Cinq longues années que Bacon Caravan Creek n’avait plus enregistré. Le groupe avait même failli se séparer. Réduit à un trio, le combo nous propose donc son second opus, curieusement intitulé « Wolfwolfwolfsheepwolf ». Un disque qui est le fruit d’un travail de longue haleine. Un elpee pour lequel la formation a reçu la collaboration de Lenhart Busé (Yum) aux lyrics, de Denis Moulin au mixing ainsi que de Fritz Sundermann (Sioen), à la mise en forme et à la guitare.
Et le résultat est tout bonnement remarquable. On a même parfois l’impression que BCC est parvenu à faire la synthèse de toute l’œuvre de Radiohead. Electro et instrumentation organique se fondent au cœur d’un climat à la fois atmosphérique et énigmatique. La voix de Nicolas est limpide. Lorsqu’elle est légèrement réverbérée, elle me fait penser à celle de Steve Harley (Cockney Rebel). Elle peut aussi s’élever dans l’éther. Pulsants ou offensifs, beats, drums et boîtes à rythmes palpitent et se confondent. La ligne de basse est tendue. Le piano spectral. Les accès de guitare, se révèlent tour à tour crépitants, acérés, cristallins, gémissants, bringuebalants ou vibrants. Les claviers provoquent des remous imprévisibles. Et des cordes viennent ponctuellement, majestueusement, enrichir la solution sonore. Une solution riche. Très riche même. Ce qui n’empêche pas les mélodies de se développer, avec une sensibilité digne d’un Mud Flow voire de dEUS. Et si les 11 titres de cet album se fondent au sein d’un même ensemble conceptuel, « I wonder » sert de BO au documentaire ‘Climbing Spielberg’. Ne m’en demandez pas plus : au plus j’écoute ce long playing au plus je l’apprécie. Dommage qu’il me soit parvenu si tard ; il aurait pu figurer en tête de mon top belge et même au sein de ma sélection des meilleurs albums internationaux. Ni plus ni moins.