Jack White est un personnage occupé, on ne le répétera jamais assez. Karen Elson, c’est sa compagne. Elle est également top model britannique. Lors de ses interviews, elle répète à l’envi qu’elle a toujours été fan de musique, eu la chance d’accompagner Robert Plant et chanté au sein Weimar The Citizen’s Band, un collectif new-yorkais qui se consacre au cabaret. Par contre, elle parle peu de White. Et pourtant, ne me faites pas croire que le rockeur de Detroit n’est pas caché derrière la nouvelle aventure de sa nouvelle muse. Mais pourquoi pas finalement ? Car, malgré la tendance (souvent fondée !) à descendre en flammes les acteurs ou mannequins qui se lancent dans la chanson (NDR : tous les goûts sont dans la nature), certain(e)s s’en sortent mieux que d’autres.
« The Ghost Who Walks » constitue donc le premier elpee de la jolie Karen. D’un timbre campant un hybride entre Hope Sandoval et Cat Power, sa voix passe correctement la rampe. Bien sûr, elle ne dispose pas d’un registre aussi complet que celui de Bosque Brown, Alela Diane ou encore Emily Jane White, mais il colle bien à ses compos. Et son écriture aurait pu naître d’une rencontre entre PJ Harvey et Rain Parade, au cours des sixties. D’excellente facture, les morceaux trempent dans un climat essentiellement rural. Folk aussi. Faut dire qu’elle a emménagé récemment à Nashville. Enfin, la légende raconte qu’il lui a fallu plusieurs mois avant de faire écouter ses compositions à son mari. Qui a été immédiatement séduit !
Manifestement, la maîtrise instrumentale des collaborateurs impliqués tout au long de cet elpee est un atout majeur. Ils ne sont pas nés de la dernière pluie ; pensez donc, Rachelle Ramirez (The Citizens Band), Dean Fartita (The Dead Weather) et Jack White en personne constituent un backing group de rêve. Ce dernier se chargeant des drums et de la production.
Les plages de « The Ghost Who Walks » sont solides et variées. « The Truth Is In The Dirt » a probablement été piqué au répertoire des White Stripes. « 100 Years From Now » baigne au sein d’un climat authentiquement cabaret, alors que « Stolen Roses » épouse la forme d’une parfaite ballade folk gothique.
Décidemment, après avoir lancé Meg White et Allison Mosshart, Jack White s’érige en véritable pygmalion ! « The Ghost Who Walks » est un disque très réussi. C’est une évidence, certaines personnes possèdent un don pour transformer en or, tout ce qu’ils touchent. En ce qui concerne Karen Elson, attribuons ce succès à la stimulation artistique active au sein d’un couple disposant de toutes les cartes dans son jeu, pour devenir mythique…