Harper c’est le fils de Paul. Oui, oui, celui qui avait aligné des hits planétaires en compagnie d’Art Gardfunkel avant d’entamer une carrière solo. Harper a beaucoup de talent ; et manifeste une même aura que son père. Ce chanteur/compositeur/arrangeur a quand même 40 ans. Ce qui lui permet d’afficher une grande maturité, tout au long de cet elpee. Faut dire aussi, que ce prodige est parvenu à s’entourer de solides collaborateurs. Issus de tas de milieux musicaux. Dont Lloyd Green (pedal steel sur « Sweetheart Of The Rodeo » des Byrds), Gene Christman (drumming sur « Natural Woman » d’Aretha Franklin) et même son légendaire paternel. Un disque dont les sessions se sont déroulées entre Nashville, New York et Los Angeles.
La musique de Harper évolue quelque part entre folk, pop et americana. Elle agrège parfaitement expérience et poésie. Sur cet opus éponyme, on a l’impression qu’il cherche à rendre hommage aux grands classiques de la musique américaine. Un voyage opéré à travers son histoire. Depuis les 50’s à nos jours. Harper se réserve la guitare et signe toutes les ballades ainsi que les arrangements. Mais en assumant complètement l’image du ‘fils’ de Paul Simon, nonobstant un potentiel digne de son paternel, il ne parvient que trop rarement à faire la différence. Notamment à cause de la voix. Trop proche de celle de Simon. A tel point que parfois on est troublé par la ressemblance. Et c’est là que le bât blesse. Dommage, car la qualité est au rendez-vous ; mais à l’instar de Sean Lennon, deux gars de la même génération, il n’est pas évident d’être le fils d’une star. Et l’âme du père, qu’on le veuille ou non, hante bien trop la mise en forme.