La pop sauvage de Metro Verlaine

Un coup de foudre, et puis le romantisme comme mode de vie, Metro Verlaine est avant tout une histoire de passion. Fondé en 2013, après un voyage à Londres qui a laissé des cicatrices et un sale goût de ‘lose’ au fond de la gorge, l'histoire de Metro Verlaine…

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Shaka Ponk - 14/03/2024
Chroniques

Mono Kiri

Surviving on dreams and casual sex

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Premières mesures, premier beat de « Surviving on dreams and casual sex » et, déjà, le ton est donné. C’est de ‘cubase’ et de programmation dont il va être question, Mesdames et Messieurs, tout au long d’un album aux forts relents new-wave. Mais alors que l’informatique peut se révéler un adjuvant, il faut bien avouer que dans ce cas-ci le constat est plutôt négatif. Habillant des compositions déjà relativement faibles, la production de l’ensemble sonne en effet bien trop plastique pour avoir une chance de relever le niveau global d’une oeuvre à l’atmosphère quelque peu surannée. Mais quelle mouche a donc piqué Caroline Werbrouck (tête pensante du projet) pour avoir ainsi été poussée à utiliser des sons de batterie et de claviers aussi synthétiques ? Tout faire seul, c’est bien, mais encore faut-il posséder le goût nécessaire à une telle entreprise. Et ne pas se ruer sur le premier son disponible dans la base de données d’un logiciel de musique… En outre, comme la charmante demoiselle ne possède pas une voix exceptionnelle, difficile d’accorder davantage qu’un trois ou quatre sur dix à une plaque dont le souvenir ne restera pas dans les annales. On sent tout au long des treize plages l’envie de bien faire et de coller à la hype, mais cette bonne volonté ne suffit malheureusement pas…



Rating

Nelson

Revolving Doors

Face aux djeunes rockeurs à la Bijou qui envahissent Paris et la ‘couv’ des magazines de mode, Nelson se pose, là. Quatre types qui ont décidé d’arrêter de se la péter avant d’avoir même commencé, d’autant qu’ils peuvent être fiers de leur premier album, le racé « Revolving Doors ». Après un EP (« Bangkok Riot ») sorti en catimini l’année dernière, voici donc 12 chansons qui ne laisseront pas de marbre les fans de cold wave/post punk à la française (façon Poni Hoax/Bed/Prohibited). On peut s’appeler Nelson et venir de Paris : voilà le véritable esprit frondeur, et pour une fois ce n’est pas qu’une affaire de Converse. Si Joy Division n’a pas fini de hanter les générations de rockeurs qui se suivent et souvent se ressemblent (« The Darkest Parts of Your True Confessions »), Nelson a le mérite d’aller aussi voir du côté de Wire et des Psychedelic Furs (« Inside », « The (over) song »), du Beta Band et du krautrock 00’s à la Secret Machines (« Paid It All », « Freakshows »). La France peut être fière : son revival rock n’est pas qu’en plasticine, ‘je lis Rimbaud et c’est ma mère qui lave mes jeans’. Un peu de maturité sans pose, c’est déjà ça de pris.



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My Architects

Grand Designs

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On vous arrête tout de suite : My Architects n’est pas un groupe d’Helsinki ! Et pour couper court à l’une ou l’autre rumeur mal placée, la formation ne débarque ni d’Australie ni de Nouvelle-Zélande. Nous sommes ici en compagnie d’un cas classique. Le groupe d’Aid Burrows nous vient, en effet, de Warrington, patelin anglais inconnu au bataillon de la pop, du rock et de l’electro. Certes, après moult recherches, on notera que Ian Brown, éminent chanteur des Stone Roses est né à Warrington (Oh là, on sent l’excitation monter !) mais qu’il quitta les lieux dès l’âge de six ans (quelle déception, hein ?).

