Sufjan Stevens est un artiste incontournable. Alors, quand il publie un disque, on s’emballe avant même de l’avoir écouté. Faut dire que sa discographie est irréprochable. Ce nouvel Ep et paru, voici quelques mois aux States. Il fait suite à « The Age of Adz », une divagation électro-folk parue en octobre 2010. Le génie de la pop moderne nous propose donc « All Delighted People », un disque découpé en 8 morceaux en 58 minutes (NDR : peut-on dès lors parler vraiment d’Ep ?) Et dans un style plus proche de son folk rituel. Et le résultat est largement à la hauteur des espérances. Le morceau maître s’étale sur 11 minutes, une plage ébouriffante, aux mélodies sinusoïdales, parcourues d’arpèges, de flûtes traversières et de chœurs angéliques. « Djohariah » en atteint 17. Un titre presque baroque, corrodé par des guitares détraquées. Et cette construction ‘cathédralesque’, permet ainsi à Sufjan Stevens, suivant son habitude, de modeler des chansons à tiroirs multiples. Si le reste de l’album n’est pas de la même trempe, il recèle encore quelques chouettes compos. A l’instar d’« Enchanting Ghost » ou de « The Owl and the Tanager », dont le charme lyrique est alimenté par la voix douce et claire du trublion américain.
Si la crise économique a frappé de plein fouet l’industrie automobile du Michigan, Detroit a enfanté un des artistes les plus doués de sa génération. Et aussi un des plus créatifs.