L'an dernier, cette formation liverpuldienne avait commis un premier album particulièrement intéressant. Un disque qui semblait avoir hérité de la fibre lyrique et psychédélique du mythique Teardrop Explodes, lorsqu'il ne trahissait pas, sous le format acoustique, une sensibilité mélodique proche des La's. Si l'esprit de la bande à Lee Mavers et à John Power continue de hanter les morceaux minimalistes, le 'garage' n'est plus maître du jeu. Il doit composer avec le blues, le folk, le reggae, le rythm'n blues et surtout la country. Pas seulement à cause du tempo très caractéristique. Mais aussi parce que cette country se révèle filmique, 'eniomorriconesque'. A l'instar des ténébreux " Secret kiss " et du remarquable " Don't think you're the first ", un fragment poussiéreux déchiré par un harmonica spectral (Wall of Voodoo ?) et dont la chevauchée fantastique s'achève dans le désert poussiéreux de la West Coast. Pour The Coral, du blues au ryhtmn' blues, il n'y a qu'un pas. Que " Talkin' gypsy market blues " et le final " Confessions of A.D.D.D. " n'hésitent pas à franchir ! Le premier en adressant un clin d'œil aux Yardbirds. Le second en libérant toute son énergie lors d'un final à la fois cuivré et déjanté. L'opus recèle même une plage rockabilly balayée par une guitare 'crazyhorsienne' (" Bill Mc Cai "), et puis " In the forest ", un titre à la fois mystique, sombre et romantique, rêve cotonneux au cours duquel l'orgue solennel rejoint la voix de James Skellyn, une voix dont le timbre me fait de plus en plus penser à Neil Diamond. Une impression qui se renforce encore sur les chansons les plus romantiques…