Pour sa première sortie discographique, My Architects s’est entouré d’une ribambelle d’hommes du métier, confiant la production à James Sanger (U2, Keane, Dido, Faithless et un fourgon d’autres références à vous faire froid dans le dos) et le mixage à Ian Grimble (Manic Street Preachers, Travis, Texas, etc.). A partir de là, on pouvait craindre le pire. Imaginez le cocktail détonnant délivré par le mélange de ces délicieux antécédents... Au final, My Architects s’en sort... Mais par la petite porte du building : de son timbre lourdaud et nasillard, Aid Burrows aurait tendance à faire passer Rob Crow (Pinback) pour le décorateur d’intérieur. « Grand Designs » reste un bon disque. Mais nous sommes (bien) loin des promesses architecturales présagées par nos confrères d’outre-Manche.

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Kit

Broken voyage

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Amis lecteurs, j'attends vos remerciements : je suis arrivé au bout, tout seul, comme un grand, des 22 minutes de ce bref mais éreintant « Broken Voyage ». Premières impressions à chaud : euh? Oui. Mais non. Enfin? peut-être. Impressions après réflexion : allez, d'accord, il y a une certaine recherche dans ce brouhaha noisy-punk aussi surréaliste que profondément décadent. Derrière les guitares torturées et la voix épileptique de la dénommée Kristy, on parvient même à déceler quelques mélodies. Mais la sensation d'étouffement est constante et épuisante, tant ce fascinant chaos détient quelque chose de carnassier qui n'arrive pas à exciter nos tympans. La cohérence est inattaquable, mais difficilement écoutable malgré la courte distance du trip. Une expérience, rien de plus.

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Eleni Mandell

Miracle of five

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Une voix douce et des mélodies distinguées : c’est à peu près tout ce qu’Eleni a à nous proposer. Mais c’est beaucoup. Car elle nous détend, cette voix chaleureuse posée sur des airs semi-folk, semi-jazz qui ne demandent rien d’autre que d’être écoutés d’au moins une oreille… Ancien enfant de chœur, initiée au piano et au violon depuis l’âge de cinq ans et demi, Eleni signe un cinquième album certes court (36 minuscules minutes) mais lascif, tendre et clairsemé, presque trop simple pour être beau. D’histoires d’amour jazzy en comptines country, elle love ses sentiments dans une sorte de voile caressant, nous invitant à des voyages calmes et voluptueux qui s’offrent souvent le luxe d’être troublants. Et faussement insignifiants.



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AaRON

Artificial Animals

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Aaron, duo composé de Simon Buret et Olivier Coursier, frappe un premier coup. Un crochet gauche ferme, asséné droit au cœur. Profitant d’un étourdissement succinct, les deux Français nous plongent dans un univers sans concession. A peine y est-on pénétré que l’emprise de leurs animaux artificiels se fait irrépressible. Impossible d’en réchapper. Tel un Ghinzu baigné dans une mélancolie inapaisable, Aaron envoûte, enflamme, éblouit. Tout ça à la fois et bien plus encore. Le charme de Neverland opère dès l’ouverture crescendo d’un « Endless Song » habité d’une légère mais exquise nappe électro. S’ensuivent, entre autres, l’enivrant single « U-Turn (Lili) », un « Lost Highway » qui n’aurait pas dépareillé en fond sonore du film éponyme et une reprise osée mais étonnamment brillante et belle à en frissonner de « Strange Fruit », poème d’Abel Meeropol (alias Lewis Allan) immortalisé par la grande Billie Holiday. Aaron se risque même à poser « Le tunnel d’or », petite composition dans la langue de Molière, au beau milieu d’une œuvre anglo-saxonne. Et l’audace paie. Intelligent et touchant, « Artificial Animals Riding On Neverland » est une œuvre prodigieuse propulsant Aaron au grade de plus belle découverte française en 2007.

