‘Je regarde à travers ces choses transparentes et je me sens bien !’ Déclaration philosophique ou simple affirmation hédoniste ? Peu importe : cette phrase résume (le corps) et l’esprit de « Transparent things », enregistrement compilant tous les singles publiés en vinyle par le trio depuis ses débuts. En neuf titres, David Best (le fils de George ?), Steve Lewis et Matt Hainsby robotisent le krautrock et lui collent un sourire sur le minois. Acclamé par Erol Alkan, James Murphy et autres Tiga, le projet Fujiya & Miyagi sort de sa réserve et balance un mélange extrêmement cool (le terme s’applique ici parfaitement) de guitare, de basse, de claviers, de beats limpides comme ces choses transparentes qui nous traversent.
Disponibles pour la première fois en cd, ces titres nous invitent à la danse du lombric. On se tortille, on glisse sur le mobilier en pirouette cambrée, avant de repartir pour un trip(le) loop contrôlé sur la rambarde des escaliers. Comme Surya Bonaly dans ses plus belles années ! Fujiya & Miyagi trouve son patronyme au carrefour de déconnes folichonnes. D’un côté, un lecteur de disques (bonjour Fujiya !) et, de l’autre, un coup de pupilles dilatées ou du moins, un clin d’œil appuyé à l’univers de Karaté Kid (enchanté Miyagi !) On s’amuse et on danse. Comme sur « Ankle Injuries », ce titre un peu fou, au cours duquel le trio de Brighton évoque l’histoire d’un bambin marchant, inconscient, sur le chemin de l’école et trouvant, sur sa route, un magazine porno. Sans emprunter la voie éphémère du single tapageur, Fujiya & Miyaki tire son épingle du jeu. Facile, beau et transparent de surcroît.