Steve Wynn fait ce qu’il faut…

Le dernier elpee de Steve Wynn, "Northern aggression" remontait à 2010. Son prochain, "Make It Right", paraîtra ce 30 août 2024 et coïncidera avec son nouveau livre de souvenirs ‘I Wouldn't Say It If It Wasn't True’ (Jawbone Press). Lors des sessions, il a…

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Des grenades pour Tess Parks…

Née au Canada, mais établie à Londres Tess Parks sortira son cinquième elpee et le second en solo, « Pomegranate », ce 25 octobre. En fait elle en a gravé un en compagnie de Black Market Karma, et deux d’Anton Newcombe de Brian Jonestown Massacre. Ils sont…

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L'Impératrice - 02/08/202...
Luidji - 02/08/2024
Chroniques

Ronnie Earl

Hope radio

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Ronnie Horvath est aujourd’hui âgé de 58 ans. Il vit aujourd’hui à New York, mais a réalisé l'essentiel de son parcours musical à Boston. Il avait monté un groupe en compagnie de Sugar Ray Norcia, les Bluetones. Il a vécu son heure de gloire, lorsqu’il a remplacé Duke Robillard au sein du big band, le Roomful of Blues. Il a ensuite entamé une carrière de leader, en dirigeant ses Broadcasters. Depuis, il a aligné un nombre important d'albums. Ronnie est un guitariste respecté, vénéré même. Un esthète qui allie une profonde sensibilité et une technique irréprochable. Sa musique semble parfois presque trop parfaite et manquer de chaleur. A cause de sa recherche constante de la perfection. Ronnie ne chante pas. Il se consacre donc exclusivement à son instrument. Ce nouvel album a été concocté ‘live’, au sein des studios Wellspring Sound. A Acton, dans le Massachussetts. En avril 2007. C’est un opus instrumental. Lors des sessions, il a reçu le concours de Dave Limina au piano et à l'orgue Hammond B3, de Jim Mouradian à la basse et de Lorne Entress à la batterie. Son vieil ami Michael ‘Mudcat’ Ward intervient circonstanciellement à la basse et au piano. Tout au long de cet elpee, Ronnie étale sa connaissance et sa profonde compréhension des musiques qu'il aime : le blues d'Otis Rush, de Magic Sam et de T-Bone Walker ainsi que le jazz de Kenny Burrell et de Wes Montgomery. En outre, il reprend ici certains thèmes qu'il avait déjà abordés dans le passé.

Ronnie ouvre son concert privé en faisant la part belle au rythme et aux percussions. "Eddie 's gospel groove" nous entraîne au cœur d’un voyage proche des sphères musicales de Carlos Santana. Les interventions de Lumina à l'orgue Hammond sont superbes. "Bobby's bop" pénètre dans l’univers du jazz. Lumina se met alors dans la peau de Jimmy McGriff, tandis que Ronnie produit son flux ininterrompu de notes lumineuses. L’œuvre aligne alors une (trop) longue suite de blues lents. Des plages fort intéressantes, il faut le reconnaître, mais dont le registre rythmique souffre d’une trop grande uniformité. Ce n'est pas la première fois qu'il nous réserve son "Blues for the West side", un hommage aux gratteurs de Chicago qui ont immortalisé ce style : Magic Sam, Otis Rush, Buddy Guy, Luther Allison ou encore Luther Johnson. La transition vers la compo suivante, "I am with you", s’opère tout naturellement. Mais qu'est-ce qu'il joue divinement, ce Ronnie ? Il met son cœur et son âme au service de sa musique. "Katrina blues" ouvre une parenthèse. Earl y joue seul de la guitare acoustique. Le climat est empreint d’une grande tristesse. Guère étonnant lorsqu’on sait que les lyrics évoquent la tornade dévastatrice qui a défiguré la vieille cité de la Nouvelle Orléans. Une bonne dose de vivacité irradie "Wolf dance". La trame rythmique de base est aussi solide que celle du géant Howlin' Wolf. Ronnie se prend pour Hubert Sumlin. Il ne manque pas de panache. Lumina le seconde au piano. "Kay my dear" replonge aussitôt dans le blues bien lent. Un style très classique, institué par BB King. Bien mis en exergue, l’orgue Hammond contribue à une écoute confortable. "Blues for the homeless" adopte un même tempo. Une ancienne composition au cours de laquelle Lumina joue passionnément du B3. "Beautiful child" baigne dans la douceur et la mélancolie. Une plage très atmosphérique, magnifiée par ce véritable esthète des cordes. Plus explosif, "Blues for Otis Rush" constitue sans doute le meilleur blues de cet opus. A l’instar d’Otis, qu’il apprécie tout particulièrement, Ronnie y injecte toute sa passion et sa fougue. Ce "Hope radio" s’achève par "New gospel tune", un gospel instrumental caractérisé par ses échanges de piano et guitare. 