 

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Various Artists

Roots of rumba rock: Congo classics 1953-1955

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Publiée il y a une dizaine d’années sous forme de vinyle, « Roots of rumba rock » connaît enfin les honneurs du cd. Quarante titres enregistrés entre 1953 et 1955 pour le label Loningisa par les musicien(ne)s qui vont contribuer à définir la rumba congolaise. Un témoignage des premiers pas d’un genre musical qui allait essaimer sur le continent africain comme un souffle de liberté et d’émancipation dans un continent colonisé. Mélange de musique traditionnelle congolaise (usage fréquent des likembés), des rythmes caribéens (popularisés dans un premier temps par…Tino Rossi) et de fanfare, la rumba congolaise est aussi le fruit de la grande mixité culturelle qui avait cours dans les années 50 à Léopoldville, vitrine officielle de l’empire colonial belge. L’auditeur y découvrira les stars de l’époque (Bowane en tête) mais aussi une musique richement mélodique et percussive, conçue pour la fête, dont les paroles amusées et ironiques constituent une véritable chronique sociale du Congo Belge. Au fil des titres, la guitare électrique fait son apparition, de même que le Solovox, un clavier ancêtre des synthétiseurs, belle preuve de l’approche résolument moderniste des musiciens impliqués. Chaque titre est abondamment commenté dans un livret fort intéressant enrichi par des photos de toute beauté. Musicalement, c’est surtout la ressemblance avec la musique des Caraïbes qui surprend. Pour s’en convaincre on vous conseille de (re)découvrir la compilation « Mento Madness, Motta’s Jamaican Mento 1951-56 » dont les traits communs sont évidents ; bel exemple du ‘zeitgeist’ ayant sévi dans les années 50.

 



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Kris Dane

Songs of Crime and Passion

‘Dans une atmosphère proche des ‘nursery rhymes’, il a construit un monde étrange, allégorique, où le Mal pourchasse l’Innocence, (…) où la poésie s’enracine dans le tuf du subconscient. Une œuvre intemporelle, qui survivra à toutes les modes’, écrit Claude Beylie à propos de l’unique et formidable film de Charles Laughton, « La Nuit du Chasseur ». Le nouvel album de Kris Dane n’est sans doute pas l’équivalent musical de ce chef-d’œuvre hallucinant, mais les voix qui le hantent et son ambiance feutrée nous rappellent ces images troublantes, d’un lyrisme au bord du cataclysme. Sans grossir le trait d’un folk douillet mais pas geignard, Kris Dane signe ici neuf chansons qui brillent sans trop d’éclat : la guitare se veut humble, le chant léger mais grave, la mélodie nimbée du spectre de Dylan (« The Horseman ») et de Nick Cave (« Back to Nature »). L’harmonica, le marimba, et surtout ces chœurs féminins, attisent cette impression d’être immergé dans cet album ‘comme on s’enfonce dans l’obscurité du poème et de la nuit’, les yeux bien ouverts mais l’attente incertaine, à l’écoute de ce qui va surgir. « Home sweet home is out there », susurre-t-il en citant le Paradis, l’Enfer, comme les doigts de Powell tatoués des mots ‘AMOUR’ et ‘HAINE’. D’où ce titre générique, « Songs of Crime and Passion », parce que les sentiments les plus extrêmes enfantent des meilleures histoires. Kris Dane n’offre rien de grandiose : juste sa vision dévoyée du folk-rock, ses hantises et ses menus fretins sous forme de ritournelles psalmodiées. Rien de grandiose, mais quelque chose d’attachant.

 

 

 



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Manu Dibango

Africadelic

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On aurait tort de résumer Manu Dibango à son tube « Soul Makossa » ; même si certains considèrent cette compo devenue culte dans le New York underground des années 70, comme le premier morceau disco. Le label Luaka Bop nous avait déjà révélé quelques indices sur les travaux du bonhomme sur la compilation « World Psychedelic Classics 3 ». On approfondit le sujet grâce à Hy&Fly qui exhume cette série d’instrumentaux fiévreux et psychédéliques composés pour la télévision française, au début des années 70. Un mélange enthousiasmant de soul et de funk, caractérisé par un déluge de percussions et de solos acides ; le tout servi avec l’‘african touch’ qui fait la différence (Manu Dibango l’avait d’ailleurs baptisée ‘afro-soul-thing’. Une demi-heure de bonheur chaudement recommandée.

