Ce deuxième volume de la série "This is the blues" propose également quinze titres essentiellement puisés dans cette fameuse collection "Rattlesnake guitar". On y retrouve ainsi, pas moins de huit compositions issues de la plume de Peter Green.
La compile démarre fort par une version du "Leaving town blues" de Rory Gallagher. Il se réserve le chant, la guitare et la mandoline. Il s’agit d’un des tous derniers enregistrements du remarquable musicien irlandais, puisqu’il allait disparaître le 14 juin 1995. Rod Price préposé à la slide, Lonesome Dave injecte énormément d’émotion dans son interprétation du merveilleux slow blues, "Love that burns". Malheureusement, ces deux musiciens de Foghat nous ont quittés depuis. Dave en 2000 et Rod en 2005. Ce duo disparu participe également à l’adaptation du "Baby when the sun goes down" ; mais exceptionnellement, c’est Southside Johnny qui se charge des vocaux ! John Paris chante et souffle dans son harmonica tout au long de "Rambling pony", un morceau coloré par les cordes de Harvey Mandel. "Watcha gonna do" est restitué dans une version très personnalisée par le sympathique chanteur/organiste Zoot Money, un artiste qui sillonne les routes depuis le début des sixties! L'une des meilleures compositions de Green est incontestablement "Stop messing around". Un traitement swing acoustique lui est administré par Savoy Brown. "Albatross" est une compo instrumentale qui avait décroché un hit. S’y collent, l’ex-Manfred Mann et Blues Band Paul Jones, à l’harmo, Bobby Tench à la guitare et Max Middleton (des anciens équipiers de Jeff Beck) aux ivoires. Enfin, soutenue par la formation pop américaine Naked Blue, Jennifer Ferguson Smith pose son fort joli timbre de voix sur "Closing my eyes". Une grande émotion nous étreint, lorsque Peter Green, flanqué de son ami Nigel Watson du Splinter Group, rend hommage au légendaire Robert Johnson sur "Travelling riverside blues". L’enregistrement date de 1997.
Deux plages extraites de la collection sont consacrées à John Lee Hooker. Tout d’abord "I'm leaving". La cover est immortalisée par des musiciens anglais : le chanteur/guitariste Tony Mc Phee, le guitariste Dave Clem Clempson ainsi que le regretté saxophoniste Dick Heckstall Smith, ces deux derniers, membres de Colosseum. John Lee Hooker chante le célèbre blues de Jimi Hendrix, "Red House". Le fameux Booket T siège derrière l'orgue et un autre disparu depuis, Randy California (ex-Spirit), se charge de la guitare rythmique.
Reste encore quatre titres interprétés par des musicos insulaires. "Send for me" est une adaptation qui ne manque pas de charme. Cette compo a été écrite, un demi-siècle plus tôt, par Cyril Davies (trop tôt disparu en 1964), l'un des authentiques pères du blues anglais (en n’oubliant pas, bien sûr, Alexis Korner et Long John Baldry). Jack Bruce chante et joue de l'harmonica. Il est épaulé par Dick Heckstall-Smith et Dave Clem Clempson. Duffy Power est un autre vétéran du british blues. Il interprète son "Go down sunshine", d’un timbre qui nous flanque des frissons partout. Enfin, à travers "Nine below zero", le quartet londonien qui avait choisi ce titre de compo, comme patronyme, rend aussi son hommage à Sonny Boy Williamson.