A la vitesse à laquelle se sont arrachés les tickets pour leur concert à l’AB, plus de doute possible, The National est désormais l’une des formations les plus incontournables et respectées de la scène indie. Lentement mais sûrement, le quintet est parvenu aux sommets, tant de sa notoriété que de son art. « Boxer », publié il y a trois ans, avait déjà démontré que les New-Yorkais étaient arrivés à atteindre le parfait équilibre entre leurs mélopées élégiaques et les vocalises crépusculaires de Matt Berninger. Il suffit, pour en être convaincu, de prêter une oreille attentive au morceau d’ouverture de « Boxer », « Fake Empire », parfait en tous points. A l’issue d’un tel coup de maître, The National avait plutôt intérêt à assurer.
Après avoir planché sur la géniale compilation « Dark Was The Night », parue l’an dernier, la formation poursuit son ascension et déballe un « High Violet » encore plus riche, plus fin, plus passionnel. Et toujours plus juste. The National fait à nouveau preuve d’une incroyable densité, alliée à une formidable sérénité. Preuve en est, les magnifiques « Afraid Of Everyone », « Lemonworld », « Anyone’s Ghost », « England » et, surtout, le salvateur « Bloodbuzz Ohio », porté par un Matt Berninger dont la voix libère une intensité à en donner la chair de poule. Le quintet s’illustre également par des textes d’une profondeur assez exceptionnelle et remporte à nouveau la plus grande distinction pour ce « High Violet » tout à fait incontournable. De quoi contribuer à un succès plus qu’amplement mérité.
Ceux qui n’ont pas obtenu le sésame pour voir The National à l’AB pourront se consoler cet été, le 21 août plus précisément, au festival Pukkelpop.