Aussi lourd qu’une intégrale de Black Sabbath qu’on aurait lestée de plomb, ce troisième album des Allemands de Voodoo Shock ne séduira que les accros de Pentagram, Saint-Vitus ou Reverend Bizarre. Vocaux rocailleux et plaintifs, guitares grasses et torturées, tempos lents et mélodies dépressives…Le groupe navigue bien dans les eaux troubles et souillées du doom métal le plus sombre et le plus mélancolique. Si la musique se veut pénétrante et dérangeante, le chant emprunte la voie tracée par Robert Plant, mais surtout Ozzy Osbourne. Sabbath est indéniablement la source d’inspiration première de ces « joyeux lurons ».
Sur des titres tels que «Feeding Flames with letters » ou « « Miserable mercy », Voodoo Shock s’appréhende comme un long trip dans un tunnel sans issue. Les musicos n’ont peur de rien, et s’ils sont capables de poser calmement leurs accords pour densifier l’atmosphère, ils n’hésitent pas à braver le temps et à mettre les nerfs des auditeurs à l’épreuve en développant des titres frôlant les dix minutes. C’est dur, misérable, viscéral, mais hélas trop souvent lassant. A l’instar du très funèbre « You don’t need to fear death », titre pharaonique et pesant à déconseiller aux consommateurs de Prozac et de Valium. Pour ‘doomers endiablés’ et public averti uniquement !