On sait le garçon plutôt dépressif (« I Went Down », quand même un sacré titre), un peu dégoûté par la bande FM et le communautarisme (à noter : le site officiel en trois langues !), pudique sous cette peau de showman incompris. Trois bons albums, des concerts fiévreux, et pourtant David Bartholomé n'a toujours pas récolté la monnaie de sa pièce. En gros si tu fais pas du Malibu Ghinzu, t'es mal barré chez nous - mais ça on le savait déjà. D'où peut-être cette production plus mastoc (signée Dimitri Tikovoi, le type derrière Trash Palace et le « Meds » de Placebo, sic) et des titres taillés dans un écrin quasi U2-esque (« Trip », « Motels ») : le hit-parade, cette forteresse inabordable, ouvrira-t-il enfin ses portes à notre rockeur décati (la pochette) ? « Molecule », en tout cas, recèle plusieurs trésors : une ballade qui tire des larmes à un banjo (« I Need Someone »), une resucée habile de Cure (« No More I Give Up »), un étrange cabaret où se seraient consumées nos années les plus folles (« Love Is A Bug »), une déclaration d'amour (« Skish Hee, I'm Gonna Make It ») et un tube (le voilà !) radiophonique (« Rock 1 », hommage à Blur et Vitalic ?). Si cette fois encore tout le monde s'en fout, nous jurerons fidélité aux opinions christiques de Thierry Coljon sur le rock et sur toutes les musiques dites « actuelles » - et ce jusqu'à la fin des temps. « No contest, I'm the best » !