Qu’écrire qui ne le fût déjà en ces pages volatiles ? My Morning Jacket est l’un des groupes les plus importants de ces dernières années, qui en l’espace de trois ans a signé deux chefs-d’œuvre intemporels de country-psyché-pop-rock, les fabuleux « Z » et « It Still Moves ». Ce premier double live ne remet donc pas les pendules à l’heure, puisqu’en plus d’être un formidable groupe de studio, My Morning Jacket s’avère aussi un formidable ensemble de scène. Ceux qui les ont vus à l’AB en novembre 2003 s’en souviennent sans doute encore comme si c’était hier, tant leur performance, ce soir-là, frôlait le nirvana, en version pourtant quasi-instrumentale ! L’anecdote vaut la peine d’être rappelée : suite à un gros rhume persistant, Jim James s’était réveillé ce jour-là en bien petite forme. Aphone, il préférera préserver son organe magique et ne chanter qu’en début et fin de concert… Et pourtant le moment se sera révélé exceptionnel, tant ces types jouent comme des dieux de l’Olympe rock’n’roll, s’élançant tels des foudres de guerre sur leurs guitares/basse/batterie, jusqu’à toucher le ciel et tout le chambardement. De dieu ! On en frémit encore. Autant dire que ce live sous plastique on l’attendait comme le Messie, et on n’est pas déçu : 21 titres d’une splendeur mirifique, pour la plupart issus des deux classiques cités dix lignes plus haut. Seuls un titre de « Tennessee Fire » (« I Think I’m Going to Hell ») et trois de « At Dawn » (« Lowdown », « Xmas Curtain » et « At Dawn ») évoquent leur carrière pré-major, mais ne boudons pas notre plaisir : « Okonokos » est un grand disque live, que tout fan qui se respecte devrait posséder en plusieurs exemplaires. Buy or die !