la formation Ange ou de toute autre référence du genre. Bref, en deux albums, AmAndA impose tout simplement sa marque de fabrique. Et ce n'est pas le moindre de ses mérites. Probablement l'un des albums de l'année. En tout cas un must.

 

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Alison Krauss

Hundred miles or more : a collection

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Voyage sur un pétale de rose; d’une sensibilité à fleur de peau, Alison Krauss livre ici une country légère, tanguant sur une instrumentation duvetée. A mi-chemin entre la compilation et le nouvel album, « Hundred miles or more » semble destiné à faire le point d’une carrière étonnamment prolifique (11 albums depuis 1987) et souvent récompensée (20 Grammy awards). Sur les 16 plages, se côtoient ainsi sans heurts 5 nouveaux titres, des duos et des titres de B.O. On se rappellera avec délice « Down to the river to pray », le chant a capella qui avait fait la B.O. de O’Brother des frères Coen ou les quelques duos en douceur partagés en compagnie de John Waite (« Missing you »), Brad Paisley (« Whisky Lullaby ») et James Taylor (« How's the world treating you »). Les nouveaux morceaux approfondissent cette musicalité épurée où se succèdent –plutôt que se superposent– piano, banjo et guitare folk. Posée ainsi délicatement sur sa voix soprane, l’instrumentation évolue sur un nuage de légèreté et de justesse. « Hundred miles or more » est une de ces  évasions à ne pas entamer l’esprit noirci ou anti-folk, sous peine de la trouver –peut-être à juste titre– à l’eau de rose, mais prise comme une douche tiède, c’est simple, doux et délicat ; idéal pour faire s’envoler les petits matins brumeux.           

 



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Hypnos 69

The eclectic Measure

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Le pays du surréalisme a encore frappé. Regardez cet objet insolite, emballé de ciel gris, d'arbre mort et de symbolisme mystico-alchimiste. Ecoutez cette musique fascinante. Aux plus âgés, elle rappellera la face la plus sombre du Prog des seventies : King Crimson et Vander Graaf Generator en tête. Aux plus jeunes, elle évoquera l'actuelle école scandinave de notre genre de prédilection. Univers tourmenté, mélancolie et gravité dominent effectivement le propos. Pourtant, ce quatuor est bel et bien belge. Et certains choix de sonorités, cette façon de chanter et de traiter les voix, ainsi que l'architecture des mélodies, ont un je-ne-sais-quoi qui nous rappelle qu’Hypnos 69 a trempé dans le même liquide amniotique que Deus ou Zita Swoon. Au point que l'on pourrait parler d'une 'flemish touch'. Tout au long de ces dix plages, le groupe manie avec bonheur les nombreux breaks qui ponctuent sa musique riche et dense. Basse et batterie sont mixées en avant et participent à cette atmosphère lourde et oppressante, tandis que de nombreuses idées volatiles enrichissent les climats mélancoliques accentués par le mellotron. L'album s'écoute volontiers d'une traite, voire à répétition. Epinglons entre autres l'urgence exaspérée de « Antagonist », la rare sérénité et la guitare sèche enjouée de « Halfway to the Stars », les relents de « 21st Century Schizoid Man » d’« Ominous », la superbe montée en puissance de « Point of no Return », et le final « Deus ex Machina », qui démarre comme du Pink Floyd calme et planant, pour devenir de plus en plus lancinant et romantique. Le pays du surréalisme a encore frappé : ce CD, l'un des plus réussis de l'année, peut d'ores et déjà être considéré comme testamentaire. Le groupe a cessé ses activités.

 

 



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The Kissaway Trail

The Kissaway Trail

Écrit par

Cybernétiquement découverts via leur MySpace par Bella Union (aussi label de Midlake et Cocteau Twins), The Kissaway Trail (ex-Isles) amorce des débuts méritoires. Confiée à la production experte de Mandy Parnell (Depeche Mode, Fatboy Slim, Moby, etc.), la formation danoise emprunte des chemins de bon augure. Exhalant une improbable fraîcheur psychédélique, l’opus s’ouvre sur un univers frisant le rêve éveillé. Les atmosphères brumeuses de Broken Social Scene ou Mercury Rev y planent sur une ossature agréablement mélodique, à la fois aérienne et terre-à-terre ( ?!?!?). Trois guitares y règnent en maître, abattant de puissants déluges sonores finalisés en interminables crescendos. Sur une grandiloquence proche des Polyphonic Spree, s’épanchent sans complexe d’expressifs ‘yeah’ et des guirlandes de ‘lalala’ à faire pâlir Dan Bejar (Destroyer). Habité par deux chanteurs et deux songwriters, l’univers ainsi posé est scandé par une batterie volontaire, façon Wolf Parade. Rare doublon, efficace pour brouiller les pistes ; on s’étonne alors de cette voix sur le fil du rasoir subitement chaude et lisse, et des humeurs brumeuses délicatement métamorphosées en bains de soleil. The Kissaway Trail emprunte des chemins balisés en plein cœur du lyrisme indie symbolisé par Arcade Fire ; mais si les influences sont palpables, l’ensemble est bien ficelé et le plaisir reste entier.    

 

 

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Saturnia

Muzak

Écrit par

Ayant tenté plusieurs formes d'association depuis 96, le Portugais Luis Simões a finalement opté pour le travail en solitaire. Même si cet opus compte quelques invités, Luis a tout composé, écrit et chanté, et joue quasi tous les instruments… sans démériter. Et le résultat prouve qu'il n'a pas eu tort. « Muzak » est un album fort intéressant. On est tenté d'énumérer ses disques favoris pour définir son style. Mais cette pratique s'avérerait par trop réductrice. Bien évidemment, le Floyd de Nick Barrett est largement présent, de même que le mouvement kraut cher à Ashra Tempel, Klaus Schulze et Tangerine Dream. Il emprunte aussi au space rock d'Hawkwind, mais sous sa facette la plus volatile. Nick Turner joue d'ailleurs de la flûte sur la seconde et excellente plage, « Organza ». Mais la recherche sonore et les rythmiques plus modernes qui jalonnent l'album font également référence à Portishead, alors que quelques ambiances surannées et désuètes rappellent Air. Enfin, la dernière plage glisse lentement sur les eaux du Gange. Et ni Ravi Shankar ni les Finlandais de In the Labyrinth ne la renieraient. Malgré une compo plus faible (« Kite »), ce trip psyché-cosmique et intemporel s’avère très recommandable.

 



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