Les deux premiers albums de Nathan Williams (« Wavves » et « Wavvves ») n’ont pas été accueillis de la même manière par la presse. Considéré comme un messie pour certains journalistes et comme un (im)pos(t)eur poseur pour les autres, il n’a laissé, en tout cas, personne indifférent ! Faut dire que le personnage suscite également la controverse. Et n’en est d’ailleurs pas à une frasque près. En 2009, lors du festival Primavera de Barcelone, sous l’influence d’un cocktail de valium et d’ecstasy, il avait ainsi accordé un set en-dessous de tout…
Cet été, le natif de San Diego a décidé de faire son come-back, en publiant un troisième elpee intitulé « King Of The Beach ». Et il revient gonflé à bloc, heureux et convaincu de nous proposer quelque chose de nouveau. ‘Je ne voulais pas faire le même album. J’ai déjà réalisé deux fois la même chose…’ Il a donc sollicité Dennis Herring (responsable de la mise en forme des deux derniers opus de Modest Mouse) pour le produire. Et le résultat ne pouvait donc qu’être mieux balancé. Sa manière de bosser est donc plus réfléchie, aujourd’hui ; et il ne passe plus pour un jeune branleur… Il a acquis, en quelque sorte, de la maturité : ‘Quand le son n’est pas noyé sous la réverb’, le processus est bien plus difficile car on sait que chaque son va être entendu parfaitement’. La participation de Stephen Pope et Billy Hayes (backing band de l’hyper-talentueux et regretté Jay Retard) confère également une touche pop bienvenue à l’esprit parfois encore trop brouillon de Wavves. Pourtant, certains morceaux de nouvel opus jouissent d’arrangements bien plus soignés. Ce qui fait un bien fou à la musique de Nathan Williams ! L’énergie du bonhomme est bien mieux canalisée ; d’ailleurs, « King Of The Beach » pourrait bien être le disque jetable labélisé indie de l’été. Surtout à cause de ces hymnes contagieux, comme le très 90’s et vaguement ‘weezerien’ « Green Eyes » ou le très pop « Take on the World », digne de Jay Reatard himself. Pas l’album du siècle, mais une œuvre empreinte de douceur, moins calorique et aussi fun qu’un Calipo sur la plage, cet été!