 

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D’Angelo

Yoda-The Monarch Of Neo-Soul

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Depuis l’an 2000 et l’album « Voodoo », on a plus de nouvelles de celui qui avait toutes les cartes en main pour devenir un personnage de la trempe de Prince ou Marvin Gaye. En fait, D’Angelo a séjourné derrière les barreaux à plusieurs reprises ; des détentions largement dues à sa consommation de drogues. C’est vraiment dommage, surtout quand on écoute cette curieuse compilation d’inédits, de reprises et d’extraits de concerts à la qualité sonore souvent discutable.

Après une parfaitement inutile intro qui rappelle (sur plus de dix minutes) les plus hauts faits d’armes du bonhomme, on entre enfin dans le vif du sujet. L’elpee s’ouvre par le très beau « Really Love », un inédit enregistré en compagnie de Questlove, l’essentiel batteur des Roots. Une ballade jazzy imparable portée par une rythmique énorme et la mélancolie chronique de D’Angelo. L’elpee recèle également des titres peu connus comme « Your Love Is So Cold », des versions live de morceaux anciens (comme le très bon « Devil’s Pie ») et des reprises soul (Roy Ayers, Al Green, Prince, Ohio Players), opérées en studio et en concert. La musique est de très bonne facture. Dommage que le son soit souvent très mauvais. L’opus s’achève par la longue impro jazzy de « Go Back 2 That thing », au cours de laquelle notre homme démontre ses ‘skills’ aux claviers et à la voix. Cet opus s’adresse donc essentiellement aux fans. Pour les autres, on les aiguillera vers « Brown Sugar » et « Voodoo », bien plus indiqués pour entrer dans l’univers du bonhomme, en attendant un hypothétique retour…

 

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Chaka Demus & Pliers

Back Off The Wall

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Au début des années nonante, Chaka Demus (le emcee) et Pliers (le chanteur romantique) avaient connu le succès international grâce à des titres comme « Tease Me » et « Murder She Wrote ». Il faut dire que les mains expertes de Sly & Robbie se chargeaient de la musique et ont permis au duo de sortir de l’underground jamaïcain pour toucher le grand public.

Presque vingt ans plus tard, la paire sort d’une semi retraite (NDR : 10 ans d’absence en fait) et concrétisent ce come-back par la confection de ce « Back Off The Wall », enregistré entre Londres et Kingston. Pas de surprises à attendre : Chake et Pliers proposent ce qu’ils font de mieux : des ballades romantiques et des morceaux plus calibrés pour les dancefloors.

Le disque s’ouvre par une belle reprise des Paragons qui laisse la part belle au flow de Chaka. L’élégant « Treat her Right » continue sur le même thème « Smooth » avant que l’auditeur soit convié à danser sur « Riding In The Front » et « Bounce It ». Ce dernier titre est d’ailleurs proposé en trois versions différentes, mais pas vraiment convaincantes. « Happy Say Yea » s’aventure aussi du côté ragga mais le mix musical mollasson nous empêche d’adhérer à la chanson. « Turn Me » revient aux thématiques ‘lover’ chères à Pliers, pour un morceau lorgnant carrément vers les productions internationales de Shaggy. Le sympathique « So Proud » recycle une vieille rythmique dancehall et apporte un peu de variété à l’album, tout comme l’innovant « Afromantic Girl », un électro funk ultra efficace auquel on décernera le prix du meilleur titre de l’album. Le grand Toots et ses Maytals sont à l’honneur sur « It’s you It’s You », un grand classique du ska enrichi de surprenants banjos. La suite de l’album se disperse entre quelques titres ragga dispensables et le plus grave « Man A Lion ». En conclusion cet elpee un peu inégal et moyen est heureusement sauvé par cinq plages de très haut niveau.

