Mais qu’est-ce exactement qu’une Patère Rose ? Non, ce n’est pas une quelconque évolution de la célèbre panthère animée ; mais un groupe pop québécois issu de Sherbrook, fondé en 2008, et réunissant Thomas Hébert (aka Roboto, aux claviers et à la programmation), DJ Julien Harbec (aka Kilojules, à la batterie) et Fanny Grosjean (aka Fanny Bloom, au chant et piano).
Une seconde question vient à l’esprit : existerait-il un son spécifiquement québécois ? On serait tenté de le croire, car dès les premières notes, on a l’impression de vivre une rencontre un peu trop téléguidée entre Malajube et Cœur de Pirate (NDR : pas pour rien que La Patère Rose et Béatrice Martin relèvent de la même écurie, Grosse Boîte). Le trio s’est illustré, cet été dernier, lors des Francofolies de Spa. Et ce disque éponyme est leur tour premier.
Leur musique baigne au sein d’un climat mystérieux, une atmosphère entretenue par les accords de piano empreints de mélancolie. Des accords qui balisent des comptines énigmatiques qu’interprète, d’une voix enfantine, Fanny Bloom. Le tout éclaboussé par quelques touches électro, concédées par les claviers de Roboto. Le Vieux Continent ne devrait pas résister trop longtemps au charme de ces compos sculptées dans cette électro pop chargée de sensibilité, onirique et faussement naïve. Et des titres comme « Duet Tacet » ou « Pacemaker » en sont les plus belles illustrations. Il y manque peut-être ce zeste de folie, pour que ce soit parfait…
On risque, en tout cas, rapidement de ne plus pouvoir encadrer les morceaux de La Patère Rose, tant le succès semble leur tendre les bras. Le groupe assurera d’ailleurs le supporting act de la prochaine tournée de Mika, prévue pour cette fin 2010. Rien que ça !