‘Voguons, matelots, vers de nouvelles aventures. Traversons les mers et les continents afin de rapporter à nos bonnes gens les merveilles croisées sur notre route !’ Voilà ce que Colin Meloy et ses joyeux matelots doivent probablement s’exclamer avant d’aller à l’abordage d’un studio d’enregistrement. Fraîchement signés chez Capitol, ces derniers débarquent donc sur un navire bien plus large que lors de l’épopée précédente. Conteur hors pair, Meloy s’inspire cette fois d’une fable japonaise qu’il réinvente magistralement (« The Crane Wife 1 & 2 » et « The Crane Wife 3 ») ainsi que d’autres histoires captivantes évoquant la guerre (un peu), l’amour (beaucoup) et la mort (énormément).
A la hauteur de toutes les espérances, ce nouveau roman musical des Decemberists regorge de petites merveilles telles que « Sons & Daughters », « The Perfect Crime #2 », « When The War Came » et surtout l’impressionnant « The Island », parabole épique développée en 12 minutes et découpée en trois parties distinctes mais indissociables. Membre honoraire de la formation, Laura Veirs boucle la boucle en donnant la réplique à Meloy sur un « Yankee Bayonet » filmique. Sorti en octobre 2006 aux Etats-Unis pour ne débarquer que début février sur les terres européennes, « The Crane Wife » valait largement l’attente et constitue un successeur digne de ce nom à « Picaresque ».