 

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Vinicio Capossela

Nel Niente Sotto Il Sole

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Fils d’Italiens immigrés en Allemagne, Vinicio Capossela s’est construit une carrière atypique au sein de sa péninsule natale. Depuis le début des années nonante, il a sorti plusieurs albums et un roman. Il est ainsi progressivement devenu un artiste populaire et très respecté auprès de ses pairs, grand écart pas toujours facile à réaliser. Double cd/dvd « Nel Niente Sotto Il Sole » est un témoignage de la tournée accomplie à la suite de la sortie de son dernier album, l’ambitieux « Ovunque Proteggi ». Une tournée qui l’a amené aux quatre coins de l’Italie, mais aussi à l’étranger. Vinicio Capossela puise énormément dans le folklore méditerranéen (et mondial), la variété italienne des années 50/60 (Carsone, Celentano), mais sa musique évoque surtout Tom Waits (période « Rain Dogs » et « Bone Machine ») ainsi que Captain Beefheart. L’homme ne se contente pas de copier ses illustres modèles ; il injecte une solide dose de personnalité dans les cavalcades démoniaques qui constituent le menu principal de ce témoignage live. Musicalement très riche, la formation qui accompagne Capossela fait parler la poudre. On est très loin des nombreux rockers italiens qui s’appliquent à singer platement leurs modèles américains et anglais. Pour pleinement apprécier la musique, la compréhension de l’italien reste tout de même essentielle, tant le soin accordé aux textes est important.

Le pendant visuel du disque aide à mieux comprendre les performances scéniques de notre homme. Elles sont éminemment visuelles et tiennent du spectacle total : ombres chinoises, déguisements empruntés au folklore sarde, scénographie soignée. Le dvd n’est pas une captation classique d’un seul concert mais plutôt un grand mélange entrecoupé de paysages mystérieux de Sardaigne et de scènes jouées dénotant une grande obsession pour la mort et les thèmes bibliques. Bref, une excellente introduction au riche univers du bonhomme.

 

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Billy Bragg

Mr Love & Justice

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Quand on parle de Billy Bragg, on pense immédiatement à son militantisme de gauche dont il a soutenu la cause au cours des années 80. Il a cependant rompu avec le parti travailliste vers 1995, le jugeant devenu trop modéré (NDR et à quitté Barking pour Dorset !) En outre, au fil du temps son inspiration s’est diversifiée ; et aujourd’hui, il en revient même, comme à ses débuts, à parler d’amour, de foi ou même de sujets plus poétiques (la plage, les océans, les falaises) ou encore totalement futiles (la rhubarbe !) Ce qui ne l’empêche pas d’encore émettre son avis sur l’un ou l’autre sujet brûlant de l’actualité (NDR : le titre final « Farm boy » évoque le départ des soldats en Irak qui abandonnent leurs femmes et leurs enfants en Angleterre…) Mais dans l’ensemble on doit admettre que la musique de BB est devenue plus pop. Particulièrement sur ce dernier opus. Un disque pour lequel Robert Wyatt est venu apporter son concours aux chœurs lors du morceau d’entrée, « I keep faith ». En général les plages sont assez fruitées, allègres et parfois même amusantes. Depuis « I almost killed you », réminiscence du folklore irlandais au superbe « The Johnny carcinogenic show », en passant par le beatlenesque « M for me », le countryfiant et entraînant (Johnny Cash) « The beach is free », le dylanesque (celui du Band avec son clavier rogné) « Sing their souls back home », la valse « You make me brave (enrichie d’un banjo ou d’une mandoline), le crazyhorsien « Something happened » (même le tempo tribal rappelle Neil Young) et le titre maître, une ballade abordée à la manière d’Elvis Costello. Douze compos en tout, ma foi, fort agréables à écouter, mais qui risquent fort de décevoir les puristes. En particulier ceux qui avaient vu en lui un symbole éternel de l’anticapitalisme, après avoir été celui de l’anti-thatchérisme.