 



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Crossroads Band

I want it? Right now

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Seattle est situé au Nord-Ouest des Etats-Unis d’Amérique. Dans l'état de Washington, près de la frontière canadienne (NDLR : difficile d’être plus précis !). On y rencontre de multiples formations de blues. Dont le Crossroads Band. Son line up implique un noyau dur de vétérans locaux. Tout d’abord Steve Bailey. Ce chanteur, harmoniciste et circonstanciellement guitariste sillonne les routes depuis la fin des 60s. Flanqué de ses Blue Flames, il a joué en Europe et au Japon. Dennis Ellis, ensuite. Chanteur et saxophoniste. Il souffle comme un possédé dans son instrument. Big Jay McNeely et Eddie Cleanhead Vinson constituent ses influences majeures. Au cours des 70’s, il pratiquait déjà le jump et le swing, au sein du groupe drivé par le guitariste Chris Cain. Dan Newton, encore. Il chante, se partage plusieurs guitares et se réserve les claviers. Il a également milité chez les Blue Flames. John Lee également. Originaire de l’Alaska, ce bassiste a sévi dans le backing band de John Lee Hooker en compagnie de Charlie Musselwhite et au sein des Blue Flames. John Rockwell enfin. Il est préposé à la batterie. En bénéficiant du concours de musiciens aussi expérimentés, la qualité de la musique doit être bien présente. Et cet opus en est la plus belle démonstration. En 2005, le combo a décroché le titre de ‘meilleur band’ auprès de la Washington Blues Society. Avant de graver "I want it…..Right now", le Crossroads Band avait déjà commis un premier album éponyme. L'album révèle les différentes facettes de ce combo qui bénéficie de la présence de quatre chanteurs différents, évoluant dans des styles tout aussi distincts. L’originalité procède de cette particularité de proposer, sur pratiquement chaque plage, des joutes ou des combinaisons entre le saxophone et l'harmonica! Variée, la musique ne se confine pas au Mississippi, mais s’aventure du côté de Clarcksdale, près du célèbre carrefour sis entre les nationales 49 et 61 ou si vous préférez entre Memphis et Greenwood.

Steve se met à souffler à pleins poumons, à la manière de Sonny Boy Williamson II. Ce qui n’est guère surprenant puisque "Too young to die" est une de ses compositions. Les cordes de Dan vibrent immédiatement, pendant que le leader se met dans la peau de Rice Miller. Dans le style, la technique au vibrato est infaillible. Dan nous emmène à la Nouvelle Orléans pour chanter son "What's he got". Pour la circonstance, il s'est installé derrière le piano. Ses notes sont syncopées tandis que le honky sax de Dennis évolue dans un milieu naturel. Dennis chante "Depression blues", un late night blues. Son organe vocal est puissant. Au sein de cette atmosphère enfumée, Dan Newton signe une sortie spectaculaire, rappelant les grandes envolées de Michael Bloomfield. Steve revient sur scène pour diriger de sa voix déchirée un entraînant "Barefoot rock". Harmonica et sax se conjuguent, se défient et font de la surenchère. Le bassiste John Lee passe au chant pour interpréter "Mama and Papa", un R&B signé Earl King. Sa performance est digne de celle de ses compères. Tous les instruments sont bien en place. Les vétérans se déchaînent! L’album monte en intensité. "Follow me" met en exergue un duel de souffleurs sur fond d'orgue. Ressemblant étrangement à "Mellow down easy", "Long distance operator" consacre une rythmique irrésistible. Bailey est totalement bouleversant sur "Never leave me at home". Il s’époumone sur son harmo, avant que Dennis ne passe à la flûte traversière. Et on n’est pas au bout de nos surprises, car Mr Bailey saisit sa guitare slide et nous emmène dans un de ces Chicago shuffle dont il a le secret. Tout droit sorti des 50’s, ce "Mean & evil blues" est de la pure dynamite. Le sax et le piano sont de la fête. Un véritable bonheur! Les deux guitares paradent sur le rocker "Let me go" ; mais c'est Newton, poursuivi par l'harmo, qui s’illustre par son côté Otis Rush sur "I'm lost without you". Bailey est plus Leiber & Stoller que nature sur son "All night lovin' man". Cet opus d’excellente facture s’achève par le "Hot & cold" d'Albert Collins, une plage caractérisée par le sax ravageur et la guitare en picking, épilée à la manière d’un Collins, de Mr Ellis.

 



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