Il y a cinq ans qu’on espère un successeur à l’excellentissime « Terraformer ». Un disque qui avait permis au quintet suisse de s’imposer comme groupe phare, dans l’univers du metalcore. A l’échelle internationale, il faut le souligner. Après une demi-décennie, le combo genevois nous propose donc ce « Wonder » ; et franchement l’attente en valait la peine.
Knut a toujours manifesté un grand respect pour ses aînés. Et en particulier Coalesce. Ce qui explique, sans doute, pourquoi son metalcore observe, dans les grandes lignes, un profil fort proche. « Wonder » est découpé en 11 brûlots dissonants, déstructurés et sauvages. Sous l’effet des distorsions, les deux guitares déménagent. Une déferlante de drums agite le tout, pendant que Didier vient circonstanciellement poser sa voix de bûcheron. Oscillant entre 3 à 8 minutes, les plages sont tantôt chantées (NDR : ce sont les plus violentes !), tantôt instrumentales. A l’instar des excellents « Ultralight Backpacking » et « If We Can’t Fly There, We’ll Take The Boat » (NDR : mes coups de cœur personnel), dont l’expression sonore évolue quelque part entre Isis (NDR : c’est d’ailleurs Aaron Turner qui a réalisé le superbe artwork de l’album) et Coalesce. Un fil rouge : le climat ténébreux au sein duquel baigne l’elpee. Si à premier abord, on a du mal à accrocher, au fil des écoutes, le charme commence à opérer et il devient même carrément addictif. Surprenant, intense, « Wonder » ne souffre d’aucun temps mort. En publiant une telle œuvre, Knut vient de démontrer, que dans son style, il méritait de figurer parmi les plus grands…