Il ya bien 20 ans que j’ai perdu le fil conducteur de la carrière des Young Gods. Et plus exactement, depuis la sortie de deux albums incontournables, le superbe « L’Eau rouge » et le plus accessible « TV Sky ». Oui, tout le monde le sait, maintenant, j’ai raté quelques épisodes. D’ailleurs, cet « Everybody knows » constitue déjà le dixième album studio du groupe.
« Blooming » ouvre l’elpee. Un titre plutôt intriguant dynamisé par des beats indus qui auraient pu sortir de la boîte à rythmes de NIN voire de Nitzer Ebb. Franz Treichler y pose sa voix bouleversante, un peu comme s’il nous contait une histoire, au coin du feu. Caractérisé par des accords de gratte davantage bluesy, « No man’s land » rentre carrément dedans. Idéal pour taper dans les murs ou lancer un petit pogo. C’est d’ailleurs l’un des rares morceaux où l’énergie n’est pas contenue. Sur le reste de cet opus, le mélomane a l’impression d’être forcé de se calfeutrer dans un chalet isolé, en pleine campagne, les volets bien fermés, afin d’affronter une succession de tempêtes dévastatrices. Et on a parfois un peu les jetons, comme si on était plongé dans un film d’épouvante, signé Saw. Passé la tourmente, les fenêtres s’entrouvrent et invitent à la découverte.
Il est toujours aussi difficile de coller une étiquette sur la musique des Young Gods. Ambient, indus, electro ou rock ? Le combo s’y est déjà frotté et s’y frotte encore. Les guitares samplées sont toujours bien présentes. Mais le disque recèle des titres novateurs, dans le chef des Helvètes. World ethnique sur « Mr. Sunshine », psychédélisme tout au long de « Once Wgain », une plage de plus de 8’ qui clôt le long playing. On a même droit à quelques touches de lounge sur « Miles away », un morceau qui atteint presque les 10’ !
Manifestement, Franz, le leader charismatique des Young Gods a toujours des idées plein la tête. Et cet « Everybody knows » en est la plus belle illustration…
En concert le 13 avril au Botanique.