Les oreilles aiguisées ne mettront pas plus de quatre secondes pour reconnaître la voix de ce jeune homme enjoué qui, il y a quelques années, nous souhaitait tout le bonheur du monde au sein de Sinsemilia. Après un premier album en solitaire déjà égaré dans nos mémoires, le dénommé Riké profite d’une nouvelle sieste de la formation reggae pour nous rouvrir les portes de son univers à lui, forcément plus intime et moins enflammé qu'en compagnie de ses amis, mais délicieusement attachant. Le nom de baptême de la rondelle annonce la couleur : notre sympathique gaillard refuse les thèmes obscurs ou les discours de fin du monde, préférant nous convaincre que la vie est un grand terrain de jeu où tout être humain se doit de se délecter. Incorruptible prêcheur de la bonne humeur, il nous suggère avant tout de faire comme lui et de ne pas trahir nos idéaux, dans un « Oublie-moi » à l’accent rock dont la guitare sert de flambeau. Plus tard, les rythmes s’adoucissent mais continuent de titiller nos principes établis en les obligeant à se renverser de plus belle. « Je chante », « Tranquille » ou « Ma vie au soleil » sont autant de comptines enthousiastes, passionnées et élégantes, n’affichant d’autre ambition que de ressusciter nos cœurs d’enfant. C’est d’ailleurs aux papas qu’il s’adresse sur le tendre « Un père », cicatrice universelle sur ces hommes qui ‘font des enfants mais ne seront jamais pères’, au cours duquel Riké évoque l’absence paternelle sans sévérité ni outrance. Simple, juste, désinvolte et naïve, cette voix légèrement rauque n’est peut-être finalement que la nôtre, puisqu’elle nous rappelle nonchalamment une fois les 40 petites minutes écoulées…