Bien que portoricain de naissance, Gabriel Rios appartient un peu à la ‘scène belge’. En effet, s’il est né en 1978, dans les Caraïbes, il a débarqué dans notre plat pays, à Gand très précisément, à l’âge de dix-huit printemps, afin de poursuivre un cursus artistique dans le domaine de la peinture. Près de quinze années plus tard, il y est toujours ! La guitare ? C’est son paternel qui lui a appris à en jouer. Et puis, il a chanté dans la chorale de son village. Ce qui explique pourquoi, à l’adolescence, il est déjà imprégné du parfum de salsa et de la bamba...
A l’aube de l’âge adulte, tout en poursuivant sa formation universitaire, il assouvit sa seconde passion en offrant sa collaboration à de petits groupes locaux dont le moins méconnu (?) est sans doute les Nothing Bastards.
Jo Bogaert, producteur réputé dans la partie néerlandophone du pays lui offre son concours, dès 2004. Un premier album naît de cette rencontre, « Ghostboy », un opus qui recueille un petit succès dans le Benelux. « Angelhead », son second, voit le jour en 2007, toujours sous la houlette de Jo Bogaert.
« The Dangerous Return », son troisième commis à ce jour, confirme tout le bien que l’on pense de lui, depuis ses débuts. Créatif, mélangeant les genres, il propose des compositions recherchées, fouillées, intéressantes.
Les onze titres qui peuplent cet ouvrage sont honnêtes, variés et toujours agréables. Un joli brin de voix bien soutenu par des guitares et un piano efficaces, des compos plus que valables, sans oublier les quelques petites touches d’originalité, à l’instar de ces quelques accents empruntés au Boléro de Ravel, sur « Tidal Wave ». Bref, on peut parler d’une belle réussite.
Si l’écoute du cd ne suscite jamais l’ennui, j’épinglerai quand même deux plages de ce disque. Tout d’abord « You will go far », le morceau d’ouverture, et puis « Gulliver », chanson qui donne envie de remuer.
Gabriel Rios est un artiste à l’imagination débordante. Sa pop est recherchée, inspirée et certainement plus profonde que celle d’un Mika (NDR : pour n’en citer qu’un) ; mais sans doute aussi moins commerciale…
A découvrir sans hésiter !