Laura Cox est un enfant de YouTube. En 2008, elle commence à y partager des soli de guitare. A cette époque, les artistes féminines ne sont pas légion à utiliser ce site web d'hébergement de vidéos et média social.
Pourtant, dans l’histoire du rock, des dames talentueuses qui se consacrent à six cordes, il n’en manque pas. Dans le désordre : Annie clark (St Vincent), Kelly Deal, Poison Ivy, Jennifer Batten, Ana Popovic, Samantha Fish, Susan Tedeschi, Sue Foley, Bonnie Raitt, Sister Rosetta Tharpe (NDR : qui a eu son heure de gloire dans les années 30 et 40) et la liste est loin d’être exhaustive…
Franco-britannique, Laura Cox mériterait certainement de s’ajouter à cette longue liste. Sur « Head Above Water » elle se consacre, bien sûr, à la guitare, dont une steel, mais aussi au banjo et au chant. Son backing group réunit le drummer Antonin Guerin, le second sixcordiste Mathieu Albiac et le bassiste François C. Delacoudre,
Le disque s’ouvre par le titre maître. Les sonorités de cordes sont à la fois, cristallines et vivifiantes, alors que la voix de Laura évoque, tout à tour, Beth Hart, B.J. Scott, Tina Turner ou encore Typh Barrow.
L’esprit embrumé, elle nous invite à emprunter la Route 66, en Harley Davidson, depuis Chicago à Santa-Monica en passant par Tucumcari, au Nouveau Mexique. A l’instar de « So Long », un blues électrique d’une grande pureté au cours duquel elle double au banjo, communiquant un petit goût americana à la compo. Un banjo, qui revient régulièrement à la surface, tout au long du long playing.
Après un début atmosphérique, « One Big Mess » s’emballe et nous réserve des envolées à la Steve Vai.
« Set Me Free » devrait plaire aux fans d’AC/DC, malgré la voix féminine, parfaitement en phase et harmonie avec les sonorités crasseuses et huileuses des deux six cordes.
Plus paisible et empreint de délicatesse, « Old Soul » exhale un parfum americana. Les discrètes interventions au banjo et celles de la lap steel, nous entraînent jusque Nashville.
Toujours lancé sur la Route 66, « Wiser » opère un petit détour, en empruntant la Route 61, vers le bayou.
« Before We Get Burned » et « Seaside » nous transportent dans les grandes plaines des States, où paissent les bisons et que sillonnent les cowboys...
Mathieu Albiac et Laura Cox sont particulièrement complémentaires aux grattes. Et l’efficace « Swing It Out » en est la plus belle démonstration. Impressionnant !
L’elpee s’achève par la ballade « Glassy Day », une plage au cours de laquelle guitare en slide et banjo entrent, à nouveau en osmose.