Broken Glass Heroes: une nouvelle révolution sur la planète rock belge ? Pas exactement.
Une musique qui n’invente rien mais recycle. Un hommage aux golden sixties rendu par deux pointures de la scène pop-rock : Tim Vanhamel et Pascal Deweze. Ces deux artistes prolifiques se renouvellent sans cesse et multiplient une quantité invraisemblable de projets qui tiennent la route. Souvenez-vous. Le premier, ex-membre d’Evil Superstar et de dEUS, se lance dans une carrière solo et fonde rapidement Millionaire. Artiste hyperactif, il fricote également en compagnie d’Eagles Of Death Metal et se rend coupable de deux side-projects jubilatoires : Eat Lions et le déjanté Disco Drunkards (NDR : projet dont on attend le retour impatiemment !) Quant au second, Pascale Deweze, il a activement contribué au succès de Metal Molly et de Mitsoobishy Jackson avant de poser ses valises au sein de l’écurie Sukilove. Deux touche-à-tout de talent aux parcours professionnels impressionnants !
A travers « Grandchidren of the Revolution », les deux musiciens anversois réalisent un véritable travail d’historien du rock et poursuivent leur collaboration pour concocter un premier disque rendant hommage aux années 60/70. Un elpee qui devrait vraisemblablement plaire à l’auditoire de Classic 21. Un flot de compositions personnelles mettant à l’honneur des formations légendaires telles que The Beach Boys, The Left Banke, The Kings, The Beatles… Ou l’impression subite d’assister à une relecture de Johny Cash (« It won’t be much longer ») et des Zombies (« I don’t deserve this feeling »).
Globalement, c’est l’ombre de Brian Wilson qui laisse l’empreinte la plus marquée sur la plaquette. Un matériau resté trop longtemps exposé au soleil californien qui fourmille d’arrangements musicaux et d’harmonies vocales respirant le surf rock des Beach Boys. Citons, par exemple, les très inspirés « Poor little rich girl » et « Let’s not fall apart » qui soufflent cette insouciance sonique propre aux années soixante.
Les titres psyché-rock (« U becomes U ») et rock garage (« I don’t need a woman ») s’avèrent cependant les plus réussis. Pistes sur lesquelles on peut tout particulièrement contempler le talent artistique des deux musiciens.
Grosse ombre au tableau, « Grandchildren of the Revolution » verse parfois dans la caricature grossière, la parodie. Prenez un bon vieux classique N&B du cinéma US et passez-le à la moulinette du Technicolor. Imaginez ‘Psychose’ d’Hitchcock en couleur. Le résultat ? Un pâle ersatz qui souffre de la disparition de son âme originelle et perd logiquement de son authenticité.
Un long playing découpé en 15 pistes (NDR : attention morceau caché !) qui devrait néanmoins ravir les nostalgiques du genre.