« Loveless Unbeliever » suit un premier Ep qui avait déjà fait sensation par sa couverture rose flash –et sa stratégie promotionnelle d’édition limitée– une couleur chewing gum qui annonce le style indiepop renvoyé à ses pures racines pré-électroniques. La bande à Liz Hunt, originaire de Cardiff et aussi principale compositrice, ne conçoit rien de bien nouveau en matière de girl pop des années 60 : le groupe cite ses influences ostensibles allant des Beach Boys aux Ronettes en passant par les Shangri-Las, Phil Spector et Camera Obscura. L’octuor (!) ravive cependant le genre et nous donne envie de renfiler jupes bouffantes et blouses à pois, de danser insouciamment couettes tirées et Lollipop aux lèvres.
Formé en 2007, le combi gallois signe, après seulement quatre concerts, sur le label espagnol Elefant Records, qui publie certains titres sur leurs compilations. Les premiers singles (« All I wanna do/Valentine ») illustrent des ballades poético-romantiques enjouées où le chagrin est fredonné avec sourire et scintillements.
Une pop sixties féminine et blonde suggère évidemment l’album « Life » des Cardigans et, au goût du jour, les Pipettes, mais The School reste moins expérimental, pour ne pas dire moins moderne. Leurs mélodies sucrées sur du doo-wop immaculé sont d’une innocente allégresse qui contraste avec notre époque. La voix de Liz est aussi moins pénétrante et retentit d’une neutralité à la Au Revoir Simone. Cette musique marshmallow promet une douce impression de déjà-vu, en tous les cas pour ses refrains qu’on retiendra tout de go. On notera en outre quelques attributs de la formation : une corniste et des chœurs mixtes (Fran, Steph et Kay) qui intègrent à merveille les instruments chatoyants.
En gros, « Loveless Unbeliever » n’offre pas une seconde de répit au pays des bisounours, parcouru par sa bonne humeur contagieuse. The School ne prétend aucunement réinventer la pop mais a produit son premier album en mode totalement ‘old school’ et ne cache pas son intention de créer des hits à profusion.
Un peu de douceur dans ce monde de brutes (de temps en temps).