Le 8 mai dernier, Faithless réinvestissait l’Ancienne Belgique, les lieux de leur premier crime en Belgique. Soit onze ans après l’avoir commis. La formation qui, à l’instar d’un U2 ou d’un Prodigy, a affolé les sismographes bruxellois il y a quelques années, venait y présenter leur cinquième LP, très judicieusement intitulé « The Dance ». Et le public belge ne s’y est pas trompé. Non content d’avoir dévalisé le ticketshop de l’AB en moins de dix minutes, les citoyens du plat pays ont d’ores et déjà consacré ce disque qui, dès sa sortie, a raflé la ‘pole position’ des charts belges. Vous avez dit ‘fédérateur’ ? C’est le moindre que l’on puisse dire, tant la symbiose du public de Faithless est impressionnante.
Jusqu’à présent, la force discographique de Faithless procédait essentiellement de leurs singles, tous plus imparables les uns que les autres. Les albums, eux, étaient un peu moins facile à digérer dans leur ensemble. A l’exception de « Reverence », l’excellente première œuvre du trio. En 2006, « To All New Arrivals » atterrissait dans les bacs et dévoilait la facette plus mellow, plus en retenue de la formation. Ce qui n’était pas une grande réussite en soi. Quatre ans plus tard, le maître des manettes et homme de l’ombre Rollo, la magicienne du synthé Sister Bliss et le prophète Maxi Jazz ont choisi la route de l’indépendance en quittant les bureaux de Sony pour ceux de Pias. Une décision apparemment providentielle, puisqu’ils engendrent aujourd’hui ce qui est probablement leur meilleur ouvrage. « The Dance » est un rouleau compresseur, parcouru d’hymnes taillés sur-mesure pour les stades. Les tubes ultra-efficaces « Not Going Home », « Tweak Your Nipple », « Sun To Me » et « Feelin Good » ne feront qu’asseoir, une fois de plus, la réputation de Faithless en tant que machine de guerre scénique. La galette compte la participation au micro de la fidèle Dido ainsi que celle de Mia Maestro, Dougy Mandagi (The Temper Trap) et Jonny ‘Itch’ Fox (The King Blues). En quatorze ans de carrière, « The Dance » marque le véritable premier sans faute de Faithless.