« Next Stop… Soweto » constitue le dernier chapitre de cette trilogie proposée par l’écurie Strut. Un troisième volume qui clôt un triptyque méchamment réussi. Pour rappel, Soweto est une banlieue noire sise au sud de Johannesburg, une banlieue au cœur de laquelle la scène musicale est particulièrement riche. Riche en qualité. Mais aussi riche en nombre d’artistes de talent. Un constat qui peut vous paraître étonnant si votre perception de l’Afrique du Sud se limitait, à ce jour, à la Coupe du Monde de football qui s’y est déroulée en juin dernier, au comportement pathétique des Bleus lors de cet événement ainsi qu’aux vuvuzelas qui nous ont cassé les oreilles tout au long de cette période…
En quelques mois le label allemand est parvenu à plonger les mélomanes dans un bain bouillonnant de sonorités exotiques et de groove diaboliques. Après un tome consacré à la musique typiquement traditionnelle (Volume 1), et un deuxième au soul/rock/r&b/psyché (Volume 2), place à une longue rétrospective du jazz sud-africain.
Ce dernier recueil regorge de perles musicales. L’Early Mabuza Quartet impliquait le drummer Early Mabuza et le saxophoniste Dudu Pukwana. Deux des artistes les plus importants de cette génération jazz. « Little Old Man On » ouvre la deuxième plaque. Comment ne pas taper du pied ou simplement claquer des doigts lorsque Dennis Mpale nous balance un « Orlando », qui résonne encore dans ma tête. Le fruit savoureux d’une rencontre entre percussions africaines, guitare et flûte. Et les 20 titres de ce double opus rivalisent de (bonnes) surprises, tout en nous permettant de découvrir une facette totalement alternative de l’univers du jazz. Strut vient de frapper fort. Que tout le monde se calme…