 

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Various Artists

The Biggest Ragga Dancehall Anthems 2007

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Fidèle au rendez-vous annuel, le label Greensleeves compile des singles qui ont marqué l’année 2007 sur les dancefloors jamaïcains. Dix-huit titres et huit clips très, hum, ‘couleur locale’. Pour mieux comprendre de quoi on parle, jetez donc un coup d’œil sur l’hilarant « Hoola Hoop » de Macka Diamond et le postérieur de dimensions surréalistes de la chanteuse Barbee dans le clip « Give It Up ».

Musicalement, la compilation commence calmement par Busy Signal et Bugle. Ils partagent une même propension pour le rythme lent et des influences musicales lorgnant du côté des USA. Le jeune QQ balance son « Tek It To Them » dansant et sans prétention. Mr. Vegas se fend d’un très efficace « Tek Weh Yuhself », tandis que les toujours innovants Ward 21 proposent l’excellent et minimaliste « Bubble Like Soup ». Sans aucun doute le meilleur titre de la sélection. On est moins convaincu par le beat banal accompagnant le texte incisif de Beenie Man sur « Product Of The Ghetto ». On passera notre tour sur l’imagerie gangster de Cham et les habituelles paroles classées X de Vybz Kartel, scandées à force de vocodeur. Buju Banton se fait menaçant sur le sinistre « Crazy Talk », un morceau rappelant ses débuts. La toujours efficace Macka Diamond joue du « Hoola Hoop » et on vous renvoie au clip pour comprendre de quoi il en retourne. Le « Back It Up » de Bennie Man se penche (si l’on peut dire) sur un sujet qui passionne les emcees jamaïcains : les postérieurs féminins bien fournis. Pas vraiment un grand cru donc ! D’ailleurs, à l’une ou l’autre exception près, la qualité musicale de l’ensemble est un peu faible. Et c’est regrettable.

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Tommy Tate

I’m So Satisfied : The Complete Ko Ko Recordings and more

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Malgré une carrière entamée au milieu des années soixante, Tommy Tate n’a jamais vraiment connu le succès. Ce qui n’a pas empêché ce chanteur/compositeur talentueux de devenir une figure culte au sein des cercles de fanatiques de ‘soul music’, ses disques ayant été maintes fois piratés par des producteurs peu scrupuleux. « I’m So Satisfied » reprend la totalité des enregistrements de Tommy réalisés en faveur du label Ko Ko, ainsi que trois titres pour Stax.

Fondée par le producteur véreux Johnny Baylor, l’écurie Ko Ko avait été créée quasi exclusivement pour le chanteur Luther Ingram. Ko Ko était distribué par le légendaire label Stax et la plupart des titres étaient enregistrés dans les studios aussi légendaires Muscle Shoals, en compagnie des musiciens du cru. Vingt titres enregistrés entre 1971 et 1977, bien représentatifs de la soul telle qu’elle se pratiquait dans le sud des Etats-Unis et surtout à Memphis. L’accent est placé sur le son très direct, les ballades mid tempo richement orchestrées, la recherche mélodique et une voix très en avant, rappelant la ferveur du gospel. Hormis quelques rares incursions dans le funk et le disco, c’est le menu musical qui est proposé ici. Ce sont évidemment les morceaux qui font la différence, et ceux composés par Tommy Tate sont de toute grande qualité. Après quelques écoutes et à quelques rares exceptions, ces quelques titres se révèlent essentiels ; c’est la raison pour laquelle cet album vous est vivement conseillé…

