Cannibale vorace de sadisme numérique, Pierre Remy aka Fractional persécute, exécute et crache ses cuts. Ce marquis cultive un jardin à l’abri du soleil dans lequel les jeunes pousses emprisonnées sécrètent leur sève empoisonnée et cependant si juteuse. Le professeur Remy ouvre la trappe de l’électronica gothique emmurée de jungle galopante et de breaks à la Aphex Twin, pour une visite dans les dessous de l’organique. Amputations stylisées et suffocations érotiques enduisent le tout premier cadavre exquis de ce jeune anthropophage. Tapissé de résonances indus et gothiques, l’opus exploite la dislocation sonore rythmée de beats atomisés et peuplée de nappes vaporeuses. Singulièrement doté d’une vive curiosité pour les musiques ‘ethniques’ et classiques dont il s’inspire (la contrebasse de « Ka Hura »), Fractional compose ses couleurs propres, des peintures électroniques, avant de les dompter. L’apport visuel (des projections complètent ses performances scéniques) restitue en images cet univers décomposé et renforce le travail soigné de ses œuvres aux noms insensés. Une toile foisonnante de textures hétéroclites retournées à la moissonneuse batteuse dans une épinglante dextérité.