Pionnier de la scène disco, le DJ et producteur Walter Gibbons a gagné respect et notoriété au cours 70’s et 80’s. A cause d’une collection remarquable de remixes. Résident du mythique club newyorkais Galaxy 21, il est parvenu à faire exploser le disco underground. Tout comme son ami François K (Kevorkian) ou encore David Mancuso. Et son style si personnel est devenu une référence incontournable auprès d’une multitude de DJs ; parmi les plus notoires, on peut d’ailleurs citer Francky Knuckles ou encore Larry Levan. Victime du SIDA, Walter est décédé en 1994.
Le label teuton Strut a décidé d’immortaliser quelques uns de ses plus grands remixes sur une double galette plus qu’essentielle. « Jungle Music, Mixed With Love : Essential & Unreleased Remixes 1976-1986 » regorge de tubes transformés en or depuis que le Newyorkais y a posé sa griffe. Au cours de sa brève existence (il s’est éteint seulement à 40 ans), Gibbons a retravaillé des tubes disco, expérimentations qu’il traduisait en allongeant les versions originales (souvent de plusieurs minutes) afin de les rendre plus hypnotiques. En outre, il y ajoutait des percussions, des breaks et des boucles toutes aussi flamboyantes les unes que les autres. Gibbons a ainsi marqué de son empreinte, l’histoire des clubs où la consommation d’acide et la défonce sur fond de dance music étaient devenus des rituels au sein de la Grosse Pomme.
La plupart des compos ont été prélevées de 12inches originaux. Puis remasterisées. La nouvelle mouture du « It’s Better Than Good Time » de Gladys Knight est splendide. Gibbons l’a enrichie de lignes de basse élastiques, de cuivres et de beats profonds. Gorgé de BPM, le « Magic Bird Of Fire (Fire Bird Suite) » du Salsoul Orchestra baigne dans une certaine forme d’exotisme. Mais un exotisme hallucinogène qui s’étale sur plus de 6 minutes. Impossible de rester de marbre à l’écoute de cette plage. Mais la plus grande surprise procède du « See Through » d’Arthur Russel. Un remix inédit mais brillant. Minimaliste aussi ; parcouru de micro beats et invitant un violoncelle imprévisible. Le digipack recèle des photos uniques ainsi qu’une biographie écrite par Tim Lawrence, déjà l’auteur de celle d’Arthur Russel, « Hold On To Your Dream ». Une belle famille en somme ; et surtout un disque à se procurer sans hésiter !

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