Chris Caffery appartient à cette race de musiciens qui multiplient les collaborations et les projets les plus ambitieux. Après l’expérience Doctor Butcher et le succès du colossal Trans-Siberian Orchestra, le guitariste du ‘cultissime’ groupe américain Savatage débarque flanqué d’un troisième album solo nerveux, énergique et sombre. Il y assure toutes les parties vocales et bien entendu les guitares. Pour enfanter ce « Pins and Needles » qui enchantera les fans du Savatage époque « Hall of the Mountain King », Caffery s’est entouré de grosses pointures. Nick Douglas (Doro) à la basse, Yael (Fireball Ministry, My Ruin) derrière les fûts, Paul Morris (Rainbow) aux claviers, et une dizaine d’invités parmi lesquels deux violonistes, un chanteur d’opéra et un saxophoniste.
Le résultat est plutôt époustouflant, et on se laisse charmer dès le titre d’introduction. Speed et mélodique « Pins and Needles » donne le ton. Les guitares sont tranchantes et les vocaux –c’est étonnant- évoquent l’organe magnifique de Jon Oliva (Savatage). Plus posé au niveau du tempo, « Sixty-six » entretient une ambiance lourde. Caffery est particulièrement à l’aise dans son rôle de chanteur, et les musiciens domptent parfaitement les compositions du maître. Encore plus glauque, mais non dépourvu d’un sens du second degré, « Torment » est ses guitares ‘slayerisantes’ dévoile la facette la plus agressive de Chris Caffery. L’accroche mélodique de « Walls » nous rappelle que le ‘gratteux’ est aussi un compositeur d’exception et qu’il a largement contribué à forger le style Savatage. On accroche moins à « Sad » et à « Chained », mais la machine repart de plus belle sur un « Worms » au refrain entêtant, tandis que balayé de nappes de violons, « Metal east » parodie les comédies musicales américaines. Probablement le titre le plus original de cette plaque aux multiples vertus. Chris Caffery défendra cette nouvelle petite bombe lors du Pestpop Festival qui se déroulera le 21 avril prochain à Wieze.