 

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Radio Massacre International

Rain falls in grey

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Radio Massacre International compte 25 albums à son actif en 15 années d’existence. Un trio qui privilégiait, à l’origine, les expérimentations électroniques. Depuis, la formation a intégré davantage d’instrumentation basique, dans sa solution sonore semi cosmique, semi psychédélique. De la guitare, de la basse et des drums. Ne parlons pas de claviers, car RMI utilise tout ce qui lui tombe sous la main : mellotron, moog, Fender Rhodes, Hammond, synthés, et la liste est loin d’être exhaustive. Pour enregistrer « Rain falls in grey », le combo a reçu le concours de Martin Archer (saxophones, clarinette, flûte) et de Cyndee Lee Rule (violon). Un disque qui rend hommage à Syd Barrett, décédé, peu de temps avant leur entrée en studio. Un musicien auquel les musiciens vouent un véritable culte. Le titre de l’opus est d’ailleurs extrait d’une de ses chansons, « Baby Lemonade ». Musicalement, leur musique oscille à la croisée des chemins du Floyd (of course), de Hawkwind, de Tangerine Dream, d’Ash Ra Temple et de Gong. C’est d’ailleurs Daevid Allen qui s’est chargé de dessiner la superbe pochette de leur elpee. RMI est également capable de se produire dans des marathons ‘live’ de plus de deux heures et demie. Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que sur les sept fragments de ce disque, quatre sont particulièrement longs. Bienvenue chez les (néo)babacools!

 

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Puerto Muerto

I was a swallow

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« I was a swallow », le  4ème full album du couple de Chicago, s’ébauche sur un premier morceau mitigé, où la voix de Christa Meyer -sur le fil du rasoir- n’augure pas l’enchantement ; puis petit à petit, cette voix prend mystérieusement de l’assurance pour rejoindre le timbre grave et profond de Joan Baez. Un piano en mode mineur, un clin d’œil cabaret, des mélodies épurées, et l’album prend soudainement des ailes. On commence à se complaire dans cette atmosphère feutrée, à la fois sombre et glamour sans être surjouée. Des touches de sensualité mêlées de décadence qui évoquent l’univers des Dresden Dolls ; une pesanteur qui s’attarde volontiers sur chaque instant avant de céder à des airs tango plus légers. Puerto Muerto, délaissant les tentatives punk-folk incertaines de ses précédents albums, entrouvre un style intimiste et doucement hanté. Esthétique et imagé, on peut fermer les yeux et voir la fumée bleutée, le maquillage sensuel de la diva, les regards embrumés et captivés ; résolument nocturne, « I was a swallow » captive par la justesse d’interprétation de cet univers doux-amer.

 

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Picastro

Whore Luck

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Derrière l’horrible pochette de ce « Whore Luck » se cache une formation originaire de Toronto. Et comme la plupart des formations indie contemporaines issues du Canada, Picastro dispose de tout le potentiel pour devenir une référence. « Whore Luck », troisième essai de Liz Hysen et sa bande, est un condensé de ce que les Ricains appellent ‘Sleep Rock’, joliment allié à des éléments post-rock. Entouré d’invités prestigieux tels que Jamie Stewart (Xiu Xiu) et Owen Pallett (Final Fantasy), Picastro défend, avec toute la délicatesse requise, une musique introspective, presque religieuse. De sa voix perçante, la grande prêtresse de la congrégation envoûte subtilement les fidèles à l’aide de cantiques intrigants et obscurs. Même sans grandes envolées spirituelles et malgré quelques expérimentations étouffantes, « Whore Luck » attire l’attention. Cependant, la cérémonie, qui se clôture sur une reprise du « An Older Lover, Etc. » de The Fall (rebaptisé ici « Older Lover »), laisse derrière elle un goût un peu trop amer. Une fois parachevée, celle-ci ne marque d’ailleurs l’esprit qu’à court terme. Picastro a donc encore du pain sur la planche avant d’obtenir le statut de formation incontournable.

 

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