David Sitek pourrait facilement se contenter de son train-train quotidien. Tant comme guitariste/compositeur chez TV On The Radio, que producteur. Un job pour lequel il est presque considéré comme une référence sur la scène indie yankee ; pas pour rien qu’il a mis en forme des disques pour Yeah Yeah Yeahs, Liars, Scarlett Johansson ou encore The Oh Shees. Mais l’artiste n’est pas du style à se reposer sur ses lauriers. Faut croire qu’il avait emmagasiné une foule de compos, inutilisables au sein de TV On the Radio, pour imaginer se lancer sur un nouveau projet. Baptisé Maximum Balloon. Pas vraiment solo. Au cours duquel le nouvel Angelino a eu recours aux voix préférées du moment, pour concocter des compos électro dansantes particulièrement efficaces. Un caprice de star ? Pas du tout ; car ce premier essai regorge de titres simples, mais inventifs et surtout très convaincants.
Bénéficiant du concours de Theophilius London, la star montante du hip-hop US, « Groove Me » ouvre le bal. Et ne manque pas de classe. Karen O miaule lascivement, et de fort belle manière, sur le plus lancinant « Communion » : mais c’est néanmoins son compère du TVOTR qui tire son épingle du jeu sur le très efficace et sensuel « Absence of Light ». Mention spéciale à David Byrne pour « Appartement Wrestling », un morceau que Talking Heads aurait pu dispenser, s’il était encore actif, en 2010 ! Hormis l’une ou l’autre ballade, moins intéressante et surtout moins enthousiasmante (NDR : et notamment « Pin Bricks », une compo caractérisée par le concours d’Ambrosia Parsley de Shivaree), le reste ne manque pas d’allure. Que ce soit les morceaux au cours desquels participent Holly Miranda, Little Dragon ou Kip Malone. Pas grand-chose à jeter donc sur cet elpee éponyme, dont l’univers sonore semble à la fois hanté par Depeche Mode et Throbbing Gristle. Et même un beau ballon ( ?!?!) d’air frais insufflé dans l’univers de l’électro pop. Respect, Mr. Sitek !