Bullet For My Valentine incarne l’archétype même du groupe métal taillé pour les ados qui se la jouent ‘rebelle’. Sorte de boys band du rock lourd, les Gallois signent un troisième album sculpté dans le même style que ses précédents essais. Au-delà du néo-métal, le combo s’est trouvé son identité propre en alliant à son métal core des éléments estampillés années 80, dans la façon d’aborder les soli de guitare notamment. Ces grands garçons se sont inspirés autant d’Iron Maiden que de Korn et entretiennent une image très fashion style ‘Je joue du heavy mais je suis aussi un éternel romantique’. Parfaitement coiffés, tatoués, mais pas trop, barbes de trois jours et piercings, cette image a tout pour plaire aux groupies de 15 ans. Musicalement, il serait inopportun de cracher dans la soupe car indéniablement, les quatre boys maîtrisent leurs instruments à la perfection. L’évolution est flagrante à l’écoute du titre d’intro « Your Betrayal ». Un morceau efficace, bétonné, hyper heavy, auquel il est impossible de résister avant l’arrivée du chanteur. Car c’est bien là que le bât blesse. Le chant est extrêmement ennuyeux au point de regretter que la plage ne soit pas entièrement instrumentale.
Dans son ensemble, l’œuvre est mélodique. Forte en riffs de guitare, elle a tout du filtre d’amour irrésistible. Bullet For My Valentine amorce doucement, mais sûrement, un virage vers un métal plus vintage, par le biais de la production soignée de Don Gilmore. « Begging for Mercy » communique de grands moments d’émotion, et « Fever » nous permet d’apprécier la fluidité du jeu de « Padge ». Un peu trop lisse et ‘passe-partout’ pour les amateurs de heavy dans la grande tradition, l’elpee enchantera les fans de métal à la sauce Slipknot ou Deftones. Un sacré son quand même, mais un chant qui lasse très vite et paraîtra bien ringard lors de la prochaine décennie.